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Des paras français dans le Donbass

Ils sont une poignée d'anciens militaires à s'être engagés pour combattre aux côtés des séparatistes prorusses dans cette région de l'est de l'Ukraine. Ils ont fréquenté, en France, l'extrême droite radicale.

Par Pierre Sautreuil

Publié le 26 août 2014 à 10h08, modifié le 26 août 2014 à 16h18

Temps de Lecture 8 min.

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Des Français engagés aux côtés des séparatistes prorusses, le 11 août, à proximité de la ville de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Au second plan, le drapeau de la Nouvelle Russie.

Il pleut ce 9 juillet sur la place Blaha Lujza, dans le centre historique de Budapest. Quatre jeunes hommes de forte carrure entrent dans un bar, jettent des regards méfiants autour d'eux et commandent des bières dans un anglais approximatif. « Personne ne sait que nous sommes ici », souffle Victor Lenta, 25 ans, ancien caporal du 3régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) ayant servi en Afghanistan, en Côte d'Ivoire et au Tchad. Sa voix reprend de la force : « J'ai hâte de montrer aux Ukrainiens ce que valent les paras français. »

Cet ancien soldat tricolore et ses trois camarades ont pris un vol Paris-Moscou le 20 juin et sont descendus pour deux semaines à Rostov-sur-le-Don. Cette ville charmante du sud de la Russie, à 80 kilomètres de la frontière ukrainienne, est la principale base arrière de la rébellion séparatiste. De là, les quatre Français se sont rendus dans la capitale hongroise, afin d'obtenir, par le biais d'un réseau local, des visas russes de longue durée. « Ça permettra de nous réfugier en Russie si les choses tournent mal dans le Donbass. »

« COMBATTRE AUX CÔTÉS DE NOS FRÈRES RUSSES »

C'est Nikola Perovic, Franco-Serbe de 25 ans, ancien caporal-chef du 13bataillon de chasseurs alpins ayant combattu en Afghanistan, qui énonce le projet : « Nous partirons très prochainement dans l'est de l'Ukraine pour combattre aux côtés de nos frères russes. » Les deux autres demandent à rester anonymes. Michael « MMA », 26 ans, et Guillaume « le Normand », 25 ans, n'ont pas de parcours militaire. Craignant une infiltration, « ou pire », ils se tiennent le plus loin possible des autorités et des services français.

Le plan ne s'est pas déroulé comme prévu. Après un mois d'attente, ils ont obtenu seulement des visas de courte durée. Retourné à Rostov-sur-le-Don le 7 août, Nikola Perovic a été acheminé à Donetsk trois jours plus tard, devenant à ses dires le premier combattant français à rejoindre les rangs de la sécession prorusse.

Guillaume, Michael et Victor, eux, ont été interceptés le 6 août par les services secrets russes à l'aéroport Vnukovo de Moscou et renvoyés en Hongrie. « C'est la preuve que nous ne sommes pas aidés par la Russie », claironne Guillaume. Ils ont alors rallié Kharkov, deuxième ville d'Ukraine, à 300 kilomètres du front, et ont rejoint Nikola Perovic le 18 août. « Sommes à Donetsk, réunis, en armes, en uniforme dans une unité de la DPR [“République populaire de Donetsk” autoproclamée en avril] », affirment-ils dans un SMS reçu le 20 août.

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