Comparatif : les meilleurs casques audio pour enfants

Comparatif « Wirecutter ». À l’heure des smartphones, baladeurs et tablettes, les enfants portent parfois des écouteurs plusieurs heures par jour. Afin de préserver leur audition, nous avons comparé des dizaines de casques audio Bluetooth ou filaires qui limitent le volume sonore. Nous avons ensuite demandé aux enfants lesquels leur plaisaient le plus. Voici nos choix.

Par Lauren Dragan , Brent Butterworth et Franck Mée Publié le 03 juillet 2019 à 09h01, modifié le 24 août 2023 à 11h11

Temps de Lecture 45 min.

LAUREN DRAGAN / WIRECUTTER

Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

Si vous connaissez un enfant qui aurait besoin d’un casque audio, le Puro BT2200 plus est le choix le plus à même de protéger ses oreilles en pleine croissance. Nous avons réalisé environ 80 heures de recherches, parlé à des experts de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), du CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies américain) et du NIDCD (Institut national sur la surdité et les autres troubles de la communication aux Etats-Unis), étudié sérieusement plus de 50 modèles de casques audio pour enfants, testé et mesuré les 37 meilleurs durant 63 heures sur plusieurs jours… Ces tests réalisés, nous sommes désormais convaincus que le Puro BT2200 plus est le meilleur choix. Non seulement il correspond à nos standards de tests de limitation du volume, mais il a été le seul modèle apprécié tant par les jeunes enfants que par les plus grands qui nous ont aidés à tester. Il est compatible Bluetooth, ce qui offre un meilleur contrôle du volume maximal, et filaire, ce qui permet de l’utiliser avec de nombreux périphériques. Par ailleurs, sa qualité sonore convient aux adultes.

Les casques audio pour enfants prétendent limiter le volume maximal à 85 décibels, un seuil que l’OMS considère « sûr ». Néanmoins, jusqu’à un tiers des modèles que nous avons testés ont dépassé ce volume lors du test du bruit rose, certains autorisant des niveaux beaucoup plus élevés. En poussant nos tests plus loin, nous nous sommes aperçus qu’une proportion encore plus élevée, près d’un sur deux, dépassait la limite recommandée de 85 dB lorsqu’il diffusait de la vraie musique. En outre, beaucoup de modèles testés souffraient de défauts de conception permettant à un enfant de contourner facilement leurs systèmes de limitation du volume. Vous pouvez voir le détail de notre procédure de tests plus bas. Suite à nos découvertes, le New York Times, éditeur de Wirecutter, a mené sa propre enquête (en anglais) sur la réglementation et la sécurité des casques audio pour enfants.

Au terme de nos analyses, nous avons identifié plusieurs modèles de casques que nous pouvions recommander sereinement. Notez tout de même que protéger les oreilles d’un enfant ne se limite pas à lui fournir une de ces références : selon nous, les écouteurs limitant le volume ne sont que des outils qui peuvent aider les parents ou les tuteurs à protéger l’audition des plus jeunes. Ce ne sont pas des solutions en soi. Mais nos favoris, s’ils sont bien utilisés, devraient pouvoir offrir un niveau de protection supplémentaire aux tympans de vos enfants, ainsi qu’une certaine sérénité pour vous.

NOTRE PREMIER CHOIX

Le Puro BT2200 plus

Un son de qualité qui suivra la croissance de votre enfant en toute sécurité

Tous les enfants du jury ont apprécié le confort de ce casque, le son qu’il diffuse et sa compatibilité Bluetooth. Les parents apprécieront que sa limitation du volume soit, d’après nos tests, dans la plage la plus sûre.

*Au moment de la publication, le prix était de 99€

Nous avons retenu le Puro BT2200 plus non seulement parce qu’il conserve un volume d’écoute sans danger lorsqu’il est utilisé correctement, mais aussi parce qu’il a recueilli les suffrages de tous les enfants de notre panel : vos bambins l’utiliseront donc plus volontiers. La connexion Bluetooth, bien conçue, permet au Puro de diffuser les fichiers à un niveau sonore correct, quelle que soit la source utilisée. Le fonctionnement sans fil évite également les emmêlements intempestifs, un avantage primordial d’après nos enfants les plus âgés. Sa taille et son poids permettent à des jeunes âgés de 2 ans et demi à 11 ans de le porter confortablement : achetez ce casque une fois pour toutes, il suivra la croissance de votre petit. La construction est également assez robuste pour durer : si d’autres casques audio pour enfants sont faits de plastique qui casse facilement, le BT2200 plus plus profite d’une structure bien construite, en aluminium. Nous avons réalisé un essai longue durée avec plusieurs enfants, y compris sur des vols moyen-courriers, et le Puro s’en est parfaitement sorti.

Ce casque se connecte facilement en Bluetooth et propose un interrupteur et un contrôle du volume simples. Avec une autonomie d’au moins 18 heures, sa batterie permet une longue écoute entre deux rechargements. En cas de panne sèche, ou si l’appareil source que vous souhaitez utiliser ne fonctionne pas en Bluetooth, un câble audio est fourni. Tant qu’il est branché correctement, le BT2200 plus garantit une diffusion musicale à un volume sûr. Nous recommandons tout de même de surveiller l’enfant lorsqu’il utilise la connexion filaire.

Puro propose également une déclinaison dotée d’une réduction active du bruit. Ce casque, le PuroQuiet, est tout aussi confortable et robuste, et reste dans des limites sonores raisonnables. La réduction du bruit est réellement efficace, en particulier en avion, comme le montre le schéma plus bas. Son prix est légèrement plus élevé, mais si vous voyagez beaucoup, le PuroQuiet est le seul casque audio pour enfants à réduction active du bruit dont nous avons connaissance. Nous le recommandons les yeux fermés.

UNE ALTERNATIVE POUR LES PETITS

Le Onanoff BuddyPhones Explore

Un choix filaire pour les bouts de choux

Les enfants de 2 à 4 ans apprécieront les couleurs acidulées ainsi que l’arceau léger et confortable de ce casque. Mais sa petite taille pose vite problème, la qualité sonore est inférieure à notre favori, et la limitation passive du volume n’est pas aussi fiable que la limitation via Bluetooth.

*Au moment de la publication, le prix était de 29,90€

Si vous avez besoin d’un casque filaire mais que vous voulez offrir à votre bout de chou un modèle sûr, le Onanoff BuddyPhones Explore est un excellent choix parmi les modèles à prix abordable. Sa taille réduite et ses couleurs vives ont tapé juste auprès de nos testeurs les plus jeunes, et la qualité de construction permet au casque de survivre raisonnablement aux mauvais traitements. Le câble est détachable, ce qui limite les risques que l’enfant s’emmêle ou qu’il accroche quelque chose ; l’arceau se replie et une sacoche est fournie pour le transport. Des décalcomanies sont même offertes pour que l’enfant le personnalise. Cependant, d’après nos tests, la qualité sonore est loin de valoir celle de notre premier choix, et la taille réduite du casque le rend moins confortable quand l’enfant grandit. En outre, la limitation du volume des casques filaires comme celui-ci n’est pas aussi fiable que celle des modèles Bluetooth : avec une source dotée d’un amplificateur puissant, la musique peut être plus forte qu’annoncé.

Le JLab JBuddies Studio

Un choix filaire pour les plus grands

Les enfants les plus âgés de notre panel ont aimé son rembourrage doux, son look simple, son câble en tissu et sa télécommande/micro intégrée. Mais le son n’est pas au niveau de notre préféré et la limitation passive du volume est moins sûre que la limitation via Bluetooth.

*Au moment de la publication, le prix était de 28,99€

Les enfants plus âgés (de plus de 4 ans) ont des priorités différentes des plus petits. Si vous cherchez un casque moins coûteux ou filaire pour un enfant plus grand, le JLab JBuddies Studio est un excellent choix : lors de nos tests, son rembourrage doux et ses couleurs plus « adultes » ont fait mouche chez les préados de 11 ans. Le câble recouvert de tissu, avec un micro et une télécommande à un bouton, a lui aussi beaucoup plu. Le câble fixe évite tout risque de branchement incorrect et de désactivation accidentelle de la fonction de limitation du volume… et les gamins motivés ne pourront pas contourner le plafonnement en changeant de câble ! Cependant, la qualité sonore reste inférieure à celle de notre premier choix et nos panélistes les plus âgés auraient unanimement préféré une liaison sans fil. Le JBuddies Studio existe également en version Bluetooth, mais notez que celle-ci n’autorise pas de fonctionnement filaire, ce qui peut être rédhibitoire à l’école.

Notre sélection des meilleurs casques audio pour enfants

Le test complet

Pourquoi nous faire confiance

Pourquoi il est important de limiter le volume

Comment nous avons testé les casques

• Comment nous avons testé les limites du volume

Comment nous avons interprété les résultats

Notre casque favori : le Puro BT2200 plus

Des défauts non rédhibitoires

Un casque filaire pour les petits : le Onanoff BuddyPhones Explore

Un casque filaire pour les grands : le JLab JBuddies Studio

La concurrence

Gérer l’écoute de votre enfant

Sources

Pourquoi nous faire confiance

Non seulement nous avons fait des recherches intensives et consulté l’OMS, le CDC et le NIDCD (comme vous le verrez plus bas), mais je (Lauren Dragan) suis diplômée de l’université d’Ithaca à la fois en spectacle musical et en production audio, et j’ai testé des centaines de casques depuis que je travaille pour Wirecutter.

J’ai passé plusieurs années à travailler à la radio hertzienne avant de devenir doubleuse vocale professionnelle à Los Angeles, métier que j’exerce et adore toujours. Autrement dit, j’ai passé plus d’une décennie dans les meilleurs studios d’enregistrement. À la même époque, j’ai commencé à rédiger des tests d’équipement audio haut de gamme pour des titres tels que Home Entertainment, Home Theater Magazine ou Sound & Vision. Depuis mon arrivée chez Wirecutter, j’ai eu le plaisir d’écouter et de tester des centaines d’écouteurs, et mes articles sont parus dans Fast Company, Forbes, The Los Angeles Times et Time. Je connais assez bien les produits qui existent et les modèles qui méritent votre temps et votre argent.

Mais au-delà de mon expérience du son, je suis également mère. Je veux que mon fils puisse savourer des concerts, écouter des enregistrements et jouer de la musique toute sa vie. Je veux protéger son audition. Et comme j’ai les pieds sur terre, je cherche de vraies options pratiques. Chaque dose d’amour et de recherches obsessives que j’ai fournies pour assurer son bien-être a profité à ce guide. Je ne prends pas mes recommandations à la légère : j’aurais presque envie de dire que, d’une certaine manière, votre enfant est aussi mon enfant.

N’oublions pas nos experts. Outre moi-même, il y a Brent Butterworth, un rédacteur audio-vidéo de Wirecutter qui jouit de décennies d’expérience dans le domaine sonore pour des titres comme About.com, Home Theater et Sound & Vision. Il m’a aidée à concevoir le protocole de mesure du volume sonore.

Pour ce qui concerne les avis extérieurs, nous nous sommes appuyés sur des interviews que j’ai menées avec le Docteur Brian Fligor, membre de l’initiative Make Listening Safe (Écouter sans risque) de l’OMS et auteur du livre Understanding childhood hearing loss (comprendre la perte d’audition de l’enfant), ainsi que le Docteur Derek Stiles, directeur du département d’audiologie de l’hôpital pour enfants de Boston. Je me suis également entretenue avec des représentants du Centre de prévention et de contrôle des maladies étasunien (CDC) et de l’Institut national sur la surdité et les troubles de la communication (NIDCD). J’ai lu avec attention les magazines médicaux, les études de l’Administration américaine de la sécurité et de la santé au travail (OSHA), et des articles techniques de sites tels qu’Engadget, Forbes et Macworld, ainsi que de sites et de blogs parentaux.

Pourquoi il est important de limiter le volume

D’après le journal de l’Association médicale américaine (en anglais), la prévalence de la perte d’audition chez les adolescents de 12 à 19 ans est passée de 14,9 % aux États-Unis en 1988-94 à 19,5 % en 2005-06. Autrement dit, presque un adolescent sur cinq souffre de perte d’audition causée par le bruit. C’est beaucoup ! Tous ces cas ne sont pas spécifiquement liés à l’utilisation d’écouteurs, mais des experts tels que les docteurs James E. Foy et David A. Schessel s’accordent à dire qu’il s’agit d’un facteur contributif.

Cette perte d’audition n’intervient pas quand un gamin règle tout à coup son iPad trop fort : chez les civils, elle est principalement due à des doses sonores trop élevées régulières. Les effets du bruit sont cumulatifs. Le standard de l’OSHA (médecine du travail américaine), que l’OMS conseille de respecter, limite l’exposition d’ensemble à 85 décibels pendant 8 heures. Mais suivre ce volume « sûr » de 85 dB ne suffit pas à protéger totalement l’audition de votre enfant, en particulier s’il est exposé à d’autres bruits durant la journée. Une étude de la fondation Henry J. Kaiser pour la famille réalisée en 2010 (en anglais) estime que les enfants américains de 8 à 18 ans utilisent des médias de divertissement en moyenne plus de 7 heures par jour. Cela correspond à la durée d’un emploi à plein temps ! Et s’ils écoutent au-delà du volume recommandé, s’ils sont exposés à d’autres bruits le reste du temps, cela peut entraîner des problèmes. Pour mieux comprendre, examinons brièvement le fonctionnement de l’audition.

Légende : Volume + durée = dégâts. Après des heures d’exposition, une poignée de décibels au-delà de 85 dB suffit à surcharger les cellules auditives de déchets et à les tuer. CRÉDIT : KIM KU/WIRECUTTER

Les ondes sonores pénètrent l’oreille et font vibrer le tympan, qui à son tour déplace les os de l’oreille moyenne (marteau, enclume et étrier), faisant bouger un fluide et de petits poils à l’intérieur de la cochlée (oreille interne). Ces poils stimulent des cellules nerveuses qui envoient un signal à votre cerveau, qui l’interprète comme un son.

Si vous êtes comme nous, la première fois que vous avez entendu parler de perte d’audition due au bruit, vous avez sans doute imaginé une détonation énorme qui aurait physiquement abîmé le tympan ou les petits poils qui transmettent l’information aux cellules nerveuses. Et oui, il arrive de perdre l’ouïe de cette manière, lors d’une explosion par exemple. Cependant, ce n’est pas ainsi que la plupart des gens perdent l’audition.

Dans la majorité des cas, la perte vient d’un cumul d’expositions excessives au bruit, autrement dit du fait d’écouter des sons relativement fort sur de longues durées. Voici pourquoi : les oreilles humaines ne sont pas conçues pour supporter plus de 70 dB (A) la majeure partie du temps (nous parlerons des dB (A) dans la partie Comment nous avons testé les limites du volume). Nous ancêtres devaient prêter l’oreille pour percevoir des sons très faibles : le craquement d’une branche dans les bois ou un cri d’oiseau par exemple, qui indiquaient la présence de proies à manger ou de prédateurs à fuir.

L’exposition au son ressemble beaucoup à l’exposition au soleil : assez longtemps et assez fort, vous vous brûlez.

Durant l’essentiel de l’histoire de l’humanité, tout ce qui était assez bruyant pour abîmer instantanément les oreilles (vers 109 dB (A) ou plus) pouvait potentiellement nous tuer. Un éclair de tonnerre ou une éruption volcanique proches pouvaient certes causer des dégâts permanents sur l’oreille, mais dans ces situations, les principaux concernés avaient des inquiétudes plus urgentes à traiter (la mort pour commencer). Les autres éléments qui pouvaient causer des bruits puissants, comme le hurlement d’un autre être humain, ne duraient pas assez pour endommager durablement les oreilles.

Mais dans notre société industrialisée, nous sommes régulièrement exposés à de tels sons, que ce soit en provenance de motos, de tronçonneuses, de concerts ou, bien sûr, d’écouteurs. C’est de là que vient le problème actuel. Lorsque les petits poils de l’oreille interne déclenchent les cellules nerveuses, celles-ci sécrètent des déchets, un peu comme vos mollets se gavent d’acide lactique lors d’une longue course à pied. Si le bruit est faible, la quantité de déchets aussi. S’il est fort mais bref, les cellules peuvent se reposer et éliminer les déchets. Mais lorsqu’on entend un bruit assez fort et assez longtemps, et que les cellules ne peuvent drainer les déchets assez rapidement, elles finissent par mourir. Aussi la durée est-elle aussi importante que le volume. L’exposition au son ressemble beaucoup à l’exposition au soleil : assez longtemps et assez fort, vous vous brûlez.

Le niveau des dégâts engagés est en partie génétique. Pour filer la métaphore solaire, certains rougissent, d’autres bronzent ; certains rougissent vite, d’autres seulement après une longue exposition. Il en va de même pour les dégâts sonores. Certains métabolisent rapidement et ne souffriront pas d’autant de dégâts que d’autres, à volume et durée d’exposition identiques. Cela dit, il n’existe pas de test de dépistage : il est impossible de prédire qui est sensible et qui ne l’est pas.

Pis, même sans dégâts apparents, l’exposition au son peut vous rattraper plus tard. Une étude publiée en 2017 par le CDC explique que « la perte d’audition est le troisième problème physiologique chronique le plus courant aux États-Unis, avec une prévalence double de celles du diabète ou du cancer ». À vrai dire, « une personne de 20 à 29 ans sur cinq [a] des trous auditifs », c’est-à-dire des plages de fréquences où l’audition est réduite ou nulle. De plus, « les dégâts sur l’audition s’accumulent avec le temps, de sorte qu’une exposition dangereuse commencée dans la jeunesse peut s’aggraver lorsque l’individu vieillit ». Plus effrayant encore : vous pouvez d’ores et déjà avoir une audition endommagée et ne pas encore le savoir. Selon l’étude, « les individus touchés par des troubles de l’audition dus au bruit ne s’en rendent souvent pas compte : parmi les adultes américains qui affirmaient avoir une bonne ou une excellente ouïe, un sur quatre avait des trous auditifs ». Ces conclusions rejoignent d’autres résultats. Lors d’études sur des rats, une exposition à des bruits puissants durant la jeunesse n’a pas entraîné de perte immédiate d’audition, mais les rats concernés ont souffert à un âge plus avancé d’une perte d’audition plus importante que ceux qui n’avaient pas été exposés.

Bien, maintenant, nous savons que nous devons protéger notre ouïe. Mais comment ? Quelles méthodes sont-elles sûres ? C’est aussi un sujet délicat. Nul ne peut le dire avec certitude ; nous savons juste ce qui est plus sûr qu’autre chose. Souvenez-vous : certains sont plus susceptibles que d’autres de perdre l’audition, et il n’y a pas d’indicateur fiable pour savoir si votre enfant en fait partie. Par précaution, l’OMS recommande donc de traiter tout le monde comme des personnes prédisposées.

De manière générale, vous pouvez écouter de la musique à 70 dB (A) sans limite de durée. Mais le souci, c’est qu’à ce faible volume, vous perdez en clarté et les parties plus fortes ou plus douces du morceau paraissent similaires. C’est pourquoi la plupart des écouteurs pour enfants ont un volume limité à 85 dB (A).

Cette limite ne signifie donc pas, en soi, que l’auditeur est parfaitement protégé. Pour revenir à l’analogie des coups de soleil, les dégâts sont souvent dus à une exposition continue et prolongée. Dépasser 70 dB (A) en continu abîme l’oreille, plus qu’un bruit brutal mais bref. Sur le long terme, même la limite recommandée de 85 dB (A) peut être problématique.

L’OMS recommande d’écouter au maximum à 85 dB (A) (souvent autour de 60 % du volume sur un équipement mobile) et de se limiter à 60 minutes à la fois.

En fait, cette recommandation des 85 dB vient de vieilles études de l’OSHA (menées des années 1950 aux années 1970), qui montraient que « parmi les personnes exposées pendant 8 heures à 85 dB (A), 92 % n’ont pas eu de perte d’audition handicapante ». Notez : elles ne disaient pas qu’il n’y avait aucune perte d’audition et aucun dégât, mais que les cobayes n’en tiraient pas de handicap. Pas vraiment rassurant…

L’éthique médicale ne laisse pas de moyen intéressant aux chercheurs d’étudier exactement la quantité de bruit qui peut faire des dégâts chez l’homme. Vous-mêmes, laisseriez-vous des scientifiques essayer d’abîmer vos oreilles ? Nous devons donc nous contenter de quelques éléments clés :

• L’exposition quotidienne au bruit dépasse la seule consommation multimédia. Pensez au bruit du trafic sur votre trajet, au vacarme de votre open space, au chantier près de chez vous, aux moteurs d’avions, etc. Tout ce qui est fort et que vous entendez à longueur de journée. Le total de cette « exposition aux bruits environnementaux » peut être impressionnant.

• Exposition aux bruits environnementaux + sons écoutés à plus de 70 dB (A) = votre dose quotidienne de sons potentiellement dangereux.

• Selon une étude de 2010 de la fondation Kaiser pour la famille, les enfants de 8 à 18 ans passent en moyenne plus de sept heures par jour (plus de 53 heures par semaine) à écouter des distractions sonores. Les experts comme Brian Fligor avertissent qu’écouter de la musique trop fort à l’aide d’un casque « peut contribuer à la perte auditive », exactement comme une chaîne hi-fi à plein volume.

• Si, pendant la journée, votre enfant est exposé à un bruit environnemental de plus de 70 dB (A), quel qu’il soit, le temps d’écoute dont il peut profiter en toute sécurité est nettement réduit.

• En prenant tout cela en compte, l’OMS recommande d’écouter au maximum à 85 dB (A) (souvent autour de 60 % du volume sur un équipement mobile) et de se limiter à 60 minutes à la fois. Ce conseil du 60/60 est valable tant pour les adultes que pour les enfants.

Temps maximal avant un dommage auditif

Avec l’augmentation du volume, la durée entraînant une perte d’audition chute spectaculairement. Vous pouvez écouter une conversation autour de 60 dB toute la journée, ou le bruit de la rue à 80 dB pendant environ huit heures, mais il suffit de quelques minutes d’exposition à un concert de rock à 115 dB (et oui, certains casques testés montaient à ce niveau) pour pouvoir endommager définitivement votre ouïe.

Bien entendu, les parents ne peuvent pas poursuivre leurs enfants toute la journée avec un sonomètre, ni vérifier constamment le réglage du volume sur chaque appareil qu’ils utilisent. La meilleure solution est donc de trouver des écouteurs qui réduisent le volume. Ce n’est pas la solution parfaite, mais comme les coins de mousse autour des angles des tables basses et les loquets « sécurisés » des tiroirs, une fonction de limitation du volume apporte une petite protection supplémentaire, qui peut réduire les risques pour votre descendance.

Les casques à limitation du volume peuvent-ils toujours autoriser une exposition dangereuse au bruit ? Oui. Et un casque sans limitation peut-il être sûr s’il est utilisé avec prudence ? Évidemment. Mais de même que vous ne laisseriez pas à votre enfant un accès illimité à l’armoire à pharmacie, vous pouvez limiter le risque qu’il s’endommage définitivement les oreilles.

Comment nous avons testé les casques

Notre panel de grands se met au travail.

Éloignons-nous une minute de l’aspect sécurité et affrontons la dure réalité, quitte à vous surprendre : les enfants ont des opinions bien arrêtées. Je sais, difficile à croire ! S’ils n’aiment pas un casque, sûr ou non, ils ne le porteront pas. Aussi, nous avons commencé nos tests en appelant à la rescousse un panel d’enfants afin d’obtenir leur avis.

Nous les avons séparés en deux groupes : celui des petits, de 2 et 3 ans, et celui des grands, de 4 à 11 ans. Nous les avons laissés gérer les essais. Pour les plus jeunes, nous leur avons fait essayer chaque casque et leur avons demandé leur avis. Les réponses étaient souvent brèves (« confortable ») ou sans appel (« non ! » en les retirant d’un coup), mais nous les avons notées sérieusement. Lorsque c’était possible, nous leur avons demandé ce qu’ils n’aimaient pas dans les modèles qu’ils rejetaient. Après avoir eu des retours sur chaque casque, nous les avons laissés choisir leurs préférés et avons discuté de ce qu’ils appréciaient.

Pour les plus âgés, nous avons étalé tous les casques et les avons laissés les essayer à leur rythme. Après que chacun a testé chaque modèle, nous avons parlé tous ensemble. Nous avons d’abord évoqué chaque casque, les enfants donnant leur avis. Puis nous leur avons demandé de choisir leur favori et avons noté s’ils étaient unanimes sur chaque choix et pour quelles raisons. Ensuite, nous les avons fait parler des casques qu’ils n’utiliseraient absolument jamais, leur « liste noire », pour connaître les aspects qu’ils n’aimaient pas. Enfin, nous avons établi un ensemble de premiers choix qu’ils auraient tous été contents d’avoir.

Puis j’ai pris le temps de soumettre les favoris à un test d’endurance. Je leur ai marché dessus avec des bottines, j’ai tiré et tordu les câbles, j’ai laissé mon bambin les mâcher. Heureusement, notre panel avait bien choisi : aucun de leurs préférés n’a craqué sous l’effort.

Légende : Ce n'est pas pour faire mode : le test avance à coups de bottines. CRÉDIT : LAUREN DRAGAN/WIRECUTTER

Maintenant que nous savions quels modèles plaisaient aux enfants, nous devions trouver comment vérifier que les volumes de lecture qu’ils permettaient étaient sûrs. Il existe de nombreux casques audio destinés aux enfants qui disent limiter le volume, mais il n’existe ni standard, ni cahier des charges, ni comité destiné à vérifier ces affirmations. D’ailleurs, l’expression « limitation du volume » apparaît souvent sur les brochures marketing des fabricants, mais « réduction du volume » serait plus correct. Nous détaillerons plus loin.

Afin de mesurer le volume de sortie des casques, j’ai enrôlé mon collègue de Wirecutter, Brent Butterworth. Il a une grande expérience en termes de tests d’écouteurs et de haut-parleurs pour des magazines audio/vidéo, mais nous avancions en terra incognita : impossible de trouver un test de ce type sur lequel nous baser, ni un standard d’essais industriels. Les seules personnes que nous avons trouvées qui menaient de tels tests étaient les fabricants eux-mêmes, et rares ont été celles qui ont pu nous donner des conseils utiles. Nous avons donc travaillé avec des experts en son et en perte d’audition pour obtenir ce qui est peut-être la première tentative au monde de développement d’une méthode formelle et publiée autour de l’évaluation du volume maximum de casques audio. Nous n’aurions pas réussi sans l’expérience et l’expertise de Brent ; je lui ai donc demandé de détailler sa méthode ci-dessous.

Comment nous avons testé les limites du volume

L’oreille et le cerveau humains sont incapables d’évaluer précisément la puissance d’un son. S’ils le pouvaient, les écouteurs à limitation de volume seraient peut-être inutiles… Aussi, pour tester le son le plus fort que les produits sélectionnés pouvaient produire, nous avons réalisé des mesures de puissance objectives à l’aide de matériel de test audio.

Nous avons immédiatement identifié un problème : presque tous les casques peuvent fournir un volume dangereusement élevé s’ils sont branchés sur certains équipements. Et pas seulement des produits spécialisés : un amplificateur modérément puissant, tel que ceux intégrés à la plupart des home cinémas ou les amplis autonomes populaires chez les amateurs (utilisés également pour les mesures en laboratoire), peut pousser presque n’importe quel casque bien au-delà de 85 dB.

Cela vient du fait que la plupart des écouteurs ne limitent pas réellement le volume ; ils le réduisent juste. Les modèles passifs, c’est-à-dire les plus courants, ceux qui n’ont pas leur propre alimentation, utilisent de simples résistances, un composant électronique peu coûteux qui réduit le flux électrique. Cette technique revient à fixer un morceau de tuyau étroit au bout d’une buse plus grosse afin de réduire le débit du tube ; mais vous pouvez alors retrouver le débit d’eau initial en augmentant la pression dans le conduit. Dans le cas des casques audio, augmenter la pression revient à monter le volume sonore de la source. Bien entendu, les écouteurs réduisent le volume comme si vous aviez réglé sur 5 plutôt que sur 8 ; mais si vous réglez sur 11, vous retrouverez le volume initial du réglage 8. Lors de nos tests, certains modèles passifs n’ont produit qu’une réduction ou une limitation du volume faible, voire inexistante.

Les modèles actifs, ceux qui ont leur propre source d’énergie comme le Puro BT2200 plus, peuvent recourir à une limitation numérique afin d’empêcher le son de dépasser un volume donné. Mais les modèles équipés d’un amplificateur ou d’un traitement du signal sont peu nombreux.

Cela dit, un enfant utilisera sans doute un téléphone, une tablette ou un baladeur pour l’essentiel, sinon la totalité de son temps d’écoute. Le fait que la plupart des casques puissent lire plus fort avec un amplificateur n’a donc que peu d’importance dans la vie quotidienne. Comment choisir une source appropriée pour les signaux audio que nous utiliserions lors des tests ? Jason Wehner, ingénieur consultant impliqué dans la conception de casques à limitation du volume, nous a conseillé d’adopter un iPhone : c’est l’appareil le plus puissant que la plupart des gens utilisent (son amplificateur interne est plus puissant que ceux de la plupart des smartphones sous Android). Nous avons opté pour un iPod Touch de sixième génération, qui avait un volume de sortie maximal légèrement supérieur (de 0,38 dB) à notre iPhone 6s et dépassait largement (+ 4,4 dB) notre Samsung Galaxy S6. L’iPod Touch est souvent le « premier écran » des jeunes enfants : ce choix paraissait donc approprié. Nous n’avons cependant pas testé de manière exhaustive toutes les sources possibles, telles que les consoles de jeu et les amplis home cinéma ; nous ignorons donc comment ces casques se comportent avec ces équipements. Dans tous les cas, un tel matériel serait sans doute utilisé par des enfants plus âgés avec des casques de jeu, qui n’annoncent aucune limitation du volume et sortent du cadre de ce guide. Les parents et tuteurs devraient tout de même y faire attention !

Les experts de l’audition nous ont suggéré d’utiliser un bruit rose, un signal de test courant qui comporte la même quantité d’énergie pour chaque octave et simule approximativement le contenu d’un enregistrement musical. À l’oreille, il ressemble beaucoup au bruit blanc que peut créer une vieille radio FM à tuner analogique lorsqu’elle ne reçoit rien, mais en moins agressif. Nous avons choisi la pondération A, qui élimine les fréquences inférieures à 500 Hz (entre le si₃ et le do₄). Brian Fligor, l’un des experts que nous avons consultés, membre de l’initiative « Écouter sans risque » de l’OMS, explique que les basses fréquences ont un impact négligeable sur la perte d’audition.

Comme nous l’avons déjà dit, les experts estiment qu’il n’est pas dangereux d’écouter pendant une heure un bruit environnemental de 85 dB (A), le A signifiant que la mesure utilise la pondération A. Pour les plus techniques d’entre vous, le bruit rose que nous avons utilisé a un niveau moyen de -10 dB FS. Le dB FS, relatif à l’échelle totale, est souvent utilisé par les fabricants de matériel audio pour mesurer le volume maximal de leurs produits.

Même si le bruit rose fournit une approximation d’un contenu musical, il ne s’agit que d’une simulation destinée à rendre les mesures plus simples et répétables. Nous avons donc voulu ajouter une évaluation du volume maximal des casques plus conforme au monde réel. Aussi, nous avons fait lire à chaque modèle un morceau récent du Top 50, Cold Water de Major Lazer, et mesuré le niveau moyen équivalent (Leq) en pondération A. Le Leq est une mesure usuelle de l’exposition sonore dans le temps ; pour simplifier exagérément, c’est un peu comme le volume moyen.

Nous avons utilisé le premier refrain (de 0:45 à 1:06), soit l’un des passages les plus forts de Cold Water, peu ou prou similaire à de la dance à volume élevé. C’était un test du « pire des cas » : notre mesure du Leq de l’ensemble du morceau était 1,3 dB plus faible. Nous aurions toutefois pu trouver encore plus fort, le deuxième refrain ayant été jaugé à 1,5 dB de plus que le premier ! Nous avons également réalisé une mesure d’un autre morceau, Chartreuse des ZZ Top. C’est un enregistrement au volume très élevé, avec une compression dynamique importante : le niveau moyen est très proche du niveau maximal possible, ce qui donne l’impression d’un morceau dans l’ensemble plus fort. Les résultats ont été proches de ceux mesurés sur le premier refrain de Cold Waters.

Pour toutes ces mesures, nous avons placé les écouteurs sur un simulateur d’oreille et de joue G.R.A.S. 43AG. Sur les conseils de nos experts de l’audition, nous avons utilisé une courbe de calibration de champ diffus. En fait, les chercheurs en audition qui ont déterminé le niveau de bruit environnemental théoriquement sûr (la limite des 85 dB (A)) utilisaient un sonomètre en plein air, sans objet proche. Or le son qui atteint le tympan (ou le micro de mesure intégré au G.R.A.S. 43AG) est modifié par le lobe de l’oreille et le canal auditif (respectivement en caoutchouc et en métal sur le 43AG). Pour nous assurer que nos résultats étaient comparables aux mesures en plein air, nous avons donc dû développer une méthode permettant d’inverser électroniquement la coloration acoustique du son par le lobe et le canal du 43AG. Nous avons diffusé le bruit rose sur un haut-parleur, en le mesurant à l’aide d’un micro d’analyse Audiomatica MIC-01 et d’un analyseur CLIO 10 FW, puis avons comparé avec les mesures prises par le G.R.A.S. 43AG. Cela nous a permis d’établir une courbe de correction (pensez-y comme à un réglage pointu de l’égaliseur) baptisée « courbe de calibration en champ diffus ». En utilisant celle-ci, les niveaux mesurés par le simulateur d’oreille et de joue peuvent être comparés directement à une mesure du bruit environnemental.

Nous avons étalonné les niveaux du 43AG à l’aide d’un calibreur Reed SC-05. Pour les mesures du bruit rose avec pondération A et les calculs de Leq, nous avons branché le 43AG sur une interface USB M-Audio MobilePre et un ordinateur équipé de Room EQ Wizard, un logiciel de mesures audio gratuit mais puissant. Soit dit en passant, nous avons utilisé environ 7 000 euros de matériel pour ce test.

Notez que les mesures des casques souffrent d’incohérences intrinsèques. Des petites variations dans l’installation des écouteurs sur l’oreille artificielle peuvent modifier le résultat, de même que le fait de déplacer légèrement votre casque change le son que vous entendez. Nous avons fait notre possible pour nous assurer d’un ajustement précis de chaque casque sur le simulateur, y compris en ajoutant une légère pression à l’aide du système de pince du 43AG pour bien installer les écouteurs sur le lobe auriculaire en caoutchouc, et nous avons écouté le signal capturé par les micros du 43AG pour vérifier que le son passait correctement. Néanmoins, nous devions anticiper une possible imprécision des mesures ; nous avons donc décidé de mettre la barre à 88 dB (A) sur les tests de bruit rose. D’après les principes déjà expliqués, un casque qui ne dépasse pas ce niveau sur un bruit rose peut être considéré comme raisonnablement sûr. Si le plafond est quelques décibels au-delà, le casque n’est pas forcément dangereux, mais il est moins sûr que ceux qui réussissent le test.

Comme nous l’a indiqué Brian Fligor, « Presque tous les écouteurs et casques peuvent être utilisés de manière dangereuse. Si le niveau maximal est trop bas pour dépasser le bruit de fond d’un avion ou d’un minibus sur l’autoroute, la qualité sonore perçue sera mauvaise. Pour que la musique sonne agréablement, il faut donc avoir un peu de marge du côté du volume maximal. C’est pour cela que la combinaison d’une limite de niveau sûre et d’écouteurs qui bloquent le bruit de fond extérieur est sans doute la plus sûre pour la santé. »

Pour déterminer quels étaient les meilleurs modèles de ce point de vue, nous avons effectué le même style de mesures d’isolation que pour les casques à réduction active du bruit : nous avons fait lire un bruit rose à deux haut-parleurs et à un caisson de basses à un niveau de 75 dB, placé chaque casque sur le simulateur d’oreille et de joue G.R.A.S. 43AG, puis réalisé une analyse à l’aide du logiciel TrueRTA pour voir quelle quantité de bruit ambiant passait autour ou à travers des écouteurs pour atteindre le micro du 43AG (et, donc, le tympan de l’auditeur).

Malheureusement, seuls quatre modèles testés ont fourni une isolation notable et réduit significativement le bruit dans le spectre typiquement le plus gênant à l’arrière d’une voiture (de 50 Hz à 2 kHz), où les casques audio pour enfant sont sans doute massivement utilisés. Et ceux-ci n’étaient pas parmi les plus efficaces en termes de limitation du volume maximal ; ils ne faisaient pas non plus partie des préférés des enfants. Le Direct Sound YourTones, qui réduisait de 8,1 dB les sons sur cette plage de fréquences, et le Fuhu Nabi Headphones, qui filtrait 4,8 dB, étaient dans ce cas. Notez qu’il s’agit de deux modèles dotés d’imposantes oreillettes supra auriculaires, mais les deux modèles intra-auriculaires que nous avons testés ont encore mieux bloqué les bruits extérieurs. L’Etymotic ETY-Kids3 les a réduits de 22 dB sur la plage de test, et le Puro IEM200 de 14,4 dB. Ces résultats ne sont logiquement valables que dans les situations où l’essentiel du bruit vient de fréquences relativement basses, comme en voiture ou en avion ; la plupart de ces casques bloqueront bien mieux les bruits ordinaires dans une maison, comme celui de l’aspirateur.

Comment nous avons interprété les résultats

Evan, 4 ans, réfléchissant aux implications métaphoriques de l’utilisation d’un casque audio filaire.

Un circuit limiteur seul ne garantit pas une écoute sûre. Il incombe aux adultes de surveiller l’exposition globale d’un enfant au bruit.

Les nombreux tests objectifs nous ont fourni beaucoup de données utiles. Notre but, vous vous en doutez, était de trouver les écouteurs qui limitaient le volume au niveau établi comme « plus sûr ». Nous visions une valeur standard de 85 dB (A) sur les tests du bruit rose et du Leq, mais nous n’avons pas éliminé systématiquement les modèles qui dépassaient légèrement celle-ci. Les fabricants annonçaient généralement que leurs produits fournissaient au maximum 85 dB (A) en bruit rose, et s’ils arrivaient à ce niveau à un ou deux décibels près (afin de tenir compte d’éventuels aléas de mesure), nous avons considéré le test comme réussi. Nous avons donc retenu des valeurs éliminatoires à 88 dB (A) sur le bruit rose et 90 dB (A) sur les tests de Leq musicaux.

Selon Brent, « Le but du test de Leq est d’ajouter une vérification réelle. Les chercheurs en audio utilisent un bruit rose pour avoir des protocoles de tests répétables, que les constructeurs et d’autres laboratoires peuvent facilement reproduire. Cependant, bien que ces protocoles de tests soient conçus pour être au moins similaires aux conditions du monde réel, ils ne reflètent pas toujours les exigences de l’utilisation quotidienne. Les problèmes de batteries explosives du Samsung Galaxy Note 7 sont un exemple récent de ce phénomène : les essais du laboratoire interne n’avaient pas révélé des problèmes qui sont apparus dans la vraie vie. Aussi, il est toujours bon d’ajouter des tests dans des conditions plus proches de celles rencontrées au cours d’une utilisation réelle du produit, même s’ils ne correspondent pas aux exigences d’un protocole scientifique. Ainsi, si un casque dépasse environ 90 dB (A) sur la mesure du Leq d’une musique, ça ne signifie pas qu’il est mauvais, juste qu’il a moins de marge de sécurité que les autres, qui plafonnent sous les 90 dB (A). » Et répétons-le : un circuit limiteur seul ne garantit pas une écoute sûre. Il incombe aux adultes de surveiller l’exposition globale d’un enfant au bruit.

Brian Fligor confirme. « Utiliser une mesure de bruit rose comme standard est raisonnable, mais je mettrais la barre à 88 dB (A), trois décibels au-dessus de la limite d’écoute en sécurité pour une exposition d’une heure par jour. Cette marge de 3 dB est spécifiquement dédiée à l’erreur de mesure, du fait que le contenu audio n’est jamais constant : il y a beaucoup de pauses dans la musique comme dans les dialogues (films, livres audio). Ainsi, l’énergie totale envoyée dans l’oreille (correspondant au dosage niveau-sur-la-durée) n’est pas une simple fonction du niveau mesuré sur un bruit rose, mais aussi du “cycle de fonctionnement”. Par exemple, un cycle de fonctionnement de 50 pour cent signifie que le son est envoyé la moitié du temps, l’autre moitié étant silencieuse. 3 dB correspondent à une énergie doublée : c’est un compromis raisonnable entre l’erreur de mesure et la durée pendant laquelle du son est réellement émis. » Autrement dit : les volumes musicaux varient, aussi la mesure peut-elle varier. Il est donc juste de garder une petite marge au-dessus des 85 dB (A) recommandés avant de considérer les mesures d’un casque comme éliminatoires.

Nous avons donc séparé nos candidats par gammes, plutôt que d’éliminer purement et simplement tout ce qui dépassait 85 dB. Dans notre tableau de compétition, vous trouverez des icônes indiquant le niveau de sécurité relative. Ce qui est noté ✅ ou ? est considéré comme plutôt sûr. Ce qui a dépassé les 88 dB sur le test de bruit rose, marqué ⚠️ et ❌ sur le diagramme, peut selon nous produire des niveaux suffisamment élevés pour nécessiter des précautions. Assurez-vous également de comparer les valeurs de bruit rose et de Leq : les modèles qui ont dépassé 90 dB (A) dans le test « dans la vraie vie » du Leq demandent une certaine prudence.

Comme indiqué plus tôt, les casques capables de dépasser 85 dB peuvent parfaitement être utilisés en toute sécurité. Le but des écouteurs pour enfants à limitation du volume est la tranquillité d’esprit des parents et des tuteurs : comme les angles en mousse sur une table basse, ils apportent un peu plus de sécurité.

Niveau sonore des écouteurs comparé aux bruits ambiants

Le volume maximum de quelques casques testés, comparé avec des bruits de la vraie vie. La ligne grise symbolisant les recommandations de l’OMS. Nous avons obtenu ces mesures avec un bruit rose au niveau moyen de -10 dB FS, diffusé au volume maximal d’un iPhone 6S.

Outre ces considérations, nous avons trouvé un écart de 32 dB entre les volumes maximaux le plus faible et le plus élevé des différents casques. C’est énorme. Même en tenant compte de l’erreur de mesure, une différence de 32 dB ? Il est clair qu’il y a quelque chose que certains fabricants ne font pas bien.

Ce problème est spectaculaire dans le cas des écouteurs Bluetooth. Comme Brent l’a indiqué avec son analogie de l’eau dans un tuyau, les écouteurs filaires réduisent le volume grâce à une résistance dans le câble. Il est possible de repousser le maximum de tous les casques filaires : il suffit de les brancher sur un amplificateur suffisamment puissant.

La plupart des modèles destinés aux enfants sont conçus pour supporter le signal émis par un périphérique mobile. Mais les amplis de home cinéma, d’ordinateurs ou de consoles de jeu sont plus puissants et peuvent envoyer un signal bien plus fort qu’un iPhone. Les écouteurs filaires que nous avons testés restaient sous la barre des 85 dB avec un baladeur, mais tous peuvent atteindre un volume dangereusement élevé avec un signal plus puissant.

Niveau de sortie d'appareils courants par rapport à notre iPhone de référence

Mais le Bluetooth ne fonctionne pas ainsi : le signal vient de l’amplificateur intégré au casque lui-même. Aussi, une fois atteinte la limite de puissance de leur ampli, vous êtes au plafond. C’est pourquoi nous recommandons d’utiliser systématiquement le Bluetooth lorsque c’est possible : vous ne pouvez pas pousser des écouteurs sans fil au-delà des capacités de leur circuit électronique interne. Le volume maximal est donc établi par le constructeur. Qu’un seul des casques Bluetooth puisse dépasser largement la limite est absolument stupéfiant.

Une fois arrivé à ce point, pourquoi affirmons-nous que jusqu’à un tiers des modèles testés dépassent les volumes sûrs ? Certains de ces casques présentent des défauts de conception qui permettent aux enfants de désactiver ou de contourner leur réduction du bruit facilement. S’il suffit de pousser un bouton ou de retirer une clé pour supprimer la limite, vous pouvez être certain que cela arrivera. Quiconque a déjà passé plus d’une minute avec un bambin vous dira que les gosses adorent presser les boutons et démonter les appareils. Aussi, lorsque des écouteurs restaient dans la plage de sécurité s’ils étaient utilisés correctement, mais qu’un enfant pouvait facilement contrecarrer les fonctions de limitation, ou lorsque les conditions d’utilisation correcte étaient vagues, nous les avons éliminés. En ajoutant les modèles qui pouvaient dépasser nos limites à 88 et 90 dB (A) par une mauvaise utilisation, la proportion d’éliminés a grimpé d’un sur cinq à un sur trois.

Notre premier choix : le Puro BT2200 plus

Le BT2000s plus est fourni avec deux tailles d’oreillettes. Il figure ici avec les plus petites.
NOTRE PREMIER CHOIX

Le Puro BT2200 plus

Un son de qualité qui suivra la croissance de votre enfant en toute sécurité

Tous les enfants du jury ont apprécié le confort de ce casque, le son qu’il diffuse et sa compatibilité Bluetooth. Les parents apprécieront que sa limitation du volume soit, d’après nos tests, dans la plage la plus sûre.

*Au moment de la publication, le prix était de 99€

Des 30 modèles testés, le Puro BT2200 plus est le seul qui a mis d’accord tous les enfants, petits et grands. La capacité à s’adapter et à plaire à des tailles de têtes et à des âges très variés est essentielle si vous cherchez des écouteurs capables de suivre votre enfant durant des années, ou si plusieurs frères et sœurs doivent les partager.

Les grands ont adoré « le confort, l’excellent son, la douceur des oreillettes et la couleur ». Ils ont également apprécié le fonctionnement Bluetooth, exprimant à l’unisson qu’« il est agréable de ne pas avoir de fil ». Evan, 4 ans, a même déclaré : « Je ne veux plus jamais porter d’écouteurs filaires ! » Son frère aîné, Dylan, a noté : « La bande originale de Pokémon sonne vraiment bien sur celui-ci. C’est le meilleur de tous ! Je vais l’utiliser toute ma vie ! » Des avis bien tranchés.

Des 30 modèles testés, le Puro BT2200 plus est le seul qui a mis d’accord tous nos enfants testeurs, petits et grands.

Les plus petits l’ont également apprécié, désignant le BT2200 plus comme l’un des casques qu’ils désiraient le plus posséder. L’arceau rembourré et la taille des oreillettes se sont avérés confortables pour les petites têtes. Si les panélistes les plus jeunes ont eu besoin d’aide pour établir la connexion Bluetooth, ils se sont rapidement habitués une fois la musique lancée. Les boutons du côté comportent contrôle du volume, allumage et extinction, et une touche Bluetooth qui gère l’appairage, ainsi que des commandes pour lire et mettre en pause la musique et pour répondre aux appels téléphoniques.

Juno, 3 ans, fan de There Might Be Giants, a adoré le casque Puro : « Je peux le garder ? »

En parlant de Bluetooth, si vous pensiez exagérée la revendication de Puro d’une autonomie de 18 heures, sachez qu’elle a été dépassée lors de nos tests : nous avons entendu le bip d’avertissement après 22 h 16 min, et le BT2200 plus a finalement rendu l’âme à 22 h 25 min. En supposant que vous chargiez le casque de temps en temps, vos enfants ne risquent guère les pannes sèches, un détail important pour un objet que vous ne trouverez pas forcément là où vous le pensiez à la fin de la journée… Et si vous oubliez de le charger, ce modèle est livré avec un câble à réduction de volume, ce qui évitera de laisser votre enfant sans écouteurs. Une réserve importante, toutefois : le BT2200 plus lit plus fort en mode filaire qu’en Bluetooth. De plus, vous devrez vous assurer de brancher le câble dans le bon sens et surveiller votre enfant lorsqu’il l’utilise. (Ça fait donc trois réserves. Nous verrons plus loin leur importance.)

Outre le câble, le BT2200 plus est livré avec une housse de voyage à fermeture à glissière, qui aide à le protéger et à le garder propre en voyage. Puro l’a aussi solidement construit : nous avons tordu et plié l’arceau, marché dessus, et l’avons écrasé pour nous assurer qu’il pouvait supporter les accidents et l’amour vache. Il n’est pas indestructible, mais il devrait supporter ce qu’un enfant lui infligera, dans la mesure où ledit enfant est assez âgé ou suffisamment responsable pour utiliser un baladeur ou une tablette.

Les amateurs de musique seront heureux d’apprendre que le Puro BT2200 plus offre également un excellent son. De tous les casques testés pour ce guide, c’est celui qui sonne le mieux et le plus agréablement, d’après les oreilles d’adultes entraînés. Il dépasse nettement la concurrence, au son souvent étouffé, rude ou mou dans le meilleur des cas. Il est clair que ce modèle dispose de contrôleurs de qualité et que Puro a pris le temps de peaufiner le rendu sonore.

Lors de nos tests, le son s’est montré équilibré, sans qu’une gamme de fréquences domine les autres. Les plages sonores très aigües étaient légèrement voilées et les voix de femmes étaient un peu plus présentes que sur des casques pour adultes au tarif comparable, mais il n’y avait pas de quoi le lui reprocher : nous sommes vraiment en train de pinailler. Nous serions bien contents de passer nous-mêmes un voyage à utiliser ces écouteurs, si nos têtes étaient un peu plus petites.

En lisant les avis d’utilisateurs de casques audio pour enfants sur Amazon, nous avons remarqué que beaucoup de parents s’inquiétaient de savoir si les limitations de volume ne risquaient pas de rendre les modèles actifs inutilisables en avion : sont-ils capables de jouer de la musique suffisamment fort pour dépasser les bruits du vol ? Pour y répondre, commençons par parler de l’environnement sonore en avion. Dans un article de BBC Future, Pamela Mason, de l’association d’orthophonistes américains ASHA, dit : « Au cours d’un voyage en avion courant, le bruit peut varier significativement. Le décollage et l’atterrissage sont les moments les plus bruyants, où le niveau sonore en cabine peut atteindre 105 décibels. À l’altitude de croisière, le bruit descend autour de 85 dB. »

Comme nous l’avons vu, tout ce qui dépasse 90 dB peut endommager l’audition si la durée d’exposition est suffisante. Et, comme l’indique l’article de BBC Future, « sur les appareils plus anciens ou vers l’arrière de l’avion, les niveaux sonores peuvent souvent s’approcher de ce seuil ». Il est clair que dépasser la puissance du bruit de l’avion n’est pas une solution sûre ! Puro a préféré combattre ce problème en dotant le BT2200 plus d’une conception isolante, à la fois pour que le casque bloque le bruit environnant et pour permettre d’écouter à des volumes moins élevés. Et le fabricant a plutôt fait du bon travail.

Pour tester cette conception dans la vraie vie, j’ai passé l’aspirateur chez moi tout en écoutant un livre audio numérique sur le Puro BT2200 plus. Je n’ai même pas eu besoin de pousser le volume au maximum pour entendre parfaitement les mots. J’ai également diffusé des bruits de cabine d’avion sur des haut-parleurs et, même si l’isolation n’était pas aussi bonne pour ces fréquences plus basses, j’entendais facilement le livre à un volume de 80 %. En supposant que le BT2200 plus soit correctement installé sur les oreilles de votre enfant (une adaptation parfaite est toujours essentielle, quel que soit le type d’écouteurs), il ne devrait jamais avoir besoin de dépasser les limites de la sécurité pour entendre sa musique ou ses vidéos dans des conditions courantes.

Ceci étant, la clarté du son dans un environnement bruyant est-elle aussi idéale que sur des écouteurs à réduction active du bruit pour adultes ? Le BT2200 plus isole-t-il aussi bien qu’un casque audio de studio ? Non. Nous adorerions trouver des casques isolants que les enfants trouvent confortables, qui sonnent bien et qui offrent un volume maximal sûr. Mais en l’absence d’un modèle associant tous ces points, nous avons considéré que le but principal était de protéger l’audition de nos chères têtes blondes et décidé que tant que l’enfant pouvait entendre le programme qu’il suivait, cela suffisait.

Puro produit également une version plus avancée de ce casque, avec réduction active du bruit, le PuroQuiet. Nous l’avons comparé à nos modèles antibruit favoris et l’avons trouvé relativement efficace pour contrer les sons environnementaux, en particulier dans la gamme de fréquences habituelle en avion. Le PuroQuiet reprend pour l’essentiel les points forts et points faibles du BT2200 plus, avec un handicap tout de même : un prix supérieur d’une vingtaine d’euros au moment où nous écrivons ces lignes. Toutefois, si vous voyagez souvent avec vos enfants, le casque PuroQuiet est vraiment recommandable.

Pour ce qui est du volume maximal, lors de nos tests, le Puro BT2200 plus est resté dans la plage la plus sûre. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, d’après nos mesures, le BT2200 plus a plafonné à 85 dB (A) en Bluetooth, contre 85,2 dB (A) sur le bruit rose et 90,3 dB (A) sur le test de Leq musical avec le câble fourni branché dans le bon sens. (Ça n’est pas si évident qu’il paraît : vous devrez faire attention, nous en reparlerons.) Ces résultats sont selon nous suffisamment proches des recommandations de l’OMS pour affirmer que ce modèle répond à nos standards de sécurité.

La direction dans laquelle brancher le câble du Puro est indiquée, mais de manière insuffisamment visible.

Gardez cependant à l’esprit que, comme Brent l’indiquait dans notre explication méthodologique, en utilisation filaire, une source plus puissante peut augmenter le volume de n’importe quel écouteur, même nos favoris, au-delà des limites recommandées. Aussi, nous conseillons d’utiliser le casque en Bluetooth. Car lorsque la liaison sans fil est active, l’enfant n’a aucun moyen de contourner la limitation de volume. Si d’aventure la batterie s’essouffle, vérifiez que vous branchez le câble dans le bon sens, ou la résistance/réduction du volume ne fonctionnera pas correctement.

Des défauts non rédhibitoires

Le point que nous venons d’évoquer est le principal problème du Puro BT2200 plus : pour que l’enfant l’utilise en mode filaire, le câble fourni doit être branché dans le bon sens, sans quoi la réduction de volume ne fonctionne pas. Dans le tableau publié plus bas, vous pouvez voir le résultat de nos tests lorsque nous avons branché le câble à l’envers. Une indication permet de savoir quelle extrémité se connecte au casque et laquelle est destinée au baladeur, mais elle est très facile à rater.

Pour que l’enfant l’utilise en mode filaire, le câble fourni doit être branché dans le bon sens, sans quoi la réduction de volume ne fonctionne pas.

Nous recommandons d’utiliser un morceau de ruban adhésif coloré pour marquer la prise destinée à l’appareil, afin de pouvoir voir d’un coup d’œil si votre enfant l’a branchée correctement. Peut-être, à l’avenir, Puro ajoutera-t-il un tel indicateur, ou fera-t-il un câble doté de prises différentes afin d’empêcher tout branchement à l’envers. En général, nous n’aimons guère les câbles de ce genre, mais dans le cas présent, ce serait une bonne idée. En attendant, la conception du câble est notre principale préoccupation et nous recommandons de surveiller l’enfant lors d’une utilisation filaire.

Ceci dit, avec une durée de vie de la batterie supérieure à 18 heures, le câble ne devrait que rarement servir. La plupart des lecteurs mobiles supportent la connexion Bluetooth et nos jeunes panélistes ont préféré utiliser le casque sans fil. Étant donné l’excellence des autres caractéristiques du Puro, le problème du câble n’est pas rédhibitoire ; mais il faut être averti. Si vous ne comptez pas utiliser le Bluetooth, et si vous pensez qu’un câble peu explicite est un problème, voyez nos autres choix ci-dessous pour trouver un modèle purement filaire, qui ne sera pas aussi recommandable que le BT2200 plus, mais dont le volume maximal sera plus prévisible.

Le seul autre défaut que nous avons trouvé au Puro est l’impossibilité de changer de piste depuis le casque audio lui-même. Ce manque devrait logiquement déranger les enfants les plus âgés, voire les adultes, plutôt que les plus jeunes (qui utiliseront sans doute le casque pour des films ou des jeux), et nos panélistes n’ont pas semblé être gênés par cette absence lors de nos tests. Cependant, ça serait un ajout bien pratique si Puro devait faire une nouvelle version.

Une dernière chose mérite d’être mentionnée. Ce n’est pas vraiment un défaut, plutôt une remarque : si vous comptez utiliser ce casque lors de longs trajets en voiture et que vous utilisez un siège enfant récent, avec des appuie-tête enveloppants fortement rembourrés, la plupart des casques que nous avons testés (dont le Puro BT2200 plus) ne passent pas entre les protections latérales du siège.

Un seul modèle est passé, a réussi nos tests et a été toléré par notre jeune panel : le Maxell Action Kids. Sa qualité sonore était en revanche médiocre, la mousse des oreillettes ne semblait pas devoir durer longtemps et les enfants plus âgés l’ont trouvé trop petit. Mais si vous avez besoin de quelque chose pour vos petits bouts, à réserver aux trajets en voiture dans un siège bébé étroit, il mérite d’être mentionné.

En résumé : si vous voulez des écouteurs pour vos enfants qui associent un son de qualité et une meilleure sécurité de leurs oreilles que les concurrents, et que votre progéniture sera heureuse de porter pendant des années, le Puto BT2200 plus est le plus digne de votre intérêt.

Une alternative pour les petits : le Onanoff BuddyPhones Explore

UNE ALTERNATIVE POUR LES PETITS

Le Onanoff BuddyPhones Explore

Un choix filaire pour les bouts de choux

Les enfants de 2 à 4 ans apprécieront les couleurs acidulées ainsi que l’arceau léger et confortable de ce casque. Mais sa petite taille pose vite problème, la qualité sonore est inférieure à notre favori, et la limitation passive du volume n’est pas aussi fiable que la limitation via Bluetooth.

*Au moment de la publication, le prix était de 29,90€

Si vous souhaitez dépenser un peu moins et cherchez un modèle filaire pour un enfant de deux à quatre ans, le casque audio pliant Onanoff BuddyPhones Explore est un excellent choix. Nos petits ont immédiatement craqué pour ses couleurs qui claquent et sa taille réduite, et ils ont trouvé les écouteurs très confortables. Bien que le BuddyPhones Explore soit moins cher que notre favori, quelques raisons l’ont empêché de remporter le match.

Tout d’abord, la qualité sonore est loin de celle du Puro. Sans être catastrophique, le son du BuddyPhones Explore est terne par rapport à celui du BT2200 plus. Il n’est pas inaudible, mais on entend vraiment où l’argent a été lors de sa conception.

Ensuite, l’Onanoff est beaucoup trop petit pour les enfants de plus de cinq ans : nos « grands » panélistes l’ont rejeté parce qu’il leur écrasait les oreilles. Ce modèle ne pourra donc pas accompagner la croissance de votre petit.

Notre alternative pour les bambins.
Notre alternative pour les bambins.
Notre alternative pour les bambins.

Le câble est amovible : si votre enfant l’accroche quelque part en se baladant dans la maison, il se débranchera plutôt que de se rompre. Bien que construit en plastique, le casque est plutôt résistant : il a survécu à nos tests de torsion et d’écrasement.

Une petite housse de tissu accompagne ce modèle, ainsi que des autocollants amusants pour personnaliser ses flancs. En outre, l’arceau se replie afin de devenir suffisamment compact pour se glisser facilement dans un sac à main ou le sac à dos d’un élève de maternelle. Et bien entendu, lors de nos tests, il est resté dans la catégorie la plus sûre (82,1 dB (A) sur le bruit rose, 88,6 dB (A) sur le Leq musical).

Légende : Zsofia pensait que le casque Onanoff était entièrement métallique. CRÉDIT : LAUREN DRAGAN/WIRECUTTER

Dans l’ensemble, si vous voulez simplement des écouteurs filaires pour votre petit bout, ou si vous cherchez quelque chose de plus abordable et acceptez que le casque ne dure qu’un an ou deux avant de devenir trop petit pour votre enfant, l’Onanoff BuddyPhones Explore est un excellent choix.

Une alternative pour les grands : le JLab JBuddies Studio

Le JLab JBuddies Studio

Un choix filaire pour les plus grands

Les enfants les plus âgés de notre panel ont aimé son rembourrage doux, son look simple, son câble en tissu et sa télécommande/micro intégrée. Mais le son n’est pas au niveau de notre préféré et la limitation passive du volume est moins sûre que la limitation via Bluetooth.

*Au moment de la publication, le prix était de 28,99€

Si vous voulez économiser quelques euros et cherchez un modèle filaire pour un enfant de cinq à onze ans, nous conseillons le JLab JBuddies Studio. Son arceau plus souple et moins serré est trop grand pour nos petits panélistes, mais il a été le premier choix de nos jumelles de onze ans, Kyra et Ally.

Avec son câble tissé et ses oreillettes douces, le JBuddies Studio offre une allure plus adulte que certains concurrents ; selon nos « grands » de quatre à onze ans, c’était un gros avantage. Il intègre également une télécommande/micro à un bouton permettant de mettre en pause, de décrocher le téléphone et de passer au morceau suivant. Solidement construit, le JBuddies est garanti à vie par JLab. Nos tests ont montré qu’il faisait partie des modèles les plus sûrs (80,9 dB (A) sur le bruit rose, 87,5 dB (A) sur le Leq musical) et, du fait que le câble est fixe, les enfants les plus bricoleurs ne pourront pas court-circuiter la réduction de volume.

Notre alternative pour les enfants plus âgés.
Notre alternative pour les enfants plus âgés.
Notre alternative pour les enfants plus âgés.

Nous avons cependant trouvé que la qualité sonore n’était pas au niveau de notre premier choix. Grossier et légèrement strident, le profil sonore du JBuddies Studio ne séduira guère les audiophiles en devenir. S’ils devaient choisir entre les deux, tous nos panélistes ont indiqué préférer notre favori. En outre, dans la tendance actuelle des constructeurs de smartphones à éliminer la prise jack, ce modèle pourrait rapidement exiger un adaptateur afin d’accompagner les nouvelles technologies qu’à n’en pas douter vos enfants désireront bientôt. Précisons que le JBuddies Studio existe en version Bluetooth, mais cette variante sans fil ne peut pas être câblée : cela peut être un problème si votre enfant a besoin d’écouteurs pour un autre appareil à l’école ou s’il oublie de charger son casque.

Ceci étant, si vous cherchez un modèle pour accompagner votre enfant à l’école élémentaire, le JLab JBuddies Studio est un achat tout indiqué, qui vous aidera à protéger son audition et qu’il sera heureux de porter.

La concurrence

Le tableau suivant indique les mesures de tous les modèles de casques testés pour ce guide, triés par volume sonore en dB (A) sur le bruit rose (avec la mesure du Leq sur les morceaux de musique à côté). Il comporte également de brefs commentaires expliquant pourquoi nous les recommandons ou non.

Casques pour enfants

Les icônes font référence aux mesures du volume maximal du bruit rose :

✅ : moins de 80 dB, catégorie la plus sûre pour plus de huit heures d’écoute ;

? : 80 à 87,9 dB, sûre pour huit heures ou moins ;

⚠️ : 88 à 100 dB, à utiliser avec précaution (moins d’une heure) ;

❌ : plus de 100 dB, dangereux (15 minutes maximum).

Ces icônes sont pratiques pour un coup d’œil rapide, mais il convient de noter que le Leq est variable, contrairement au bruit rose dont le volume est constant. Lors de nos tests, de nombreux casques ont atteint des volumes plus élevés en jouant de la musique. Il est donc important d’étudier la différence entre les deux valeurs et de faire preuve de prudence.

* Après que nous lui avons proposé de réagir, Kidz Gear a modifié la rédaction du site web de ses casques, remplaçant « l’expérience d’écoute la plus sûre possible » par « la meilleure et, plus important encore, la plus agréable expérience d’écoute possible ». Cependant, à l’heure où nous écrivons, l’entreprise continue à dire que ses casques filaires sont « les plus sûrs ».

Gérer l’écoute de votre enfant

Comme pour tout ce qui concerne l’éducation, nous pourrions résumer : la supervision améliore la sécurité. Mais c’est un défi quand on a des millions d’autres sujets à surveiller. Voici donc quelques manipulations supplémentaires que vous pouvez réaliser pour protéger l’audition de vos enfants lorsque vous n’êtes pas avec eux.

Fixer des limites de volume sur leurs équipements

Vous ne pouvez pas contrôler tous les matériels que votre enfant va utiliser (d’où l’intérêt d’écouteurs à limitation du volume), mais vous pouvez réduire la puissance de sortie de leur équipement principal.

Voici comment procéder sur un terminal Apple :

  1. Allez dans les Réglages, puis faites défiler jusqu’à Musique.
  2. Cliquez ensuite sur Volume maximum : un curseur apparaît. Comme nous l’avons dit, l’OMS recommande un volume de l’ordre de 60 % pendant 60 minutes pour la consommation multimédia avec des écouteurs. Si votre enfant utilise un casque standard, sans réduction du volume, placez donc le curseur vers 60 %.
  3. Utilisez les touches Retour pour revenir au menu Réglages.

Maintenant que vous êtes revenu aux Réglages, vous devez vous assurer que votre enfant de l’ère moderne n’ira pas modifier lui-même cette limite. Pour cela, mettez un mot de passe sur le menu Réglages.

  1. Toujours dans Réglages, allez dans Temps d’écran, faites défiler jusqu’à Restrictions et cliquez.
  2. Validez Autoriser les modifications et choisissez un code à quatre chiffres. Ne l’oubliez pas ! Utilisez un gestionnaire de mots de passe au besoin.
  3. Faites défiler presque jusqu’en bas, et cliquez sur Volume maximum.
  4. Choisissez Ne pas autoriser les modifications, puis revenez en arrière.

C’est fait !

Les Kindle et les équipements sous Android sont un peu plus difficiles à paramétrer. Vous pouvez trouver des applications tierces, mais les avis d’utilisateurs sont douteux et nous n’avons pas de conseil particulier pour le moment.

Surveillez l’utilisation

Comme nous l’avons dit plus haut, l’important n’est pas seulement le volume, mais aussi la durée d’exposition. Même à des niveaux plutôt sûrs, le temps d’écoute peut rapidement s’envoler. Rappelez-vous que la musique n’est pas la seule chose que votre enfant utilise sur son appareil : films, émissions télé, YouTube… Si le volume dépasse ne serait-ce que de 5 dB la limite recommandée de 85 dB, l’OMS recommande que le temps d’écoute total tombe à 2 h 30 par jour. C’est à peine un film et une émission télé !

Heureusement, de nombreux systèmes de contrôle parental peuvent suivre la durée d’utilisation de l’équipement d’un enfant. Vous pouvez utiliser les outils natifs tels que ceux de la Kindle Fire Kids Edition ou un service de surveillance comme Circle ou Kidslox, afin de créer une limite temporelle et d’imposer une pause aux oreilles de votre enfant. Nous n’avons pas pour l’heure de comparatif de ces systèmes et ne pouvons donc pas vous en recommander un, mais nous avons prévu de nous y atteler. Bien entendu, pour les plus petits à domicile, la méthode traditionnelle du retardateur de cuisine fait aussi l’affaire.

Quelle que soit la technique choisie, avec une double limitation du volume et de la durée d’utilisation du casque, vous avez une longueur d’avance.

Sources

  1. Brian Fligor, Hearing loss and iPods : What happens when you turn them to 11 ?, The Hearing Journal
  2. Sara Båsjö, Claes Möller, Stephen Widén, Göran Jutengren, Kim Kähäri, Hearing thresholds, tinnitus, and headphone listening habits in nine-year-old children, International Journal of Audiology, 22 juin 2016
  3. Douglas L. Beck, Dr en audiologie, Stereos, MP3s, and Hearing Loss : Interview with Brian J. Fligor, ScD, American Academy of Audiology, 19 mars 2009
  4. Valerie Laberta, Address Youth Risky Listening Habits to Prevent a ‘Deaf Generation’, The Hearing Journal
  5. Fligor BJ, Cox LC, Output levels of commercially available portable compact disc players and the potential risk to hearing, Ear Hear
  6. Chuck Kardous, MS, PE ; Christa L. Themann, MA, CCC-A ; Thais C. Morata, Dr. ; W. Gregory Lotz, Dr, Understanding Noise Exposure Limits : Occupational vs. General Environmental Noise, CDC. gov, 8 février 2016
  7. A Sampling of Research on Personal Audio Technology Usage Habits, American Speech-Language-Hearing Association
  8. Standard Number : 1910.95 (a), Occupational Safety and Health Administration, 1er avril 1991
  9. American Academy of Pediatrics Committee on Environmental Health, Noise : A Hazard for the Fetus and Newborn (PDF), Pediatrics
  10. Stony Brook Surgery, Headphones & Earphones Can Cause Permanent Hearing Loss, Stony Brook School of Medicine, 23 août 2012
  11. Sharon G. Kujawa et M. Charles Liberman, Acceleration of Age-Related Hearing Loss by Early Noise Exposure : Evidence of a Misspent Youth, Journal of Neuroscience, 15 février 2006
  12. Hearing Loss and Headphones - Is Anyone Listening ?, American Osteopathic Association
  13. Katia Moskvitch, How to cut noise in a plane cabin, BBC Future, 26 février 2014
  14. Simon Jary, Best headphones for kids 2016/2017 UK | Best kids headphones : 11 kids headphones tested to protect children’s hearing, Tech Advisor, 9 novembre 2016
  15. Dan Frakes, Small heads, safe ears : The best headphones for kids, Macworld, 22 août 2014
  16. Jordan Shapiro, Kids’Headphones Soothe Parents’Headaches, Protect Little Ears, Forbes, 22 février 2014
  17. Kate Hilpern, 10 best kids’headphones, Independent, 20 juin 2016
  18. Tara Cannon, Best Headphones for Kids 2016, Pint Size Pilot, 1er mars 2012

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