Les meilleures visseuses entre 50 et 100 euros

Une bonne visseuse dévisseuse permet d’assembler des meubles sans fatigue, mais aussi de percer dans les métaux et le bois, ce qui en fait un accessoire précieux pour les petits bricolages du quotidien. Nous avons testé 10 perceuses visseuses sans fil vendues à un tarif accessible, destinées à un usage d’occasionnel à régulier, conçues par Bosch, Einhell, Black + Decker, MacAllister, Dexter et Carrefour. Voici nos préférées.

Par Franck Mée Publié le 28 avril 2023 à 14h05, modifié le 10 avril 2024 à 18h06

Temps de Lecture 30 min.

Franck Mée / Le Monde

Ces produits sont sélectionnés et testés de manière indépendante par des journalistes expérimentés. Le Monde touche une rémunération lorsqu’un lecteur procède à leur achat en ligne. En savoir plus.

Une visseuse peut servir à monter un meuble en kit, accrocher une étagère, un lustre, ou une applique. Pour ces menus travaux, un outil professionnel surpuissant et indestructible serait une dépense superflue, mais une visseuse dévisseuse abordable vous simplifiera la vie. Les 10 modèles que nous avons testés peuvent aussi faire office de perceuse sans fil, dans le bois, le métal, le placo, le carrelage, et d’autres matériaux moins durs que le béton.

Les perceuses visseuses à moins de 50 euros qu’on trouve sur Internet ont souvent des performances très limitées. C’est notamment le cas du modèle low cost d’Hychika que nous avons testé pour comparaison. Pour ce comparatif, nous avons ciblé des visseuses coûtant de 50 à 100 euros, une fourchette tarifaire où se concentrent les meilleurs rapports qualité prix pour un usage d’occasionnel à régulier. Nous avons étudié les fiches techniques de plusieurs dizaines de perceuses visseuses sans fil pour en tester dix, issues pour la plupart des gammes de marques réputées, dont on peut espérer un bon SAV.

Notre premier choix

Einhell TE-CD 18/40 Li

Confortable, performante et raisonnablement compacte, la Einhell TE-CD 18/40 Li est un excellent compromis général.

*Au moment de la publication, le prix était de 80,75 €

Parmi les perceuses visseuses sans fil à tarif accessible, la Einhell TE-CD 18/40 Li présente selon nous le meilleur équilibre. Elle n’est pas la plus compacte, pas la plus endurante, ni la plus polyvalente, mais elle s’est très bien classée dans tous nos tests. Elle offre quelques petits avantages bien pensés, comme la diode d’éclairage dont l’extinction est retardée pour continuer à voir ce que vous faites après avoir lâché la gâchette. Son mandrin accrocheur n’a jamais laissé glisser une mèche, contrairement à sa principale concurrente, la Bosch, et sa répartition ergonomique des masses s’avère bonne avec sa batterie de 2,5 Ah.

Pour un usage occasionnel

Carrefour perceuse à percussion CCID20V2A

Lourde et imposante, la perceuse à percussion Carrefour offre des fonctions complètes et une bonne efficacité.

*Au moment de la publication, le prix était de 59,90 €

Si vous n’avez pas peur des outils un peu lourds et imposants, la perceuse à percussion Carrefour est une bonne surprise. Même si sa conception est un peu rustique, elle est dans le bon peloton en matière de performances, et peut à l’occasion s’attaquer au béton ou à la pierre grâce à sa percussion intégrée. Son ergonomie adaptée au grand public est aussi un petit plus pour un produit qui intéressera surtout les utilisateurs occasionnels.

Pour travailler dans les petits espaces

Bosh EasyDrill 1200

Particulièrement compacte et légère, l’EasyDrill 1200 est idéale pour les travaux de précision dans les espaces étroits.

*Au moment de la publication, le prix était de 72,50 €

Si vous n’avez pas tant besoin de performances que de souplesse et de précision, la Bosch EasyDrill 1200 se faufile partout. Le logement de batterie intégré à la poignée réduit sa hauteur, tandis que son mandrin de 10 mm et son bloc-moteur sont assez courts. Particulièrement légère, c’est donc le modèle idéal pour aller visser dans des endroits inaccessibles. Ses performances sont très bonnes grâce à son couple élevé pour une visseuse 12 V, mais son endurance est limitée : préférez le kit avec deux batteries. Vous pourrez charger l’une tout en utilisant l’autre.

Tout ce que nous recommandons

Le test complet

Pourquoi nous faire confiance ?

Durant mon enfance, j’ai habité au fin fond des montagnes, trop loin des villes pour faire appel à un artisan au moindre petit souci. J’ai très tôt appris qu’il valait mieux savoir assembler, fixer, démonter, réparer et remonter soi-même les objets les plus divers. Pour enfoncer le clou, mon père, charpentier de son métier, a acheté une maison à rénover du sol au plafond.

L’arsenal de bricolage familial s’est alors rapidement diversifié, avec une visseuse par personne, des perceuses et des perforateurs. J’ai ainsi découvert les notions de couple (force de rotation) et de limiteur de couple (destiné à protéger les outils d’une surcharge), de variateur, de capacité de batterie, ainsi que l’importance du poids et de l’équilibre d’un outil dans la main lors d’une utilisation prolongée.

Nous avons soumis les perceuses à un test d’endurance, permettant de mesurer l’autonomie de leurs batteries.

Plus tard, j’ai aménagé moi-même mes logements. Au final, le nombre de trous percés, de chevilles posées et de vis enfoncées dans le bois, le plâtre, le béton ou la pierre se compte sans doute en milliers. Et si le perforateur reste incontournable pour le béton, ma bonne vieille visseuse dévisseuse de 2008 a sans aucun doute réalisé le gros de ces menus travaux.

Par ailleurs, passionné de technologies, j’ai réalisé de nombreux tests, comparatifs, articles pratiques, d’actualité ou de vulgarisation pour Les Numériques, Le Monde de la Photo et Chasseur d’images, ainsi bien entendu que des guides d’achat du Monde.

Enfin, pour tester ces dix perceuses, j’ai réuni un jury de six personnes aux morphologies diverses, des utilisateurs et utilisatrices de perceuses expérimentés ou non.

Pourquoi acheter une perceuse visseuse abordable ?

Avez-vous déjà monté un meuble en kit ? Connaissez-vous ces petites ampoules dans la paume de la main, là où repose le tournevis, ou sur le pouce, là où la clé Allen d’un fabricant suédois frotte ? Vous êtes-vous déjà pris les pieds dans le fil d’une perceuse classique alors que vous vouliez juste faire deux trous dans une plaque de plâtre pour accrocher une photo ?

Pour tous ces menus travaux, une perceuse visseuse sans fil est idéale. Relativement légère, dépourvue de fil, vous pouvez la transporter aisément et l’utiliser sans effort excessif. Elle vissera dans les meubles prépercés comme dans du beurre, et percera facilement dans le bois brut les diamètres les plus courants de mèches (jusqu’à 4-5 mm). Pour les matériaux tendres ou fragiles, son limiteur de couple permettra d’éviter les éclatements. Dans les bois les plus durs, elle creusera facilement des avant-trous.

La taille des visseuses testées varie de 20×18 cm à 25×24 cm.

La visseuse est aux outils électroportatifs ce que le couteau suisse est aux outils manuels. Elle percera également les plaques de plâtre ou l’aluminium sans grande difficulté et pourra même, avec un peu de patience et des forets - dits aussi mèches - de qualité, s’attaquer à l’acier. Sensiblement plus courte qu’une perceuse classique, elle pourra généralement se faufiler dans des espaces relativement exigus – et vous permettra donc de serrer cette insaisissable accroche murale bien cachée au fond d’un placard. Enfin, sa vitesse de rotation maximale relativement élevée sera idéale pour amorcer une vis autoforeuse.

La perceuse visseuse sans fil est l’appareil de base de beaucoup de bricoleurs. Bien entendu, comme un couteau suisse peine à couper une grosse branche, elle reste limitée dans certains domaines. Par exemple, elle manque de couple pour faire tourner une cloche de grand diamètre dans du chêne ou du tek. Et même si certains modèles disposent d’une percussion, ils restent sensiblement moins efficaces qu’une bonne perceuse ou qu’un perforateur pour attaquer le béton ou la pierre. Pour ces usages, une perceuse visseuse à percussion peut dépanner si le béton n’est pas trop dur, mais si vous pratiquez régulièrement de telles activités, vous aurez besoin d’outils plus puissants.

Une visseuse est aussi plus encombrante qu’un tournevis électrique. Pour serrer de petites vis dans des endroits particulièrement exigus, celui-ci demeure donc incontournable. Notez tout de même que certaines visseuses ont un mandrin amovible, permettant de les raccourcir à une longueur de quinze centimètres environ seulement.

Avez-vous besoin d’une visseuse perceuse ? Si vous montez un petit meuble tous les trois ans, peut-être pas : vous pourriez vous contenter d’outils manuels. Si vous faites un menu travail de temps en temps, oui, certainement. Et si vous êtes un bricoleur régulier, vous ne pourrez pas vous en passer.

Si vous bricolez énormément, ou si vous êtes un professionnel, vous n’hésiterez pas à vous offrir une perceuse visseuse haut de gamme, qui fournit plus de couple ou force de rotation, accompagnée de plusieurs batteries haute capacité. Ce guide s’adresse en priorité au bricoleur ou à la bricoleuse occasionnels ou réguliers, qui recherchent un outil qui leur simplifiera beaucoup la vie, vendu à un tarif raisonnable. Nous nous sommes donné une limite d’une centaine d’euros.

Comment choisir une visseuse : nos critères de sélection

Voici les éléments incontournables qui simplifieront votre sélection, quel que soit le niveau de gamme envisagé.

Selon vos besoins et votre morphologie, la forme idéale ne sera pas la même. Les critères clefs sont les suivants : taille des moteurs et des batteries, hauteur et architecture des poignées, longueur des corps.
  • La prise en main est le critère essentiel. Même pour une utilisation occasionnelle, une visseuse mal équilibrée ou une poignée mal adaptée fatiguera rapidement vos muscles. Ce point vous poussera peut-être à éliminer les modèles dont la batterie se glisse dans la poignée : ils ont fatalement une prise en main plus épaisse, qui peut ne pas convenir aux petits gabarits. Pour cette raison, la plupart des fabricants utilisent désormais des batteries compactes qui s’accrochent sous la poignée. L’outil est alors un peu plus encombrant, mais bien mieux équilibré, avec le moteur d’un côté et la batterie de l’autre, reliés par une poignée fine que toutes les mains peuvent tenir sans effort. Cependant, les modèles qui intègrent la batterie à la poignée sont souvent les plus légers et compacts, ils se faufilent mieux dans les espaces exigus. Nous avons donc cherché des modèles intéressants dans les deux catégories.
  • Le type de batterie est important. En entrée de gamme, vous trouverez encore des batteries nickel hydrure métallique (NiMH). Peu coûteuses, elles sont plus lourdes à capacité égale que les batteries lithium ion et, surtout, elles ont tendance à se décharger au fil du temps. Paradoxalement, ce ne sera pas dramatique si vous utilisez votre visseuse tous les jours, mais si vous n’en avez besoin que tous les deux ou trois mois, vous devrez recharger la batterie avant chaque utilisation ! Les batteries Li-ion sont plus légères à puissance équivalente et elles ne souffrent quasiment d’aucune autodécharge, ce qui permet d’utiliser immédiatement la visseuse après des mois d’inactivité. Leur durabilité est aussi nettement meilleure. Malgré leur coût, nous les considérons donc comme incontournables : nous avons exclu les batteries au nickel de notre comparatif.
  • Le système de batterie est important si vous avez plusieurs outils électroportatifs. Certaines visseuses utilisent leurs propres batteries, mais la tendance est au partage pour tous les produits de la même marque – voire de plusieurs fabricants différents. Vous pouvez ainsi avoir une seule batterie pour votre visseuse, votre disqueuse, votre ponceuse, votre taille-haie, etc. C’est naturellement plus économique, et aussi plus écologique. Si la visseuse est votre seul outil sans fil, peu importe. Mais si vous comptez vous offrir toute une gamme d’appareils, étudiez l’ensemble des outils compatibles.
  • La capacité de la batterie détermine logiquement la durée d’utilisation entre deux rechargements. Si vous avez deux batteries, vous pourrez alterner et ce ne sera pas un critère essentiel. Si une seule est fournie, il vous faudra une capacité correcte pour ne pas être interrompu en plein travail. Notez que la batterie est souvent un élément essentiel dans le prix de vente : les fabricants d’entrée de gamme n’hésitent donc pas à intégrer des batteries extrêmement limitées, de 1 ou 1,5 Ah. Une capacité de 2,5 Ah, plus courante en milieu de gamme, devrait tenir la journée.
  • La tension d’alimentation est indirectement liée aux performances : avec une tension faible, il faudrait une intensité très élevée pour obtenir une puissance correcte. De plus, une tension élevée permet d’intégrer des batteries d’une capacité supérieure. De manière générale, les modèles en 18 V sont donc plus performants et beaucoup plus endurants que ceux en 11 ou 12 V. En revanche, ils sont plus lourds.
  • Le couple du moteur est déterminant pour les performances d’une visseuse. Il s’agit de la force de rotation qu’il peut appliquer au mandrin. S’il n’est pas assez élevé, il sera impossible de visser, même lentement : la vis ne tournera pas ! Une visseuse 12 V doit offrir au moins 20 Nm de couple, ce qui permet de visser des vis de bonne longueur dans différents bois et de percer les métaux jusqu’à 8 à 10 mm sans ralentissement excessif. Une bonne 18 V dépasse les 40 Nm. Elle visse des tire-fonds (vis à tête hexagonale) et perce de gros diamètres presque aussi bien qu’une perceuse filaire.
  • La vitesse de rotation maximale est essentielle pour le perçage. La différence entre une perceuse montant à 1 400 tr/min et une autre limitée à 800 tr/min est spectaculaire. Beaucoup de perceuses-visseuses proposent deux vitesses de rotation, avec une démultiplication de l’ordre de 3× (permettant de passer d’environ 1 400 tr/min à environ 400 tr/min). Notez que la démultiplication joue sur le couple : si votre visseuse atteint 40 Nm à 400 tr/min, elle tombera à environ 11 Nm à 1 400 tr/min. Aussi, si vous utilisez par exemple une cloche de grand diamètre dans un bois dur et que la perceuse visseuse peine à faire tourner l’outil, il peut être plus efficace de passer en vitesse lente. De manière générale, sauf avec une vis très longue, vissez toujours en vitesse lente : vous aurez ainsi une meilleure latitude de gestion du couple et plus de précision sur la fin du serrage.
Le mandrin manuel (à gauche) nécessite deux mains pour être manipulé. Le mandrin autoserrant (à droite) se serre d’une seule main, permettant de tenir la visseuse ou la mèche confortablement.
  • Le type de mandrin n’est plus vraiment un critère. Les plus anciens, qu’une clé permettait de serrer, ont totalement disparu. Courants il y a une dizaine d’années, les mandrins manuels, qu’il fallait serrer à deux mains, sont eux aussi presque abandonnés. Tous les modèles testés sauf un utilisent un mandrin auto serrant : lorsque la perceuse est arrêtée, un verrou bloque la rotation, permettant de serrer le mandrin d’une main tout en tenant la poignée de la visseuse de l’autre. C’est très confortable et pratique.
  • Le diamètre du mandrin détermine le diamètre maximum des forets courants que vous pourrez utiliser. Il a aussi un impact important sur le poids de la visseuse… Sur les modèles les moins puissants, un mandrin de 10 mm est donc suffisant : il est plus agréable à utiliser et la perceuse souffrirait de toute manière avec des forets de 12 ou 13 mm. En revanche, une visseuse assez puissante dotée d’un mandrin de 13 mm pourra remplacer une perceuse filaire. Aussi, sur les modèles 12 V, dont la légèreté est la première qualité, nous avons considéré comme normal d’avoir un mandrin de 10 mm. Sur les 18 et 20 V, un mandrin de 13 mm est ordinaire et nous avons pénalisé les modèles de 10 mm.
  • La percussion est utile pour percer la pierre et le béton. Mais les perceuses-visseuses sans fil restent limitées en matière de percussion, loin de l’efficacité d’une perceuse dédiée ou d’un perforateur. Nous avons donc considéré sa présence comme un bonus et non comme une nécessité.
  • L’éclairage est un petit détail extrêmement utile. La plupart des visseuses intègrent une ampoule LED qui permet de voir ce que vous faites, même au fond d’un placard. Selon les fabricants, celle-ci est située près du mandrin ou au pied de la poignée. L’éclairage est meilleur dans le second cas, mais cela augmente aussi le risque qu’un obstacle masque l’objectif.
  • Les fabricants qui en proposent mettent invariablement en avant les moteurs « brushless » (sans balais). Ceux-ci n’ont aucune pièce d’usure, ils offrent donc une durée de vie bien supérieure. Est-ce réellement utile pour une utilisation occasionnelle ? Ma visseuse personnelle a quinze ans et son moteur classique fonctionne encore parfaitement. Les moteurs brushless n’ont pas non plus de frottements internes, ce qui améliore leurs performances, mais là encore ce sont les utilisateurs les plus exigeants qui en profiteront. Nous considérons donc les moteurs brushless comme plus utiles aux professionnels ou semi-professionnels – comme le père de l’auteur, charpentier pendant dix ans, qui est venu à bout de plusieurs moteurs classiques en un ou deux ans avant de s’offrir une Makita brushless indestructible.
  • Enfin, la marque peut être importante. Elle n’est évidemment pas un indicateur direct de qualité : tous les fabricants proposent des produits d’entrée de gamme et d’autres plus avancés. Mais elle va déterminer la disponibilité des produits et la qualité du service après-vente. N’espérez pas faire réparer rapidement une perceuse chinoise méconnue, ou même lui trouver une batterie de rechange passé quelques mois. À l’inverse, des marques comme Bosch, Einhell, Makita ou DeWalt sont disponibles partout et leurs accessoires restent au catalogue pendant de nombreuses années.

Armés de ces critères, nous nous sommes mis en quête de perceuses-visseuses disponibles et accessibles. Nous avons fixé le tarif maximal à 100 €, batterie comprise – celle-ci étant souvent le composant le plus cher d’une visseuse. Nous estimons en effet que ce prix permet de trouver un bon choix de produits efficaces, adaptés à une utilisation plus ou moins régulière.

Très appréciées des professionnels, les marques Makita et DeWalt sont les deux grandes absentes de ce comparatif : leur produit d’entrée de gamme, autour de 150 euros, dépasse le budget de la plupart des amateurs.

Certaines marques sont donc absentes de ce comparatif. Makita et DeWalt, notamment, s’adressent traditionnellement plutôt aux professionnels ou aux utilisateurs intensifs. Leurs produits sont excellents mais coûteux, et même leurs modèles d’entrée de gamme dépassent notre budget. Il en va de même pour la gamme Pro de Bosch : nous n’avons testé que la gamme grand public. C’est aussi le cas de Black + Decker, qui ne propose que des produits assez limités à ce prix. Ses modèles 18 V abordables souffrent de caractéristiques techniques limitées (mandrins de 10 mm et chargeurs au débit assez faible en particulier), nous n’avons donc commandé qu’une seule visseuse Black + Decker, une 12 V particulièrement légère.

En revanche, des fabricants comme Einhell visent plus généralement le bon rapport qualité/prix pour toucher une large clientèle. C’est également le cas de marques de distributeurs comme Dexter (Leroy Merlin) et Mac Allister (Castorama). Nous avons donc passé au crible les fiches techniques de plusieurs dizaines de modèles pour sélectionner ceux qui nous paraissaient les plus intéressants.

Enfin, nous avons intégré une visseuse low cost, proposée à moins de 50 € sur Amazon, pour savoir si la différence de prix par rapport aux entrées de gamme Bosch et Einhell est justifiée. Par ailleurs, Carrefour propose un modèle dont la fiche technique est étonnamment complète (couple de 45 Nm, mandrin de 13 mm, percussion, poignée latérale, batterie de 2 Ah) pour un tarif très agressif (60 euros). Nous l’avons donc également testé.

La procédure de test

• Ergonomie. Pour tester ces dix perceuses-visseuses, nous avons commencé par les peser avec leur batterie. Puis un jury, composé d’une demi-douzaine de personnes aux morphologies et à l’expérience variées, les a prises en main. Nous avons ainsi relevé le confort d’utilisation, notamment celui des poignées pour des mains plus ou moins larges aux doigts plus ou moins longs.

Nous avons aussi vérifié la précision des ajustages, notamment la facilité d’installation et d’extraction des batteries. Si celles-ci n’ont posé aucun problème, ce n’est pas le cas des commandes, en particulier du sélecteur du sens de rotation. Sur certains modèles, le cran central n’est pas assez marqué : la visseuse a tendance à passer directement du sens horaire au sens antihoraire. Il est alors difficile de placer le sélecteur sur le cran central, sur la position sécurisée.

Celle-ci est conseillée pour le transport, afin d’éviter qu’au hasard des chocs un autre objet vienne appuyer sur la gâchette et fasse tourner la perceuse, mais aussi pour changer d’accessoire sans risquer de déclencher le moteur. Nous considérons donc un cran central insuffisamment marqué comme un problème potentiel de sécurité.

• Précision. Nous avons ensuite testé le fonctionnement des différents éléments, notamment la progressivité du variateur, à l’aide d’un tachymètre. En effet, si les fabricants indiquent le régime maximal de la perceuse, ils donnent rarement le minimum.

Vitesse minimale mesurée

(la plus lente est la meilleure)

Nous avons donc mesuré tous les régimes et vérifié si le variateur permettait de démarrer facilement à la vitesse de rotation la plus lente. Certains manquent de souplesse : l’utilisateur risque alors de passer directement à une position intermédiaire, entraînant un démarrage plus rapide qui peut pénaliser les finitions.

Nous avons testé le limiteur de couple en mesurant la profondeur à laquelle pénétrait une vis autoforeuse de 4 mm dans du bois aux différents réglages. Ici, tous les modèles testés ont répondu à nos attentes : au cran 1, aucun n’aurait risqué d’abîmer un support fragile, et tous les limiteurs ont offert une progression régulière jusqu’à la position de perçage.

Vitesse maximale mesurée

(la plus rapide est la meilleure)

• Efficacité. Nous avons vissé et percé dans des plans de travail en aggloméré et dans une planche de 37 mm d’épaisseur (tire-fond de 6 mm et mèche de 8 mm) et percé un rail d’aluminium de 2 mm d’épaisseur (foret de 8 mm). Nous avons chaque fois chronométré le temps pris par la manœuvre et noté tout ralentissement.

Nous avons chronométré le perçage de quatre trous dans un rail d’aluminium de 2 mm avec chaque modèle.

Durée de perçage sur aluminium

(la plus rapide est la meilleure)

• Percussion. Pour les modèles dotés d’une percussion, nous avons également percé une dalle de pierre de 4 cm d’épaisseur à l’aide d’une mèche à béton de 8 mm. À titre de comparaison, le même test a été réalisé avec une UniversalImpact 7500, une perceuse à percussion filaire d’entrée de gamme de Bosch. Sa fiche technique annonce une cadence de percussion de 45 000 coups par minute à un régime de 3 000 tr/min, à comparer à environ 20 000 coups/min et 1 400 tr/min pour les perceuses-visseuses à batterie. En pratique, la différence a été sensible, la perceuse filaire réduisant de plus de 30 % le temps nécessaire à percer la pierre. La fonction percussion d’une perceuse visseuse sans fil est donc utile en appoint, mais si vous devez régulièrement percer du béton relativement dur, de la brique ou de la pierre, offrez-vous une perceuse à percussion ou un perforateur : vous gagnerez beaucoup en temps et efficacité.

Pour percer la pierre, le béton ou la brique, une véritable perceuse dédiée à cette tâche demeure incontournable.

• Autonomie. Enfin, nous avons testé l’endurance de chaque produit en chargeant totalement sa batterie, avant de multiplier les perçages de 8 mm dans une planche de 37 mm d’épaisseur. Pour mettre toutes les perceuses sur un pied d’égalité, nous avons interverti les mèches et les lignes de perçage tous les vingt trous.

L’endurance des modèles 12 V s’est révélée très limitée. Rien de surprenant ici : à capacité égale, 12 V permettent de stocker seulement deux tiers de l’énergie stockée sous 18 V. Cependant, l’écart constaté est nettement supérieur. Les 12 V se sont épuisées autour de 60 trous, tandis que la plus faible des 18 V a percé 179 trous. La différence de couple et de puissance joue donc aussi sur l’efficacité du perçage, et les modèles 12 V consomment plus d’énergie pour la même opération. Les fabricants en sont naturellement conscients : les perceuses 12 V sont généralement livrées avec deux batteries, ce qui permet d’en charger une tout en utilisant l’autre.

Endurance de la batterie

Nombre de trous perçés dans une planche de 36 mm

Il est plus difficile d’expliquer l’écart constaté au sein des modèles 18 V et 20 V. Les produits MacAllister et les Carrefour, dont les batteries sont données pour 2 Ah (soit une énergie totale de 36 et 40 Wh, respectivement), se sont épuisés en 179 et 216 trous. Mais les Einhell et Bosch, avec leurs batteries de 2,5 Ah (soit 45 Wh), ont tenu 360 et 400 trous ! Il y a donc un gouffre d’efficacité entre les unes et les autres, malgré des capacités, tensions et couples annoncés similaires. Ces visseuses étant livrées avec une seule batterie, cela peut faire la différence entre tenir la journée et perdre une heure à la recharger…

Comme les tests techniques ne font pas tout, nous avons également profité de quelques cloisons à monter pour tester les différents modèles en conditions réelles.

Notre perceuse visseuse préférée : la Einhell TE-CD 18/40 Li

Notre premier choix

Einhell TE-CD 18/40 Li

Confortable, performante et raisonnablement compacte, la Einhell TE-CD 18/40 Li est un excellent compromis général.

*Au moment de la publication, le prix était de 80,75 €

La marque allemande Einhell n’est pas très connue en France, elle n’y est distribuée que depuis une quinzaine d’années. Initialement spécialisée dans le jardinage, elle s’est lancée dans le matériel de bricolage et propose une gamme de perceuses assez complète, visant un bon rapport qualité/prix.

Lors des tests, la TE-CD 18/40 Li n’a eu aucune difficulté à remplir ses tâches. Elle a percé et vissé sans ralentissement notable tous les diamètres de vis testés. Elle a fait partie des plus rapides pour percer l’aluminium (seule sa cousine à moteur brushless s’avérant encore plus vive) et sa batterie a enchaîné 358 trous sans faiblir.

La TE-CD 18/40 Li est une visseuse dévisseuse alimentée en 18 V, avec un couple maximal de 40 Nm et un mandrin de 13 mm. Elle est vendue nue ou avec des batteries de différentes capacités, de 2 à 4 Ah. Nous l’avons testée avec une batterie de 2,5 Ah, configuration vendue autour de 95 euros début 2023. Avec une batterie de 4 Ah, il faut compter environ 110 €. Ces batteries, marquées « Power X-Change », sont partagées avec tous les appareils Einhell 18 V (perceuses, scies circulaires, débroussailleuses) et 36 V (utilisant alors deux batteries en série, comme les aspirateurs de chantier). Elles disposent d’un indicateur de charge sur trois diodes, situé à l’avant et donc aussi visible de la gauche que de la droite.

Einhell propose un large choix de batteries, de 2 à 8 Ah, naturellement plus ou moins lourdes et encombrantes. Les modèles 2,5 et 3 Ah conviennent bien aux perceuses-visseuses, mais au-delà, l’ensemble devient lourd et déséquilibré.

Avec la batterie de 2,5 Ah, la TE-CD 18/40 Li pèse 1,54 kg, ce qui la classe dans la moyenne des perceuses de ce type, un peu plus lourde que la MacAllister et la Bosch, mais sensiblement plus légère que la Carrefour. Le corps (moteur et mandrin) est relativement court : 19,5 cm. En revanche, la poignée est plutôt haute, avec des moulures profondes pour le haut de la main et le majeur. Les petites mains peuvent donc se trouver un peu « étirées » et seront plus à l’aise avec la Bosch EasyImpact 18V-40. Mais pour des mains moyennes ou larges, la TE-CD 18/40 Li est parfaitement équilibrée dans toutes les positions.

La Einhell, à gauche, reste relativement compacte, sans évidemment être aussi menue qu’un modèle 12V.

Les finitions sont d’un bon niveau. Le corps en plastique n’attire pas de commentaire particulier mais le gainage caoutchouté assure une excellente prise, même avec des mains mouillées. Le mandrin métallique est gainé de plastique : son contact n’est pas extrêmement agréable, mais il accroche bien. Nous n’avons noté aucun glissement lors des tests, même sans forcer particulièrement au serrage.

Le sélecteur de vitesse, avec sa grosse barre centrale, s’avère plutôt facile à manipuler. Le limiteur de couple est plus rigide, peut-être un peu trop. Sur ce point, Bosch et MacAllister sont plus agréables. En revanche, l’utilisateur ne risque pas de rater un cran ! L’inverseur de sens de rotation est petit mais parfaitement placé. Il n’a pas trop de jeu et chaque cran est bien marqué, sans pour autant nécessiter une force excessive pour en changer. Il est aussi facile de s’arrêter au milieu pour sécuriser la visseuse que d’inverser la rotation. Enfin, la gâchette est classique, avec un léger jeu mais une excellente progressivité. La position d’allumage de la diode est facile à trouver (notez que celle-ci reste allumée trois secondes après le relâchement complet de la gâchette, ce qui est fort pratique). Tout comme le bouton qui permet d’enclencher la rotation lente (34 tr/min au minimum) et de doser la vitesse.

Le design de la TE-CD 18/40 Li n’est pas très élégant, mais les commandes sont accrocheuses et faciles à manipuler (malgré la résistance un peu exagérée du limiteur de couple).

Le chargeur fourni est raisonnablement imposant. Annoncé pour 3 A, il a mis un peu moins d’1 h 10 à charger la batterie de 2,5 Ah. Son interface assez claire indique le niveau de charge en cours (batterie presque vide, au moins à moitié pleine, totalement chargée) et il dispose d’une sécurité en cas de surchauffe.

Quelques petits défauts à connaître

Dans l’ensemble, la TE-CD 18/40 Li s’est donc avérée agréable et performante, mais elle n’est pas pour autant parfaite. Tout d’abord, elle n’intègre pas la fonction percussion. Comme nous l’avons vu, nous conseillons à ceux qui percent régulièrement leurs murs d’acheter une véritable perceuse ou un perforateur, mais cette fonction peut dépanner. Si ce petit surcroît de polyvalence est important pour vous, nous vous conseillons la Bosch EasyImpact 18V-40.

Ensuite, nous l’avons vu, sa poignée haute et très moulée peut être inconfortable pour les petites mains. Conséquence : la visseuse est un peu haute. Ce n’est qu’un centimètre de plus que la Bosch, mais ce centimètre peut être gênant pour se faufiler dans les recoins.

Pas chère et polyvalente : la perceuse à percussion Carrefour

Pour un usage occasionnel

Carrefour perceuse à percussion CCID20V2A

Lourde et imposante, la perceuse à percussion Carrefour offre des fonctions complètes et une bonne efficacité.

*Au moment de la publication, le prix était de 59,90 €

Une perceuse visseuse 20 V avec un couple important de 45 Nm, un mandrin qui accepte les mèches jusqu’à 13 mm, et la fonction percussion : telle est la promesse de Carrefour avec sa perceuse à percussion sans fil CCID20V2A. Est-ce trop beau pour être vrai ?

Cette perceuse visseuse a passé nos tests avec brio. Sa vitesse de rotation maximale légèrement plus faible que ses concurrentes (1 250 tr/min vérifiés, contre 1 400 à 1 450 tr/min pour les autres 18 V testées) fait perdre quelques secondes lors des perçages, mais la différence est très acceptable. Seul bémol : lors du test d’endurance, la Carrefour n’a réalisé que 216 trous dans notre planche de 37 mm. Les Einhell et Bosch en 18 V ont, elles, dépassé les 350 trous.

Notons à ce sujet que le chargeur délivre 2,4 A, permettant de charger la batterie en une heure. L’interruption ne sera donc pas exagérément longue. La batterie intègre un indicateur de capacité en couleur, mais celui-ci est situé sur le côté gauche. Les droitiers pourront donc facilement l’activer en une seconde, mais les gauchers devront soit retourner totalement la perceuse, soit changer de main. Sur les dix visseuses testées, c’est le seul cas d’appareil non parfaitement ambidextre que nous avons constaté.

L’indicateur de charge de la batterie est à gauche, moins pratique pour les gauchers que l’indicateur avant ou arrière des concurrentes.

Une approche « low cost » d’un outil impacte généralement soit la technique, soit la finition. La partie technique étant convaincante, c’est bien la finition qui pèche ici. Là où la plupart des constructeurs compactent et allègent leurs perceuses pour limiter la fatigue de l’utilisateur, Carrefour nous propose une visseuse de 1,9 kg. Ce sont 350 grammes de plus que la Einhell TE-CD 18/40 Li (qui n’a pas de percussion), et 500 grammes de plus que la Bosch EasyImpact 18V-40, la plus proche sur le plan technique ! Il ne faudra que quelques minutes pour sentir la différence dans les biceps…

Dès lors, la présence d’une poignée secondaire, fournie dans la boîte, prend tout son sens. Plutôt qu’un appréciable bonus, il s’agit d’un palliatif qui vise à limiter les conséquences du principal défaut de la machine. Notez en outre que cette poignée ne peut se fixer qu’à l’horizontale, à gauche ou à droite de la visseuse. Elle ajoute donc à l’encombrement et devra être démontée pour travailler au fond d’un placard.

Ce n’est de toute manière pas l’objectif de la perceuse Carrefour : avec 24 cm de longueur et de hauteur, elle aura bien plus de mal à se glisser dans les espaces exigus que les Einhell et Bosch équivalentes.

Heureusement, la poignée entièrement caoutchoutée assure une bonne préhension, et sa hauteur permet à la batterie de compenser la masse du moteur. Lourde et imposante, la Carrefour CCID20V2A reste cependant équilibrée. Le niveau de fermeté de la gâchette est bien dosé, permettant de trouver facilement le point à partir duquel l’éclairage s’active (l’extinction de l’ampoule LED est temporisée de 10 secondes) et la vitesse la plus lente (25 tr/min). L’inverseur a un peu de jeu, mais il permet de sécuriser la perceuse aussi facilement que de passer du vissage au dévissage.

Le sélecteur de vitesse de la perceuse Carrefour intègre des logos « vissage » et « perçage ».

En outre, la perceuse est pensée pour réduire les risques d’erreurs d’utilisation. Le sélecteur de vitesse intègre des logos « vissage » (vitesse lente) et « perçage » (rapide), et le passage en mode percussion est intégré au limiteur de couple. Il est donc impossible de laisser la percussion activée par distraction tout en réglant le couple pour le vissage, contrairement à la Bosch EasyImpact 18V-40 et à la MacAllister MCD18.

En revanche, c’est le seul modèle testé à laisser le métal du mandrin à nu. Si vous travaillez sans gants, le serrage est ainsi moins agréable au toucher que les revêtements caoutchoutés des concurrentes – surtout par temps froid. Mais l’accroche est bonne, même sans forcer excessivement.

Dans l’ensemble, ce modèle low cost est donc une bonne solution pour une utilisation occasionnelle, où son poids ne sera pas un obstacle majeur. Mais si vous avez besoin d’une perceuse visseuse à percussion que vous utiliserez régulièrement ou sur des sessions prolongées, la Bosch EasyImpact 18V-40 sera beaucoup moins fatigante à long terme.

Une visseuse compacte et légère : la Bosch EasyDrill 1200

Pour travailler dans les petits espaces

Bosh EasyDrill 1200

Particulièrement compacte et légère, l’EasyDrill 1200 est idéale pour les travaux de précision dans les espaces étroits.

*Au moment de la publication, le prix était de 72,50 €

Avec leur batterie sous la poignée et leur puissant moteur, il est logique que les visseuses 18 V soient relativement imposantes. Si vous avez besoin d’accéder à des espaces réduits, la Bosch EasyDrill 1200 est notre modèle compact favori.

19 cm de hauteur et 18 cm de longueur (contre 23,5 et 20 cm respectivement pour la Einhell TE-CD 18/40 Li) : elle n’aura aucun mal à se faufiler dans les espaces exigus. C’est donc le modèle idéal pour serrer les fixations murales au fond d’un placard en kit, fixer une plaque de plâtre dans un recoin… ou travailler dans les ailes d’un avion de tourisme (cas cité par un de nos panélistes). Avec moins d’un kilogramme, batterie comprise, c’est aussi de loin le plus léger des modèles testés. Cela réduit évidemment la fatigue en fin de journée, et cela simplifie le travail dans des positions difficiles.

Sa diode collée sous le limiteur de couple est une arme à double tranchant. D’un côté, avec des têtes ou des forets courts, le mandrin peut faire de l’ombre à la pointe de l’outil. De l’autre, elle éclaire à coup sûr la zone de travail, même dans des espaces exigus où des obstacles pourraient masquer une diode plus basse.

Dans certaines situations, la compacité de l’EasyDrill 1200 compense largement ses limites.

Les finitions sont de bon niveau : l’ajustement des plastiques est précis, l’inverseur ne souffre d’aucun jeu excessif, ses trois crans sont bien marqués et la gâchette coulisse sans effort. Il est facile d’allumer l’ampoule LED sans faire tourner le mandrin, ainsi que de démarrer avec une rotation très lente. Notez tout de même qu’elle a souvent tendance à adopter un régime un peu plus rapide que son minimum, autour de 50 tr/min. Relâcher légèrement la pression le fait redescendre vers 30 tr/min. Dans tous les cas, il est facile de doser la dernière fraction de millimètre d’une vis. Notre principal reproche concerne le sélecteur de vitesse : il est assez raide. Passer de la position 2 à la position 1 demande donc de forcer un peu.

La prise en main est assez agréable, la poignée droite s’adapte à toutes les largeurs de main et la moulure caoutchoutée en haut de la poignée assure une bonne préhension. Le diamètre de la poignée est naturellement un peu élevé, du fait de la présence de la batterie, mais la perceuse reste utilisable avec de petites mains.

La batterie de 12 V et 2 Ah offre naturellement une endurance limitée. C’est le prix de la compacité et de la maniabilité.

Enfin, le couple de 30 Nm est très élevé pour une perceuse alimentée en 12 V. Elle perce donc presque aussi vite que les 18 V et visse aussi bien. Le corollaire est logiquement une consommation élevée. De tous les modèles testés, c’est celui qui a vidé le plus vite sa batterie. Celle-ci n’est, en outre, pas dotée d’un indicateur de charge. Mais la perceuse est généralement livrée avec deux batteries, permettant d’en charger une tout en vidant l’autre. Un regret tout de même : son chargeur délivrant seulement 1 A, il faut deux heures pour la remplir. Une utilisation intensive viendra donc à bout d’une batterie avant que la seconde soit pleine. Cependant, répétons-le, pour une utilisation intensive, nous conseillons les modèles 18 V.

Enfin, son mandrin accueille au maximum les mèches de 10 mm de diamètre, comme tous les modèles 12 V testés. Ce n’est pas nécessairement un gros inconvénient, mais il faut être conscient de cette limite.

Les autres perceuses-visseuses recommandées

La Bosch EasyImpact 18V-40 est tout simplement excellente, et le match face à la Einhell TE-CD 18/40 Li a été extrêmement serré. Plus légère que celle-ci, la Bosch est aussi performante et plus endurante. En outre, les utilisateurs dotés de petites mains l’ont trouvée plus agréable, sa poignée moins moulée s’adaptant plus facilement à des largeurs différentes.

Elle dispose aussi de la percussion la plus efficace parmi les modèles testés : elle a percé deux trous dans notre dalle de pierre de 4 cm d’épaisseur en 20 secondes, contre 23 secondes pour la Carrefour et 27 secondes pour la MacAllister. Rappelons encore une fois qu’aucune de ces perceuses visseuses ne remplace une véritable perceuse à percussion pour ce type de tâche. Notre bonne vieille Bosch UniversalImpact 7500, modèle filaire d’entrée de gamme, est venue à bout des mêmes perçages en seulement 15 secondes sans le moindre effort.

Le sélecteur de vitesse Bosch, creux, est beaucoup moins accrocheur que celui des concurrents.

La Bosch souffre néanmoins de petits défauts malheureux. Le sélecteur de vitesse, au lieu d’être une grosse barre facile à manipuler comme sur toutes les concurrentes, repose sur deux petites barres peu accrocheuses qui rendent sa manipulation difficile. Par ailleurs, si, après avoir fait un trou dans le mur et inséré votre cheville, vous voulez visser, vous allez naturellement régler le couple maximal. Mais cela ne fera pas repasser la perceuse en mode vissage. La seconde bague restera en mode percussion, désactivera le limiteur de couple et pulvérisera à coup sûr votre vis. D’autres modèles, notamment la Carrefour, mettent les positions perçage et percussion sur la même bague que le limiteur de couple, ce qui évite tout risque de mauvaise manipulation. Bosch n’a pas non plus intégré d’indicateur de charge à sa batterie, cas unique parmi les 18 V et 20 V testées.

Et, surtout, les mandrins Bosch manquent d’accroche. À plusieurs reprises, notamment dans la pierre et les perçages de bois de gros diamètre, nous avons vu la mèche s’arrêter de tourner. Il suffit de serrer très fortement le mandrin pour régler le problème, mais c’est un vrai handicap face aux Einhell et Carrefour, qui n’ont jamais laissé riper un foret ou une mèche. Lors des échanges sur la prise en main, plusieurs de nos panélistes équipés en Bosch avaient noté que leurs propres appareils exigeaient eux aussi un serrage très fort du mandrin – comme du reste mon UniversalImpact 7500 personnelle, utilisée comme étalon pour le perçage de pierre.

La Bosch EasyImpact 18V-40 est donc notre modèle recommandé si la prise en main de la Einhell TE-CD 18/40 Li ne vous convient pas ou si vous avez besoin d’une percussion. Mais sachez que vous devrez serrer le mandrin très fortement pour obtenir un perçage efficace.

La Einhell TE-CD 18/40 Li BL est étonnante : malgré son nom très similaire, elle est beaucoup plus compacte et légère que la TE-CD 18/40 Li que nous recommandons. Elle ne fait que 16,5 cm de longueur, de quoi se faufiler dans les moindres recoins. Avec 1,3 kg (avec batterie de 2,5 Ah), elle est aussi légère que certaines perceuses 12 V !

La raison est simple : elle dispose d’un moteur sans balais (« brushless »), plus compact que les moteurs classiques. C’est le seul modèle brushless que nous ayons trouvé dans cette gamme de prix. Mais Einhell a fait un choix difficile à comprendre : le mandrin est limité à 10 mm. Avec 40 Nm, elle n’aurait pourtant aucun mal à gérer des forets de 13 mm. Si vous pouvez vous contenter de queues de 10 mm maximum (par exemple en utilisant des mèches plates pour les gros diamètres), elle est très agréable, maniable et performante. Et sa motorisation devrait assurer une excellente fiabilité à long terme.

Celles que nous ne recommandons pas

La Black + Decker BDCDD12S1 est, sur le papier, une 12 V intéressante : elle ne pèse que 900 grammes (1,3 kg avec sa batterie), mais son couple annoncé à 26 Nm est assez généreux pour cette catégorie. Plus original, sa batterie est dotée d’un port USB qui permet de l’utiliser comme source d’appoint pour un autre équipement (jusqu’à 2,4 A en 5 V). Mais cette bonne idée souffre d’un défaut de réalisation. Black + Decker a choisi un port de chargement Micro-USB. Sa limitation à 5 V est d’autant plus gênante que le chargeur fourni ne dépasse pas 1 A. Il faut donc près de quatre heures pour recharger les seulement 18 Wh de la batterie ! Nous regrettons aussi le mandrin classique, qu’il faut tenir à deux mains pour le serrer. De plus, il s’est avéré difficile de le serrer correctement et les mèches de gros diamètre ont souvent ripé. Elle n’a également qu’une seule vitesse et plafonne à 480 tours par minute. Elle a donc mis presque deux fois plus longtemps que ses concurrentes lors des tests de perçage. La finition de la poignée est correcte, mais les commandes (gâchette et inverseur) ont beaucoup de jeu. Plus gênant, l’inverseur a tendance à passer directement d’un sens à l’autre : il faut y être attentif pour sécuriser la gâchette. Bref, sa compacité et son alimentation USB en font un outil d’appoint utile dans un camping-car, mais nous ne la conseillons pas pour un usage domestique, même occasionnel.

La Dexter 12VSD2, distribuée par Leroy-Merlin, offre une prise en main assez agréable et la progressivité de sa gâchette est excellente. Le crantage du sélecteur de sens est également bien dosé . On passe facilement du vissage au dévissage, et tout aussi aisément à la position sécurisée. Cette visseuse a en revanche un défaut unique : de tous les modèles à batterie basse testés, c’est la seule qui ne tient pas sereinement debout ! Sur un support parfaitement horizontal, un coup de vent par l’arrière peut la faire basculer ; ajoutez une mèche à bois et vous serez sûr de la voir tomber à la moindre vibration. Elle doit donc systématiquement être posée à plat, comme les modèles dont la batterie est intégrée à la poignée. Étant donné son architecture, tout utilisateur a naturellement envie de la poser debout, au risque d’abîmer la mèche ou le foret, le mandrin, et éventuellement ce sur quoi la perceuse tombera… La Hychika, dont l’architecture est très similaire et qui utilise le même système de batterie, incline celle-ci de quelques degrés vers l’arrière : cela suffit à la rendre parfaitement stable.

La Einhell TC-CD 12 Li est une visseuse 12 V dont la batterie se glisse dans la poignée, comme la Bosch EasyDrill 1200. Un peu plus encombrante, elle propose une caractéristique originale : son mandrin est amovible, laissant à découvert une prise de force 6 pans standards. Il est donc possible d’y glisser directement une tête de vissage courante, la longueur de la visseuse étant alors réduite à 17 cm. Idéal pour, par exemple, passer très rapidement du perçage au vissage, pour alterner trous de chevilles et fixations. Mais cette possibilité a un corollaire regrettable : le mandrin souffre d’un certain jeu. Il faut l’enfoncer bien droit et s’assurer que la bague de verrouillage soit bien revenue à fond, et même ainsi il nous est arrivé d’avoir un foret légèrement désaxé, entraînant vibrations et perçage imprécis.

La Hychika DD12B2C est une 12 V ultra-low cost : pour moins de 50 €, elle est livrée avec deux batteries de 1,5 Ah, une housse et un lot de mèches à bois, de forets à métal, de têtes et de douilles de vissage. Les finitions sont moyennes, les performances sont correctes, la prise en main plutôt bonne malgré des jeux un peu élevés çà et là. Elle ressemble beaucoup à la Dexter 12VSD2 : le mandrin est identique, les batteries sont compatibles, seul le réducteur de vitesse semble réellement différent. Et sa batterie inclinée vers l’arrière la rend parfaitement stable lorsqu’elle est posée debout. Si vous cherchez une visseuse dévisseuse très abordable, nous conseillons donc celle-ci plutôt que la Dexter ou la Black + Decker, mais vous aurez des performances bien supérieures (et un SAV en France) pour une poignée d’euros de plus avec la perceuse Carrefour.

La MacAllister MCD18, distribuée par Castorama, est une bonne perceuse visseuse à percussion. Mais si elle n’est guère moins chère que la Bosch EasyImpact 18V-40, elle est plus encombrante et plus lourde, et son endurance est presque moitié moindre. Si vous avez besoin d’un modèle à percussion et recherchez l’efficacité et le confort, prenez la Bosch. Si vous voulez limiter le coût, la Carrefour.

Caractéristiques

En résumé

Dans l’ensemble, notre perceuse visseuse sans fil préférée à moins de 100 € est la Einhell TE-CD 18/40 Li. Si vous avez besoin d’une percussion d’appoint, la Bosch EasyImpact 18V-40 est aussi performante, malgré son mandrin moins accrocheur.

Pour 60 €, nous vous recommandons la Carrefour CCID20V2A, lourde mais performante.

Et si vous recherchez une perceuse plus compacte pour les menus travaux dans des volumes limités, la Bosch EasyDrill 1200 est notre favorite.

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