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Ubercut

En révolutionnant l’univers des taxis, Uber a suscité des révoltes, fait couler de l’encre et nourri tant d’avocats cette année

Publié le 19 décembre 2014 à 20h33, modifié le 19 août 2019 à 13h58 Temps de Lecture 4 min.

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Dans les néologismes de l’année, une mention spéciale doit être décernée au verbe « ubérer ». « Googler » ou « tweeter », voire « liker », font depuis longtemps partie du vocabulaire courant, mais « ubérer » – traduction de « to uber » en anglais – relève d’un phénomène plus large et d’une mutation de fond.

« Ubérer » vient de Uber, la société de transport, ou plus exactement l’entreprise qui développe et gère des applications mobiles mettant en contact des chauffeurs de voiture privée et des clients. En révolutionnant l’univers des taxis, Uber, société américaine née à San Francisco, a provoqué tant de bouleversements, suscité tant de révoltes à travers le monde, fait couler tant d’encre cette année et nourri tant d’avocats qu’elle a fini par symboliser le clash civilisationnel des technologies de l’information et des contraintes du monde d’avant.

La presse écrite a été une des premières industries à se faire « ubérer », sans savoir que ce phénomène aurait un jour un nom

Maurice Lévy, le patron de Publicis, a expliqué dans un entretien publié par le Financial Times le 15 décembre que la terreur de tout PDG d’une société bien établie, aujourd’hui, est « de se faire ubérer » (« to be ubered »). C’est-à-dire de se réveiller un jour et de découvrir que l’on a été dépassé par une autre société qui va faire la même chose, dans le même domaine, mais avec des technologies nouvelles lui assurant de tels avantages que le modèle économique traditionnel va s’en trouver dévasté. La presse écrite, par exemple, a été une des premières industries à se faire « ubérer », sans savoir que ce phénomène aurait un jour un nom.

Face à ce qu’il appelle le « tsunami numérique », Maurice Lévy offre donc ce conseil pour éviter de se faire « ubérer » : embauchez des geeks et autres génies de l’algorithme, puis achetez la société qui vous assurera la supériorité numérique sur vos concurrents. C’est ce qu’il a fait avec, notamment, l’acquisition récente de la société Sapient.

Il y a d’autres leçons, cependant, à retenir de la formidable ascension d’Uber. Côté jardin, la start-up est le dernier prodige de la Silicon Valley, capable de lever 1,2 milliard de dollars en un tour de table et d’atteindre, début décembre, une valorisation de plus de 40 milliards de dollars, la plus élevée jamais enregistrée pour une start-up financée par du capital-risque. En quatre ans, Uber a conquis le monde. La société dessert quelque 250 villes et s’est bien implantée en Asie, où le service répond à de vrais besoins. En Chine, Uber vient de s’allier avec le moteur de recherche Baidu, le Google chinois, grâce auquel elle espère atteindre 500 millions d’usagers. Son fondateur, Travis Kalanick, est déjà une icône de la « Valley ». Sa légende d’entrepreneur de génie, auquel l’idée de créer Uber est venue un jour où il ne pouvait pas trouver de taxi sous la pluie à Paris (un hasard, sans doute), s’étale dans les pages de Vanity Fair et de Forbes.

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