Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les chiffres frappants de l’ubérisation

Recherches. L’efficacité de la technologie d’appariement est une leçon valable pour les taxis... Avant que taxis et Uber ne soient à leur tour dépassés, dans quelques années, par l’arrivée des véhicules sans conducteur.

Publié le 30 mars 2016 à 12h35, modifié le 31 mars 2016 à 11h44 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

A Boston, les chauffeurs de taxi passent 32 % de leur temps de travail avec un client dans le taxi, comparé à 46,1 % pour les chauffeurs qui travaillent pour Uber (Photo: stand d'embauche Uber à Los Angeles, mars 2016).

L’économie du partage doit son potentiel de transformation de nos sociétés à deux phénomènes. Elle utilise d’abord des technologies d’appariement innovatrices, capables de mettre en rapport les demandeurs et les fournisseurs de services de manière plus efficace qu’auparavant.

Ensuite, ces technologies favorisent la participation au marché de nouveaux fournisseurs de services. Un particulier peut ainsi mettre son appartement sur Airbnb sans jamais avoir imaginé participer au marché de services hôteliers – et sans avoir le moindre diplôme en hôtellerie, convient-il aussi de préciser.

Ce deuxième aspect met souvent les intérêts des nouveaux fournisseurs de services en contradiction avec ceux des professionnels – comme le montre le conflit entre Uber et les taxis.

Dans ce conflit, que peut dire la recherche ? Une évaluation globale de l’apport de l’économie du partage est difficile sur la base des informations existantes. En revanche, estimer le simple gain d’efficacité des technologies d’appariement est envisageable.

Un récent papier de travail du National Bureau of Economic Research à Boston compare la société Uber aux compagnies de taxis dans plusieurs grandes villes américaines, selon le critère de taux d’utilisation des véhicules (« Disruptive Change in the Taxi Business : the Case of Uber », par Judd Cramer et Alan Krueger, NBER Working Paper n° 22083).

Le papier n’a pas encore été validé dans une revue à comité de lecture, mais les chiffres sont frappants et leur interprétation simple. A Boston, les chauffeurs de taxi passent 32 % de leur temps de travail avec un client dans le taxi, comparé à 46,1 % pour les chauffeurs qui travaillent pour Uber.

A San Francisco, les chiffres sont respectivement de 38,5 % et de 54,3 %. Dans d’autres villes, on compare plus facilement les kilomètres parcourus. A Seattle, les chauffeurs de taxi font 39,1 % de leurs kilomètres avec un client à bord, contre 55,2 % pour les chauffeurs Uber ; à Los Angeles, les chiffres sont respectivement de 40,7 % et 64,2 %. La seule ville où il n’existe pas de différence importante est New York, où les chauffeurs de taxi passent 49,5 % de leur temps de travail avec un client, comparé à 51,2 % pour les chauffeurs Uber. Mais, globalement, les chauffeurs de taxi utilisent leurs véhicules moins intensivement que ceux d’Uber.

Quatre explications possibles

Les auteurs de l’étude évoquent quatre explications possibles, même si les données ne leur permettent pas d’en vérifier le poids respectif.

Il vous reste 35.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.