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Pour « un accès universel aux soins » et contre « le renoncement des plus modestes »

Les candidats à la présidentielle doivent s’engager à réformer le système d’assurance complémentaire pour en finir avec le renoncement aux soins des plus pauvres, explique le président du Syndicat des audioprothésistes et vice-président du Centre national des professions de santé Luis Godinho.

Publié le 21 février 2017 à 16h25, modifié le 21 février 2017 à 18h23 Temps de Lecture 4 min.

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« Même si le renoncement aux soins peut avoir des causes multiples, les raisons financières sont prépondérantes ».

Par Luis Godinho, président du Syndicat des audioprothésistes, vice-président du Centre national des professions de santé

Alors que, à l’invitation de la Mutualité française, cinq candidats à l’élection présidentielle devaient présenter le 21 février leurs propositions en matière de financement de notre système de santé, les comparaisons européennes sont riches d’enseignements pour de futures réformes.

Même si le renoncement aux soins peut avoir des causes multiples, les raisons financières sont prépondérantes, comme le montrent les problèmes récurrents d’accès aux soins optiques, dentaires et auditifs, dont les remboursements par la Sécurité sociale n’ont pas été revalorisés depuis trente ans. Le fort impact de ces restes à charge n’est pas pour rien dans la volonté des candidats à la présidentielle d’en améliorer l’accès.

Les dernières statistiques de l’OCDE (« Health at a Glance : Europe 2016 ») montrent qu’en 2014, les dépenses de santé de la France, avec 11 % du PIB, ne sont pas exceptionnellement élevées : elles sont inférieures à celles de la Suisse, de l’Allemagne et de la Suède, et proches de celles des Pays-Bas et du Danemark. De même, avec 79 % des dépenses de santé financées par les systèmes publics, la France se situe dans la moyenne européenne.

Spécificité française

La véritable spécificité française se trouve dans le financement du solde, soit les 21 % de dépenses non prises en charge par les systèmes publics. D’abord, la part des assurances complémentaires, 14 %, est beaucoup plus élevée que chez nos voisins. Logiquement, le reste à charge après assurance maladie obligatoire et complémentaire – 7 % – est moindre, et même le plus faible parmi les 28 pays de l’Union européenne (UE), où les malades sortent en moyenne de leur poche 15 % de leurs frais de santé.

On pourrait donc s’attendre à ce que les renoncements aux soins soient parmi les plus bas dans notre pays, puisque 95,5 % des Français disposent d’une complémentaire santé. C’est bien le cas des plus aisés et de la population totale, pour lesquels le renoncement est plus faible que la moyenne européenne. Mais il n’en est rien pour les 20 % les plus pauvres : le renoncement aux soins médicaux est pour cette catégorie de 6,6 %, contre 6,4 % en moyenne dans l’UE. L’écart est, avec l’audioprothèse, encore plus marqué pour le renoncement aux soins dentaires : 12 % en France, contre 10,4 % dans l’UE.

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