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« L’accès aux vaccins pour tous est une question d’éthique et de sécurité sanitaire mondiale »

La « seule solution » pour une réponse mondiale adaptée à la pandémie est d’autoriser les pays du Sud à produire leurs vaccins, estiment, dans une tribune au « Monde », Pauline Londeix et Jérôme Martin, cofondateurs de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

Publié le 22 novembre 2021 à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Du 30 novembre au 3 décembre se tiendra à Genève la douzième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et la demande de levée des brevets sera de nouveau à l’ordre du jour. La Commission européenne s’opposera-t-elle une nouvelle fois à une mesure efficace et de bon sens, au risque de continuer à priver d’accès aux vaccins une grande partie de la population mondiale et de voir la pandémie se prolonger indéfiniment dans le monde, mais également en Europe de l’Ouest ?

Le 2 novembre, Pfizer annonçait sur les neuf premiers mois de l’année, 28,7 milliards de dollars (25,3 milliards d’euros) générés par les ventes de son vaccin contre le Covid-19, faisant presque oublier les investissements publics majeurs réalisés dans leur développement, entre autres à travers les aides à la recherche, les achats de doses par les Etats, et l’optimisation fiscale, estimée à des milliards de dollars chaque année. Ces chiffres tendent à en faire oublier d’autres : à l’automne 2021, moins de 50 % de la population mondiale a reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19.

Des populations pauvres fragilisées

Dans les pays à bas revenus, ce taux est estimé à 3,9 %. En septembre 2021, la Suède avait reçu 9 fois plus de vaccins de Pfizer que l’ensemble des pays à bas revenus réunis. Les inégalités dans l’accès mondial aux vaccins exposent les populations des pays les plus pauvres à toutes les conséquences néfastes du Covid-19 : mortalité, nouveaux confinements, saturations de systèmes hospitaliers déjà très fragilisés, blocage de l’économie. Elles menacent également les efforts faits contre d’autres pandémies ; en octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonçait pour la première fois en plus de dix ans une augmentation des décès liés à la tuberculose (1,5 million de morts en 2020).

Les inégalités en santé menacent aussi de prolonger l’épidémie dans les pays riches, comme la France, en favorisant l’émergence de variants qui pourraient bien résister aux vaccins actuels. L’entrée de l’Europe dans une cinquième vague en novembre ne fait malheureusement que confirmer les limites des approches nationales de la stratégie vaccinale par les pays riches.

De tels chiffres signent l’échec patent des choix de politique en santé mondiale faits depuis mars 2020, imposés par les pays riches, dont ceux de l’Union européenne (UE), fondés sur des systèmes volontaires et de dons, et en particulier de l’initiative Covax [partenariat public-privé visant à garantir une distribution équitable des vaccins]. L’expérience dans l’accès aux médicaments contre d’autres maladies permettait malheureusement d’anticiper cet échec. Les systèmes volontaires ne fonctionnent pas, et sont trop aléatoires pour permettre une réponse globale, coordonnée.

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