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Un appel des personnels du CHU de Bordeaux : « Des décisions fortes et immédiates, d’ici à l’été, sont indispensables pour sauver le système de santé »

Un collectif de plus d’un millier de soignants et autres personnels hospitaliers interpelle, dans une tribune au « Monde », le gouvernement sur la situation d’un système de santé « à bout de souffle après de nombreuses années de restrictions budgétaires ».

Publié le 27 mai 2022 à 18h00, modifié le 28 mai 2022 à 10h52 Temps de Lecture 4 min.

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Quel système de santé souhaitons-nous ? Le service des urgences du centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux limite actuellement son accès la nuit, mais ceci n’est que la face émergée de l’iceberg. Le cœur du système de soins que sont les services hospitaliers est également dans une impasse.

Ce qui apparaît comme la crise des urgences est à replacer au sein d’un système de santé à bout de souffle après de nombreuses années de restrictions budgétaires. La crise Covid n’a fait qu’aggraver la situation d’un bien commun exsangue : l’hôpital public.

L’ensemble du territoire connaît la même situation que Bordeaux, tant pour les CHU que pour les centres régionaux. Cette crise touche la médecine adulte comme la pédiatrie. Moins de lits, des patients plus complexes et la rentabilité avant tout. Nous alertons sur la diminution des lits à l’hôpital au profit de l’ambulatoire. Depuis 2000, 20 % des lits (soit près de sept cents lits d’hospitalisation) ont été supprimés au CHU de Bordeaux.

Parallèlement, le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre d’habitants dans la métropole bordelaise provoquent une augmentation de la demande de soins non prise en compte par nos pouvoirs publics. Dans de nombreuses spécialités, des traitements plus efficaces mais plus complexes augmentent le recours à l’hôpital. De ce fait, hospitaliser un patient est devenu un parcours du combattant, que ce soit pour la médecine de ville ou pour les urgences.

Dysfonctionnements majeurs

Parallèlement, afin de répondre aux critères comptables qui nous sont imposés, un taux élevé d’environ 95 % d’occupation des lits est nécessaire, à l’origine d’un fonctionnement à flux tendu qui ne permet plus d’assurer une disponibilité de lits pour les patients nécessitant une hospitalisation rapide, « non programmée ». Ces patients consultant en médecine de ville ou arrivant aux urgences se trouvent fréquemment sans solution d’hospitalisation.

La situation est la même en chirurgie avec une limitation de l’accès au bloc opératoire, des délais allongés, voire des annulations d’actes chirurgicaux. Les services supports, moins visibles par le grand public (pharmacie, biologie, anatomopathologie, radiologie, etc.), souffrent aussi de cette gestion avec des répercussions sur leurs pratiques (notamment des délais d’examen plus longs).

Au total, ces dysfonctionnements majeurs se répercutent dramatiquement sur la prise en charge des patients. Outre le transfert des activités d’hospitalisation vers une activité ambulatoire, l’activité de soins a explosé sans augmentation en regard des personnels de soins. Cette gestion industrielle de la médecine reconnaît l’activité, le nombre d’actes, plutôt que la qualité des soins qui est in fine progressivement délaissée.

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