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« L’OMC doit convaincre que le commerce fait partie des solutions aux crises planétaires »

L’Organisation mondiale du commerce, réunie du 12 au 17 juin, paralysée par le retour des souverainetés économiques, tente de trouver une nouvelle légitimité dans la résolution des crises sanitaire, alimentaire et environnementale, observe Julien Bouissou, dans sa chronique.

Publié le 21 juin 2022 à 06h00, modifié le 21 juin 2022 à 09h57 Temps de Lecture 2 min. Read in English

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L’Organisation mondiale du commerce (OMC) se cherche une nouvelle identité qui ne se résume pas à éliminer les barrières douanières ou à régler les litiges commerciaux entre pays. La douzième conférence ministérielle, qui s’est achevée à Genève vendredi 17 juin, a été l’occasion pour l’OMC de conclure quelques accords dans les domaines de la pêche ou des brevets. Mais cette réunion a surtout été le moment de se montrer indispensable dans la résolution des crises qui secouent la planète, de la protection de la biodiversité à la sécurité alimentaire.

Dans son long discours de clôture, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, n’a pas prononcé une seule fois les mots « droits de douane », n’a rien dit sur les perturbations des chaînes d’approvisionnement ou sur la flambée des prix du transport maritime. En revanche, elle a assuré que l’OMC pouvait traiter des questions relatives aux « biens communs », avant de se féliciter d’avoir signé « un accord axé sur la durabilité environnementale », puis de conclure que le commerce « faisait partie de la solution de notre temps ».

De fait, la réponse à la crise alimentaire se trouve en partie dans le commerce, en maintenant par exemple l’approvisionnement en blé dans les pays importateurs, malgré la guerre en Ukraine et le blocus de la mer Noire, ou en dissuadant les Etats d’imposer des restrictions à leurs exportations. Grâce à un accord qui vient d’être signé à Genève, le Programme alimentaire mondial (PAM) sera exonéré de ces restrictions et pourra acheter des matières premières agricoles dans tous les pays.

Si, comme le redoutent les experts, les pandémies mondiales seront plus fréquentes, l’OMC a aussi un rôle à jouer dans la facilitation des échanges de matériel médical. L’institution de Genève a négocié un accord, certes fragile et limité, mais qui pourrait servir de modèle lors des prochaines pandémies. Il autorise des pays en développement à fabriquer des vaccins contre le Covid-19, sans l’autorisation des titulaires des brevets, et pour une période limitée de cinq ans.

Enfin, l’OMC a voulu montrer qu’elle pouvait participer à la protection de la biodiversité en éliminant les subventions destinées aux pêcheurs qui surexploitent certaines populations de poissons. L’accord trouvé à Genève se limite toutefois aux espèces déjà menacées.

« Autonomie stratégique »

Le nouveau contexte international oblige l’OMC à changer de raison d’être. Depuis sa création, en janvier 1995, les échanges commerciaux ont doublé de volume et les tarifs douaniers ont baissé en moyenne de 9 %. Cette période d’hypermondialisation, qui a duré jusqu’à la crise financière de 2008 et 2009, s’est traduite par une hausse des échanges, mais aussi par de nombreuses délocalisations et des destructions d’emplois dans les pays riches. Les entreprises multinationales ont tiré avantage d’une main-d’œuvre à bas coût des pays en développement, en tissant des chaînes de valeur complexes – et fragiles – à travers le monde.

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