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« Redonnons du sens aux métiers de la santé, donnons enfin de l’attractivité au métier de sage-femme »

Isabelle Derrendinger, présidente du Conseil national de l’ordre des sages-femmes estime, dans une tribune au « Monde », que notre système périnatal est à bout de souffle. Certains entendent régler cette crise en imposant, aux étudiants sages-femmes, un stage de douze mois dans une maternité, un nouvel exemple du paternalisme subi par cette profession.

Publié le 02 août 2022 à 13h00, modifié le 02 août 2022 à 13h30 Temps de Lecture 2 min.

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Dans une récente tribune, le gynécologue Israël Nisand commente l’évolution de l’exercice des sages-femmes et formule des recommandations pour faire face à la crise que traversent les maternités (« Aujourd’hui, nous en sommes rendus à ne plus avoir assez de sages-femmes pour faire les accouchements », Le Monde du 27 juillet).

Son analyse ne repose sur aucun échange préalable avec les représentants de notre profession et révèle en conséquence une méconnaissance profonde des problématiques que traversent les sages-femmes.

Il est par ailleurs extrêmement regrettable qu’un membre d’un autre corps professionnel que celui des sages-femmes se permette d’émettre des recommandations les concernant, illustrant une nouvelle fois le paternalisme de notre système de santé, particulièrement prégnant pour la profession de sage-femme.

Vision passéiste et mépris

D’autre part, en réduisant l’exercice des sages-femmes à la salle de naissance, il méconnaît notre rôle et nos compétences, révélant une vision à la fois passéiste et erronée de cette profession.

Israël Nisand propose ainsi que tous les étudiants sages-femmes soient dans l’obligation d’exercer en salle de naissance avec un stage interné de douze mois, portant la durée de la formation initiale à six ans, ce qui résoudrait, selon lui, le problème de sous-effectif que rencontrent nos maternités.

Lire les témoignages : Article réservé à nos abonnés Manque de considération, maltraitance et burn-out : la grande fatigue des sages-femmes

Non, nous ne répondrons pas à la désaffection des sages-femmes pour l’hôpital en les contraignant à y exercer. Imaginer une telle mesure témoigne d’un profond mépris face au vécu des étudiants sages-femmes qui présentent actuellement pour 70 % d’entre eux des symptômes dépressifs, selon une étude réalisée, en 2018, par l’Association nationale des étudiants sages-femmes (Anesf). Cette proposition, décrite comme condition à l’investissement professionnel, produirait irréversiblement l’effet contraire.

Israël Nisand estime que l’activité libérale est « moins indispensable en termes de santé publique » et que les sages-femmes s’y orientent pour les raisons suivantes : « Des horaires choisis, l’absence de risque et une meilleure rémunération », en sous-entendant que les compétences en gynécologie de notre profession seraient insuffisantes.

Premiers lanceurs d’alerte

Non, l’activité libérale n’est pas « moins indispensable en termes de santé publique ». Non, nous ne fustigerons pas nos collègues qui choisissent ce mode d’exercice, bien éloigné de la description qu’Israël Nisand en fait. Disqualifier l’exercice libéral des sages-femmes revient à discréditer ce mode d’exercice pour tous les professionnels de santé, témoignant d’une vision hospitalo-centrée et niant le lien ville-hôpital plus que jamais essentiel aux citoyens.

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