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« Les inégalités sociales de santé appellent une politique énergique de prévention dès le plus jeune âge »

Des mesures structurelles, notamment financières, doivent être prises pour soutenir les professionnels de la prévention, insistent, dans une tribune au « Monde », François Bourdillon, ancien directeur général de Santé publique France, et Pierre Suesser, coprésident du Syndicat national des médecins de PMI.

Publié le 20 octobre 2022 à 08h00, modifié le 20 octobre 2022 à 08h00 Temps de Lecture 4 min.

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La santé de l’enfant figurait ces dernières années parmi les priorités revendiquées des gouvernements successifs, soulignant ainsi la nécessité d’agir en prévention dès le plus jeune âge. Etaient notamment mises en avant les périodes-clés de la grossesse et des mille premiers jours. Des mesures-phares étaient annoncées, comme la vaccination obligatoire des enfants de moins de 2 ans (2018), une « feuille de route » sur la prévention de l’obésité par l’activité physique (2019), une démarche pour l’« école promotrice de santé » (2020), une stratégie nationale pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens (2021)…

Hélas, il n’y avait pas de mesures structurelles pour soutenir les professionnels de la prévention. Un bilan de cette période montre le succès de la mise en place de la vaccination obligatoire des jeunes enfants et la création d’un site Internet d’information sur les mille premiers jours. Les autres mesures pour les enfants sont par trop restées des effets d’annonce.

Le Ségur de la santé adopté en 2020 a permis un rattrapage salarial partiel pour les professionnels hospitaliers ; il a oublié des professionnels du champ de la petite enfance et de l’âge scolaire, impliqués dans la prévention alors que les médecins y commencent leur carrière avec des salaires de 40 % inférieurs à ceux de leurs confrères des hôpitaux ou des centres de santé. La déception a été grande de n’avoir pas assisté à une revitalisation suffisamment ambitieuse de la protection maternelle et infantile (PMI) s’inspirant du rapport Peyron (2019), car pour agir auprès des jeunes enfants, encore faut-il renforcer les structures qui les accompagnent et les prennent en charge.

Graves carences

Quant au parcours éducatif en santé à l’école, il est à ce jour en grande partie lettre morte : le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes souligne par exemple les graves carences dans ce domaine alors que la loi prévoit une éducation à la sexualité à raison d’au moins trois séances annuelles par groupes d’âge.

Les problèmes de santé usuels de la petite enfance sont bien connus, ils concernent notamment le surpoids et l’obésité, la sédentarité, la surconsommation des écrans, les caries, les troubles visuels non corrigés, avec un gradient social important, c’est-à-dire touchant bien plus fréquemment les enfants d’ouvriers que les enfants de cadres. Ces inégalités sociales de santé appellent une politique énergique de prévention dès le plus jeune âge. Tout n’est pas du registre médical : il est nécessaire de s’attaquer aux déterminants sociétaux préjudiciables à la santé, physiques, psychologiques, sociaux, environnementaux, culturels, en mettant à l’agenda de chaque ministère l’impact de sa politique en matière de santé des populations. Toutefois cela ne peut se passer d’intervenants de terrain en santé compétents et expérimentés en corollaire d’une action vigoureuse contre les déterminants nocifs pour la santé. Ainsi, il est indispensable de bien mieux soutenir les associations de terrain impliquées dans ce domaine et de revivifier les services de prévention dont la vitalité dépend d’une impulsion insufflée par les politiques publiques.

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