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Santé : « La prévention des cancers ORL doit être considérée comme un véritable enjeu de santé publique »

Sabrina Le Bars, présidente de l’association de patients Corasso, et François Blot, président du comité d’éthique à l’Institut Gustave-Roussy, proposent, dans une tribune au « Monde », que l’on lance un projet de grande ambition afin de mieux lutter contre les cancers ORL.

Publié le 16 novembre 2023 à 17h00 Temps de Lecture 3 min.

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Plus de 15 000 nouveaux cas de cancers ORL (oreilles, nez, gorge…) sont diagnostiqués chaque année en France, selon l’Institut du cancer. Bien qu’étant la cinquième cause de cancers, d’après l’Institut universitaire du cancer de Toulouse, les pathologies de la sphère ORL restent largement ignorées par le grand public comme par de nombreux professionnels. Elles devraient pourtant être considérées comme une priorité politique en matière de prévention et de dépistage.

Alors que débute la campagne nationale de vaccination contre les papillomavirus (HPV) pour les collégiens en classe de 5e, son rôle dans la prévention des cancers ORL (au-delà de celle des cancers du col utérin, de la verge et de l’anus) auprès des jeunes générations est encore ignoré. Les cancers ORL, et plus généralement les cancers de la tête et du cou, sont méconnus, si bien que 70 % des patients sont aujourd’hui diagnostiqués trop tardivement pour une prise en soins efficiente, remarque l’Institut Gustave-Roussy.

Premier facteur explicatif, les symptômes initiaux des cancers ORL paraissent anodins et sont peu douloureux : difficulté à déglutir, narine bouchée, enrouement persistant, aphtes qui perdurent… Les professionnels de santé restent insuffisamment informés sur ces signes en apparence bénins. Surtout, ils sont encore peu sensibilisés aux facteurs de risque moins répandus que le tabac, l’alcool ou les virus, dont le rôle croissant est trop peu identifié.

Les cancers ORL touchent des patients de plus en plus jeunes

Parmi les freins à la précocité des diagnostics, la faiblesse de notre démographie médicale (la France compte seulement trois médecins ORL pour 100 000 habitants, selon l’ordre national des médecins), ralentissant prise de rendez-vous et fluidité des parcours de soins. Les inégalités territoriales s’ajoutent à la complexité diagnostique. Parmi les déterminants géographiques des cancers ORL, outre le manque de médecins, l’exposition professionnelle ou environnementale dans un territoire donné affecte la prévention et le dépistage de ces cancers, tout comme les caractéristiques sociales.

A ce sujet, l’exemple de la région des Hauts-de-France, qui compte un taux de surmortalité masculine par cancer de 60 %, est édifiant, soit un différentiel de 50 %, selon l’agence régionale de santé locale, avec les autres régions, et met en exergue les inégalités dans l’accès aux parcours de soins. Cela est d’autant plus préoccupant que les cancers ORL touchent des patients de plus en plus jeunes (indépendamment de leur genre ou de leur hygiène de vie), et l’errance diagnostique engendre des traitements mutilants tels que des ablations de la langue, de la mâchoire ou encore du nez.

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