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Le scénario du pire au Pakistan, entre élections truquées et crise économique

Dans ce pays étranglé par la dette et dont les aspirations politiques viennent d’être étouffées par l’armée dans les urnes, le 8 février, au moyen d’une fraude massive, la démocratie n’est plus qu’un lointain souvenir.

Publié le 01 mars 2024 à 09h00, modifié le 01 mars 2024 à 10h29 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Truquage des urnes, arrestations arbitraires, politisation de la justice, censure des médias, coupures interminables d’Internet, la démocratie au Pakistan est un lointain souvenir. Les élections qui ont eu lieu le 8 février, après deux années politiques extrêmement tourmentées, en sont la triste illustration.

Depuis le printemps 2022, les militaires et les clans Sharif et Bhutto ont tout fait pour écarter Imran Khan, l’ancien premier ministre (2018-2022), sans comprendre qu’ils fabriquaient ainsi un héros. Ils ont jeté leur adversaire en prison, décapité et démantelé son parti, le Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI), entravé sa campagne. En dépit de toutes ces basses manœuvres, les Pakistanais ont placé en tête les candidats de leur champion Imran Khan, au faîte de sa popularité.

Sa formation aurait dû emporter une victoire beaucoup plus large et être en mesure de gouverner, si le scrutin avait été équitable. Les soupçons sur la régularité de l’opération, entretenus par la lenteur anormale du dépouillement et la coupure de la téléphonie mobile, ont été confirmés. Le haut fonctionnaire Liaquat Ali Chatha, commissaire de Rawalpindi, la ville du Pendjab où se trouve le QG de l’armée, a affirmé que les résultats des élections générales du 8 février avaient été « manipulés » sous sa surveillance. « Nous avons fait perdre des candidats indépendants [ceux d’Imran Khan], qui avaient une avance de 70 000 à 80 000 voix, en apposant de faux tampons. Nous avons transformé les perdants en gagnants », a-t-il assuré devant la presseIl a démissionné de son poste et assuré qu’il se livrerait à la police pour son « crime odieux ».

Miné par l’instabilité

Les Pakistanais vont être gouvernés par l’alliance des Sharif et des Bhutto-Zardari, dont ils ne voulaient plus. Longtemps rivales, ces deux dynasties politiques ont régné en alternance sur le pays pendant quatre décennies, jusqu’à la percée d’Imran Khan en 2018, élu sur la promesse de mettre fin à l’emprise de ces familles et de lutter contre la corruption.

L’ancien capitaine de l’équipe de cricket n’a pas changé la face du pays, mais il a ébranlé le système, défié la puissance militaire. Parvenu au pouvoir avec l’aide de l’armée, il a fini par se brouiller avec les hauts gradés, lesquels s’en sont débarrassés, en poussant les clans rivaux à le mettre en minorité.

Imran Khan est formellement tombé après le vote d’une motion de défiance au Parlement. Il n’a pas résisté à une loi permanente au Pakistan : l’armée décide du sort des gouvernements civils depuis la création de cette jeune république, née de la partition avec l’Inde en 1947 pour donner aux musulmans du sous-continent leur propre Etat-nation. Jamais, en soixante-seize ans, un premier ministre pakistanais n’est allé au bout de son mandat !

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