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L’art urbain au Centre Pompidou, une reconnaissance en catimini

L’acquisition de deux ensembles d’œuvres par le Musée national d’art moderne vient officiellement d’ouvrir la voie à un champ artistique qu’il a longtemps ignoré.

Publié le 25 mars 2024 à 06h00, modifié le 25 mars 2024 à 12h16 Temps de Lecture 3 min.

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Fin janvier, la commission d’acquisition du Musée national d’art moderne (MNAM) a validé l’entrée dans ses collections de huit œuvres du pionnier de l’art urbain Gérard Zlotykamien, aujourd’hui âgé de 83 ans (et toujours actif), marquant symboliquement l’entrée de l’art urbain dans ses murs. Mais la nouvelle serait restée confidentielle sans un communiqué de presse enthousiaste de la galerie parisienne Mathgoth, qui représente l’artiste, soulignant que le Centre Pompidou franchit là une « étape historique » vis-à-vis du monde de l’art urbain.

Ce tournant de l’institution paraît très discret si on le compare à ce qui s’était fait un an plus tôt avec les NFT (non-fungible tokens, en anglais), ces « jetons non fongibles » adossés aux cryptomonnaies : le MNAM avait alors publié lui-même un communiqué pour annoncer l’acquisition d’un large ensemble d’œuvres et l’avait accompagné d’une exposition consacrée à ces nouvelles pièces. L’art brut aussi avait eu son moment, en entrant en force au MNAM en 2021 avec la donation Bruno Decharme. « Pour l’art urbain, un champ que nous avons longtemps quasiment ignoré, le corpus se fera plus progressivement », reconnaît Sophie Duplaix, la conservatrice derrière ce nouvel élan de l’institution, qui a « voulu commencer par une figure de référence, dont des artistes plus jeunes se réclament ».

Dès 1963, le Français Gérard Zlotykamien avait choisi l’espace public comme lieu d’expression en peignant sur les murs – à la poire à lavement, en attendant l’arrivée des bombes aérosol – des silhouettes spectrales en écho aux fantômes d’Hiroshima, ces personnes soufflées par l’explosion nucléaire dont la trace se retrouvait sur les murs de la ville, et aux victimes de la Shoah.

Sous l’impulsion de la conservatrice, la commission validait également, en janvier, l’acquisition d’un autre ensemble : auprès de Lek & Sowat, duo français issu, lui, du graffiti. Or, deux de ses œuvres se trouvaient déjà dans les collections du musée depuis dix ans, ce qui relativise quelque peu l’effet d’annonce concernant l’art urbain. C’était en 2014, il s’agissait d’une vidéo (Tracés directs) montrant les interventions nocturnes et à la craie d’une vingtaine d’artistes sur un tableau noir du Palais de Tokyo.

« Entrés presque par effraction »

Parmi eux figurait le peintre Jacques Villeglé (1926-2022), qui avait pour l’occasion tracé son fameux « alphabet sociopolitique ». Le tableau noir avec son intervention, comme la vidéo, étaient entrés par don des artistes en marge de l’achat d’un dessin de Villeglé par le musée. « On était entrés presque par effraction grâce au nom de Villeglé », résume le duo.

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