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« Des mesures fortes sont nécessaires pour inverser la dégradation de notre système de santé en France »

Pour endiguer le problème des déserts médicaux, l’ancien ministre de la santé François Braun et le doyen de la faculté de santé de Sorbonne Université, Bruno Riou, formulent trois propositions, dans une tribune au « Monde », dont une vaste politique publique en faveur des infirmiers en pratique avancée.

Publié le 28 mars 2024 à 08h00 Temps de Lecture 2 min.

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Chaque jour qui passe nous démontre un peu plus que la France fait face à un écart croissant et désespérant entre les besoins et l’offre de soins. Les 20 millions de Français qui consultent aux urgences chaque année, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, en sont le témoignage.

Les causes sont multiples : vieillissement de la population, augmentation de l’incidence des maladies en lien avec nos modes de vie, progrès médical prolongeant l’espérance de vie, et les conséquences d’une politique malthusienne de restriction de la formation des médecins pendant des décennies.

Que faire aujourd’hui ? Préparer l’avenir est indispensable, mais il faut oublier l’idée que former plus de médecins est une réponse adaptée, car cela n’aura d’effet que dans plus d’une dizaine d’années : cela revient à renoncer à résoudre le problème pendant cette période, renoncement insupportable pour les patients. Il faut accepter que des initiatives locales innovantes, souvent efficaces, ne font parfois – faute de réflexion globale – que déplacer le problème d’un territoire à l’autre.

Créer du temps médical

Il faut également renoncer, pour des raisons éthiques, à piller d’autres pays, souvent en plus grande difficulté, ce qui n’empêche pas de se pencher avec bienveillance sur la situation des médecins détenteurs d’un diplôme étranger qui exercent déjà sur notre territoire.

Finalement, il ne reste que trois axes d’action. Le premier consiste à faire en sorte que les jeunes médecins, fraîchement diplômés de nos facultés et dont le nombre n’a jamais été aussi important, exercent effectivement ce pour quoi ils ont été formés. En effet, certains privilégient des exercices éloignés de leur spécialité, et moins prioritaires, comme la médecine esthétique, voire quittent la pratique médicale. C’est un sujet d’attractivité plus que de coercition, ne serait-ce que parce que la coercition n’est pas efficace en période de pénurie.

Le deuxième, c’est de créer du temps médical avec les médecins dont nous disposons. Oublions, là encore, l’idée de les faire travailler plus, il suffit de regarder leur temps actuel d’activité pour comprendre que c’est illusoire et que la situation ne peut que s’aggraver, les jeunes générations n’acceptant plus – et c’est légitime – les conditions d’exercice de leurs aînés. N’attendons pas que la télémédecine, le numérique en santé et l’intelligence artificielle résolvent durablement la situation, car ils consomment aussi du temps médical.

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