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« Les PFAS doivent être gérés comme une classe chimique unique au nom de leur persistance et de leurs risques sur la santé »

Un projet de loi visant à interdire les polluants éternels sera voté, jeudi, à l’Assemblée. Un collectif de scientifiques et de vulgarisateurs attire l’attention, dans une tribune au « Monde », sur la mise en doute de leur toxicité par des industriels, et appelle les responsables politiques à les interdire.

Publié le 03 avril 2024 à 17h00, modifié le 04 avril 2024 à 07h56 Temps de Lecture 3 min.

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Les PFAS, ou substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, sont des molécules fabriquées par l’homme et surnommées « polluants éternels » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail à cause de leur stabilité et de leur caractère difficilement dégradable dans l’environnement. On compte plusieurs milliers de PFAS différentes.

Un très grand nombre d’industries ont recours à ces molécules polluantes : extraction de ressources, chimie, électronique, agroalimentaire, BTP, médical, cosmétique, armement, etc. Un rapport de l’OCDE alerte par exemple sur la présence de PFAS dans plus de 90 % des emballages alimentaires, quand existent des alternatives plus saines et déjà connues.

Certaines industries sont responsables de rejets de PFAS dans l’environnement, tels que ceux observés au niveau des usines Arkema et Daikin dans la « vallée de la chimie », près de Lyon. Or, l’évaluation du risque sanitaire causé par chaque PFAS peut prendre des décennies.

Le refus des industriels

Pour cette raison, nous demandons que les PFAS soient gérées comme une classe chimique unique, au nom de leur persistance et de leurs risques démontrés ou potentiels sur la santé humaine et environnementale. C’est là aussi une demande de plusieurs agences de sécurité sanitaire de l’UE, explicitée dans la proposition de restriction de l’utilisation des PFAS par les industriels déposée par cinq Etats européens, dont l’Allemagne, à l’Agence européenne des produits chimiques.

Or, lors de la réunion de la commission développement durable qui s’est tenue le 27 mars à l’Assemblée, une partie des débats s’est concentrée sur la différence entre « non-polymères » (tels que le PFOA, acide perfluorooctanoïque) et « polymères » (tels que le PTFE – polytétrafluoroéthylène –, plus connu sous le nom de Téflon pour son nom de marque déposé, utilisé dans les ustensiles de cuisine).

Au regard des amendements proposés dans le projet de loi, l’objectif est ainsi d’exclure les polymères de l’interdiction des PFAS, comme le souhaitent les industriels. Ces derniers défendent l’innocuité des polymères comme le PTFE sur l’argument que leur grande taille ne leur permet pas d’agir sur notre organisme, et se basent sur une réinterprétation fallacieuse de la position de l’OCDE sur les polymères.

Alerte de l’Autorité européenne de sécurité des aliments

Ces positions vont pourtant frontalement à l’encontre des études scientifiques sur le sujet, comme le synthétisent notamment une évaluation scientifique des politiques publiques publiée dans la revue Environmental Science & Technology en 2020, ou encore la revue scientifique Environmental Science. Processes & Impacts.

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