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« Nouvelle-Calédonie. La tragédie », de Patrick Roger : l’histoire sans fin

L’ancien journaliste au « Monde », fin connaisseur du dossier, retrace le récit du drame depuis que les Français ont planté le drapeau sur le Caillou, le 24 septembre 1853.

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Publié le 17 mai 2024 à 19h30, modifié le 20 mai 2024 à 17h42

Temps de Lecture 3 min.

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Livre. L’histoire aurait pu se dénouer d’une heureuse manière, et le dernier chapitre du livre de Patrick Roger sur la « tragédie » de la Nouvelle-Calédonie en aurait pris acte avec satisfaction. Mais l’épilogue, encore une fois, reste ouvert, comme est obligé de constater l’auteur, ancien journaliste au Monde et fin connaisseur de ce dossier complexe qu’il a couvert durant de longues années.

La fin du livre « reste à écrire », donc. Elle s’annonce dramatiquement : depuis la mi-mai, Nouméa s’embrase sous l’effet d’une violente insurrection kanak d’un genre nouveau, jeune et urbaine. Militants sincères et bandes opportunistes d’un côté, milices d’autodéfense de l’autre, les armes sont sorties. Face aux exactions, le président Emmanuel Macron promet une réponse « implacable ».

« L’histoire de la Nouvelle-Calédonie, dans tout ce qu’elle comporte d’ombres et de lumière, nous concerne tous. Elle est un précipité, un révélateur de ce que la question coloniale, qui est au cœur de l’histoire de la République française, demeure une blessure non refermée. » Dans ces premiers mots d’introduction, voilà l’enjeu posé par l’ouvrage.

Querelles électorales

Si Patrick Roger s’est lancé dans le récit complet du drame calédonien depuis que les Français ont planté le drapeau sur le territoire, le 24 septembre 1853, c’est par amour pour un peuple et par passion pour la politique. Cette dernière est depuis longtemps devenue l’occupation dévorante des responsables du territoire, qu’ils soient loyalistes ou indépendantistes. Les voilà aujourd’hui égarés dans des querelles électorales de court terme, incapables de penser l’avenir auquel aspirent leurs concitoyens, celui du « destin commun » défini par les grands accords : Matignon-Oudinot en 1988 et Nouméa en 1998.

En témoigne, fin 2021, le tournant que va connaître le « pays », comme le qualifient désormais tous les Calédoniens. Le 12 décembre de cette année-là, en pleine crise liée au Covid-19, et à six mois de la présidentielle de 2022, le gouvernement organise un référendum sur l’indépendance. C’est le troisième prévu par l’accord de Nouméa – les deux autres se sont tenus en 2018 et 2020.

A Paris, Sébastien Lecornu, alors ministre des outre-mer, croyait, en juin 2021, avoir mis tout le monde d’accord autour du 12 décembre, au premier chef Daniel Goa, président de l’Union calédonienne (UC), parti du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), et Sonia Backès (à la tête du groupe des loyalistes au Congrès de la Nouvelle-Calédonie).

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