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« L’attitude du gouvernement de Benyamin Nétanyahou dessine une perspective d’avenir assez claire : Israël reste à Gaza »

A la tête d’une coalition qui ne tient que grâce à la participation de partis d’ultradroite, le premier ministre israélien prolonge la guerre dans le territoire palestinien, avec une armée appelée à surveiller une population privée de tout, analyse Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Publié le 20 juin 2024 à 05h30, modifié le 20 juin 2024 à 09h26 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Les stratèges pourraient évoquer le théorème du magasin de porcelaine : ce que vous cassez vous appartient. En 2002, le secrétaire d’Etat Colin Powell (1937-2021) avait utilisé la formule pour tenter de dissuader George W. Bush d’envahir l’Irak – l’opération faisait partie de la réponse américaine aux attentats du 11 septembre 2001.

Powell mettait en garde le président : « vous cassez [le régime], vous devenez propriétaire [du pays] », soit 25 millions de personnes à administrer dans un climat d’hostilité. Bush n’a pas écouté son ministre. En mars 2003, les Etats-Unis ont mis à bas le régime de Saddam Hussein, sans savoir comment le remplacer. Ils ont pris possession de l’Irak, provoqué une guerre civile entre Irakiens, redonné vie au djihadisme – sous la forme de l’organisation Etat islamique – et, ce faisant, déstabilisé la zone pour une génération. Les morts (des centaines de milliers) et les ruines de ces années de malheur hantent toujours la région.

Les comparaisons historiques ont leurs limites. Mais la politique de Benyamin Nétanyahou à Gaza semble chaque jour davantage obéir au théorème du magasin de porcelaine. A la tête d’une coalition qui ne tient que grâce à la participation de partis d’ultradroite, le premier ministre prolonge la guerre dans le territoire palestinien. Sans le dire expressément, il repousse la dernière des propositions américaines – mise au point avec le Qatar et l’Egypte, puis entérinée par l’Organisation des Nations unies (ONU).

L’enfer au bord de la Méditerranée

Joe Biden propose un cessez-le-feu immédiat en échange de la libération des otages aux mains du Hamas. Washington part du principe que cet élargissement, en dehors de quelques opérations ponctuelles, ne peut venir que d’une négociation – que réclament des manifestants israéliens de plus en plus nombreux. Sans entrer dans les détails, le plan Biden prévoit ensuite l’arrêt définitif des hostilités, le retrait de l’armée israélienne, puis un programme de reconstruction en cinq ans d’une bande de Gaza dévastée.

Qu’elles soient indépendantes ou liées à l’ONU, locales ou internationales, toutes les organisations humanitaires dressent le même tableau. L’enfer au bord de la Méditerranée. La population palestinienne – 2,3 millions d’habitants – est dans un état critique : sanitaire, alimentaire (la malnutrition touche des milliers d’enfants), psychologique. Elle ne peut pas fuir, les frontières sont fermées. Elle n’a pas accès aux tunnels. Elle paie au prix fort le type de bombardements (lourds) choisi par l’armée israélienne dans ce conflit déclenché par le Hamas. Trente-sept mille Gazaouis, selon le ministère de la santé du Hamas – dont nombre d’enfants, de femmes, de vieillards –, auraient déjà été tués dans la campagne menée à la suite de l’opération terroriste du 7 octobre 2023 – assassinats, viols, enlèvements – où quelque 1 200 personnes ont trouvé la mort.

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