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La désinformation « anticoloniale » de l’Azerbaïdjan contre la France, héritage des méthodes du KGB

La répétition des attaques de l’Azerbaïdjan contre les intérêts français, que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou en Corse, exprime l’animosité de ce pays du Caucase envers la France depuis que celle-ci a pris fait et cause pour l’Arménie.

Publié le 24 juin 2024 à 05h00, modifié le 24 juin 2024 à 07h08 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Les cris d’orfraie des autorités françaises, ces derniers mois, sur les ingérences azerbaïdjanaises en Nouvelle-Calédonie ont pu surprendre et même conduire à s’interroger sur la réalité d’une menace venant d’un petit pays du Caucase peu influent sur la scène internationale. Néanmoins, la répétition de ses attaques contre les intérêts français, visant à exacerber les séparatismes régionaux ou insulaires, a fini par convaincre que le régime de Bakou ne visait pas qu’à défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Il est apparu que cette stratégie s’inscrivait dans une histoire de déstabilisation des démocraties lancée par l’Union soviétique après la seconde guerre mondiale. Les tensions entre la France et l’Azerbaïdjan sont au plus haut depuis la reprise des hostilités avec l’Arménie pour qui Paris a pris fait et cause. Fidèle aux techniques d’ingérence et de désinformation du KGB (soviétique) et du régime russe d’aujourd’hui, le régime totalitaire de Bakou, dirigé par le président Ilham Aliev, orchestre sa campagne antifrançaise avec un certain sens de l’organisation.

Bakou a notamment soutenu la création, en juillet 2023, du Groupe d’initiative de Bakou (GIB), qui invite les indépendantistes d’outre-mer à se fédérer contre « le néocolonialisme » de la France. Selon lui, les Antilles françaises seraient en proie à « un génocide par substitution » et les ressources de la Guyane seraient « pillées ». Accusé d’être en service commandé pour son gouvernement, malgré le statut d’ONG de son organisation, Abbas Abbasov, le directeur du GIB, rétorquait, en février : « Ce n’est pas de la faute du Groupe d’initiative si ces colonies sont françaises. »

L’œil grave, le 16 mai, le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, accusait Bakou d’ingérence en Nouvelle-Calédonie, alors que des drapeaux azerbaïdjanais flottaient lors de rassemblement d’insurgés. Le 2 mars, devant le palais de justice de Bastia, en Corse, deux journalistes azerbaïdjanais avaient attiré l’attention lors d’une manifestation indépendantiste. L’un travaillait pour l’agence de presse gouvernementale d’Azerbaïdjan et l’autre pour la chaîne de télévision turque Haber Global. Dans leurs reportages, ils dépeignaient une Corse au bord de l’indépendance et dénonçaient l’arrestation de deux militants nationalistes.

Entre influence et ingérence

Début 2024, le Parlement azerbaïdjanais a réclamé « la reconnaissance pure et simple de l’indépendance de la Corse », au même titre que celle de « la Kanaky [la Nouvelle-Calédonie] et de Maohi Nui [la Polynésie française] ». Pour la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’activité du Groupe d’initiative de Bakou, né en marge du mouvement des pays non alignés, que l’Azerbaïdjan a présidé de 2019 à 2024, et dont le président Aliev est le secrétaire général, se situe à la lisière entre l’influence et l’ingérence.

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