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COP29 : « La lutte contre le changement climatique ne peut être dissociée du respect des droits humains »

L’ancien ministre Bernard Kouchner souligne, dans une tribune au « Monde », le risque d’une compromission collective de l’ONU et des démocraties si le choix de l’Azerbaïdjan comme pays hôte de la COP29 est maintenu.

Publié le 29 juin 2024 à 09h00, modifié le 29 juin 2024 à 09h47 Temps de Lecture 3 min.

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Alors que la France est plus que jamais plongée dans l’incertitude politique, il ne faut pas perdre de vue les grandes échéances internationales à l’heure où l’écologie devrait être la priorité de nos gouvernants. Le choix de l’Azerbaïdjan comme hôte de la prochaine Conférence des Nations unies sur le climat (COP29) est là pour nous le rappeler en même temps qu’elle renvoie la communauté internationale face à ses propres contradictions.

Comment peut-elle justifier la tenue d’un événement aussi crucial dans un pays qui déroge au droit international, dépend massivement des hydrocarbures et bafoue les droits de l’homme en détenant sans raison valable vingt-trois otages arméniens qui se meurent dans ses geôles ? Une année ne s’est pas écoulée depuis l’épuration ethnique des 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh que l’Azerbaïdjan s’est déjà vu attribuer l’accueil d’un événement aussi prestigieux que la COP29. Ce choix interroge tant sur le plan humanitaire qu’écologique.

La Convention des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), semble agir comme si les événements des derniers mois n’avaient pas eu lieu et donne ainsi un chèque en blanc à l’Azerbaïdjan pour continuer à violer le droit international. Après avoir imposé un blocus de plus de neuf mois sur toute la République du Haut-Karabakh, privant 120 000 Arméniens de nourriture, de médicaments et de carburant, l’Azerbaïdjan a lancé, le 19 septembre, une offensive militaire pour prendre le contrôle total du territoire procédant à un véritable nettoyage ethnique.

La production de pétrole et de gaz représente 47,8 % du PIB

Pour la première fois depuis plus de deux millénaires, plus aucun Arménien ne vit désormais dans cette région du monde. Au moment de quitter la République du Haut-Karabakh, Ruben Vardanian, philanthrope en lice pour le prix Nobel de la paix, ainsi que sept autres leaders politiques arméniens ont été pris en otage par les autorités azéries aux côtés d’une dizaine de civils.

Leur détention arbitraire est d’autant plus préoccupante qu’aucun observateur ni média étranger n’est autorisé à être présent aux procès en cours, ni à donner des indications sur leur état de santé. Depuis près de neuf mois, les appels à la libération de ces otages sont restés lettre morte. Or, et il est essentiel de le redire, la lutte contre le changement climatique ne peut être dissociée du respect des droits humains.

Un principe d’autant plus vrai alors que l’économie de l’Azerbaïdjan repose principalement, si ce n’est uniquement, sur la production de pétrole et de gaz qui représentait 47,8 % du PIB et plus de 92,5 % des recettes d’exportation en 2022. Ilham Aliev a lui-même confirmé cette orientation économique en annonçant au début de l’année vouloir augmenter la production de gaz d’un tiers sur dix ans.

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