Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« En quelques années en Hongrie, avec Viktor Orban, le système d’équilibre des pouvoirs a disparu »

L’ancienne députée Zsuzsanna Szelényi rappelle comment le premier ministre hongrois, arrivé au pouvoir en 2010 après deux échecs électoraux, est arrivé à la conclusion que le véritable changement de régime ne pouvait se faire que par des moyens plus radicaux, en polarisant le discours public.

Publié le 04 juillet 2024 à 19h00 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Le parti de Viktor Orban, le Fidesz, a connu plusieurs changements importants au cours des décennies. Un moment précis qui l’a mis sur la voie de la radicalisation fut les élections de 2002, lorsque son parti a perdu les élections alors qu’il espérait les gagner. Orban a expliqué sa défaite par la domination des médias libéraux et la persistance de ce qu’il appelait les « structures figées » postcommunistes. Il est arrivé à la conclusion que le statu quo politique était injuste, que le véritable changement de régime ne pouvait se faire que par des moyens plus radicaux et que les conservateurs devaient prendre des mesures dont ils s’étaient jusqu’ici tenus à distance.

Après sa nouvelle défaite en 2006, Orban a lancé une attaque politique agressive contre ses rivaux. Il a polarisé le discours public, dépeignant la coalition gouvernementale gauche libérale comme « l’ennemie de la nation » et s’est efforcé de mobiliser constamment les mouvements de rues. La guerre froide politique qui a duré plusieurs années a culminé avec la crise économique de 2008, qui a ouvert la voie à la victoire électorale écrasante d’Orban en 2010.

Peu avant ces élections qui ont changé sa vie, Orban a prononcé un discours devant l’élite de son parti, en déclarant qu’ « il suffisait de gagner une seule fois, mais de manière décisive, c’était la voie à suivre ». Il leur a expliqué qu’un système de pouvoir politique dispose de trois ressources qu’il fallait entretenir pour conquérir et conserver le pouvoir : les votes, l’idéologie et l’argent. C’est à cela que les Français doivent se préparer en élisant au pouvoir une formation politique radicale et révolutionnaire. (…)

La supermajorité parlementaire a permis à Orban de placer ses amis fidèles dans chaque institution de l’Etat. Les amis personnels d’Orban ont été parachutés pour des mandats de neuf à douze ans à la Cour constitutionnelle, à l’autorité nationale des médias, à l’autorité de la concurrence, à la Cour des comptes et au bureau du procureur.

Un parti assoiffé de vengeance

Cette prise de contrôle a permis de s’assurer qu’aucun comportement répréhensible du gouvernement n’aurait à répondre de ses actes, ce qui n’est pas surprenant puisque ce sont toujours les premières mesures que prennent les autocrates lorsqu’ils s’emparent du pouvoir. En l’espace de quelques années, le système d’équilibre des pouvoirs qui devait protéger l’intégrité du système démocratique a disparu. Par des choix réfléchis, le parti au pouvoir s’est emparé des institutions étatiques autrefois indépendantes, et qui sont progressivement devenues les piliers du régime à parti unique. (…)

Il vous reste 55.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.