Les Jeux olympiques (JO) font partie de ce que l’on appelle les grands événements sportifs internationaux (GESI), comme les Coupes du monde des différents sports ou des événements sportifs importants comme les championnats continentaux, le Tournoi des six nations en rugby, ou même certaines compétitions nationales comme le Tour de France cycliste, suivi par 3 milliards de téléspectateurs dans le monde.
Ces GESI posent de plus en plus la question de leur pérennité, étant donné leur impact environnemental dans le contexte d’un changement climatique maintenant perçu par la plupart. L’empreinte carbone des JO précédents était en moyenne de 3,3 millions de tonnes (Mt) à Londres (2012), 3,6 Mt à Rio (2016) et de 1,97 Mt à Tokyo (2020).
Pour Paris elle est prévue à 1,58 Mt. Chaque GESI étant générateur d’émissions importantes (3,6 Mt pour la Coupe du monde de football au Qatar selon la FIFA, mais entre 5 et 7 Mt selon d’autres calculs), avec seulement trois par an, on aurait des émissions autour de 15 Mt, soit 0,03 % des émissions mondiales annuelles.
80 % des émissions liées aux transports
Cela peut paraître négligeable et ne pas justifier des efforts de réduction, mais accepter cet argument conduirait à le généraliser partout où les émissions ne dépassent pas un seuil fixé en oubliant que c’est le total qui compte. Par exemple, tous les pays ayant des émissions représentant moins de 1 % du total représentent ensemble 22 % de ce total. Il est donc injustifiable de ne rien faire pour réduire l’empreinte carbone des GESI.
Certes, les JO de Tokyo avaient amorcé une trajectoire descendante, mais c’était pendant la pandémie qui a empêché les spectateurs internationaux de venir. Or, les transports représentent en moyenne 80 % des émissions selon Carbone 4, le cabinet qui a mis au point la comptabilité carbone. Ils ne peuvent donc pas servir de référence, mais révèlent que l’effort de réduction des émissions doit porter en priorité sur les spectateurs venant de loin en avion.
On peut d’ailleurs déjà anticiper que la prochaine Coupe du monde de football qui se déroulera sur trois pays (Etats-Unis, Canada, Mexique) sera à la source d’émissions importantes, puisque l’avion sera le principal moyen de transport pour aller d’un site à un autre. Quant aux JO de Paris, le 1,58 Mt annoncé n’est qu’une promesse qu’il faudra vérifier, mais reste de toute façon à un niveau trop important pour que des JO ayant un tel impact puissent exister encore longtemps. Il est donc nécessaire d’envisager des solutions.
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