Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« La France doit se montrer un partenaire fiable, à la hauteur des moyens qu’elle s’est engagée à fournir à l’Ukraine »

Alors que l’incertitude politique semble avoir brutalement effacé la France de la scène internationale, il serait bon que les différentes forces prétendant aujourd’hui à son gouvernement démontrent leur responsabilité sur le soutien à l’Ukraine, préconise, dans une tribune au « Monde », le chercheur à l’IFRI Elie Tenenbaum.

Publié le 05 août 2024 à 08h42 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

A défaut de lui offrir une perspective d’adhésion, le sommet de l’OTAN qui s’est tenu du 9 au 11 juillet à Washington s’est attaché à renforcer les instruments d’assistance militaire à l’Ukraine pour lui permettre de résister à la guerre d’agression à grande échelle que lui impose la Russie depuis le 24 février 2022. Pourtant l’enveloppe de 40 milliards d’euros d’aide multidimensionnelle à l’Ukraine annoncée au sommet pour l’année à venir est inférieure à la moyenne des deux années précédentes.

D’ores et déjà la trajectoire politique américaine laisse présager un soutien financier de Washington inférieur à ce qu’il a été par le passé. L’Allemagne, premier donateur européen, vient pour sa part d’annoncer qu’elle allait diviser par deux en 2025 son volume d’aide militaire à Kiev, de 8 à 4 milliards d’euros. Alors que la France peine à se choisir un nouveau gouvernement, il est plus que jamais nécessaire qu’elle se montre un partenaire fiable, à la hauteur des moyens qu’elle s’est engagée à fournir. Il y va de sa crédibilité politique, mais aussi de l’avenir de la sécurité du continent européen.

Après deux ans et demi de guerre, l’Ukraine entre dans un hiver stratégique. L’échec, à l’automne 2023, de son offensive destinée à reconquérir une partie des territoires occupés par la Russie a été suivi d’une crise des effectifs et des munitions. Si la loi sur la mobilisation, qui abaisse l’âge de la conscription, et le déblocage de l’aide américaine en mars ont permis d’y remédier en partie et de stabiliser la situation, la dynamique reste précaire.

Pour la première fois depuis le début de la guerre, l’aviation russe réussit à imposer une forme de supériorité aérienne. L’Ukraine, qui disposait initialement de vastes stocks de missile sol-air, arrive aujourd’hui à court d’intercepteurs, un déficit qu’elle paye aujourd’hui chèrement.

Fenêtre hivernale

Sur les arrières, le territoire ukrainien est la cible de salves de missiles de croisière et balistiques qui ont méthodiquement détruit les centrales thermiques et hydroélectriques du pays. Certains envisagent d’ores et déjà une nouvelle vague de plusieurs millions de réfugiés arriver en Europe, fuyant le froid et les bombes.

Dans ce contexte, la possible élection en novembre de Donald Trump et de son colistier J.D. Vance, notoirement hostile à l’aide financière américaine à l’Ukraine, vient encore assombrir l’horizon. Même en cas de victoire de Kamala Harris, une volonté de réduire l’implication américaine face à un Congrès divisé est à prévoir. Au Kremlin, Vladimir Poutine mise évidemment sur cette tendance pour en tirer profit. Il dispose de stocks militaires et d’une capacité de production suffisants pour dominer par la puissance de feu. La fenêtre hivernale qui se dessine est pour lui une occasion unique de maximiser les gains de sa guerre d’agression.

Il vous reste 51.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.