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La peur s’installe en Hongrie pour les homosexuels contraints à la discrétion

Un membre du Fidesz détaille les conséquences de la loi interdisant la représentation de l’homosexualité devant les mineurs, loi qui inquiète les LGBTQ mais aussi les milieux culturels.

Par  (Budapest, envoyé spécial)

Publié le 29 juin 2021 à 21h12, modifié le 30 juin 2021 à 12h54

Temps de Lecture 7 min.

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Un drapeau LGBT lors d’une manifestation contre la loi interdisant la représentation de l’homosexualité devant les mineurs, à Budapest, le 16 juin 2021.

Lundi 28 juin au soir, Laszlo, Zoltan et Gabor se retrouvent au café Why Not, l’un des quelques bars gay de la capitale hongroise. A l’abri de ce cocon des bords du Danube, les trois trentenaires – qui préfèrent qu’on ne publie pas leur nom – déballent des années de brimades et de refoulements dans ce pays d’Europe centrale qui a adopté, le 15 juin, l’une des lois les plus restrictives du Vieux Continent pour les LGBT. Elle interdit de « représenter l’homosexualité et le changement de genre » devant les enfants de moins de 18 ans.

« En Hongrie, la sexualité est déjà un tabou, et maintenant la loi va interdire qu’on parle de l’orientation sexuelle à l’école, cela va augmenter les tendances suicidaires chez les jeunes homosexuels », craint Laszlo, 31 ans, qui travaille comme infirmier dans un hôpital comme son compagnon Zoltan et leur ami Gabor. Les trois hommes, qui sortent de mois éreintants de lutte contre le Covid-19, s’inquiètent toutefois de cette législation, mais restent prudents. « Ici, nous devons faire très attention pour ne pas perdre notre travail, même dans un hôpital », estime Laszlo.

Malgré le soin qu’il met, comme tous les gays du pays, à cacher son homosexualité – en ne tenant jamais la main de son partenaire dans la rue ou en jouant les machos dès qu’un groupe potentiellement menaçant approche –, il s’inquiète désormais des réseaux sociaux. « Hier j’ai voulu partager sur Facebook une vidéo montrant deux homosexuels, pas du tout une scène pornographique, et pourtant elle a été effacée », s’étonne-t-il.

Lui qui a grandi au sein de la minorité hongroise de Roumanie est pourtant venu habiter à Budapest en espérant profiter de la relative tolérance de la capitale hongroise. « En Roumanie, mon père sait probablement que je suis gay, mais le sujet reste un tabou entre nous. C’est un admirateur de Viktor Orban. »

« La nouvelle loi franchit un seuil »

Pour les trois hommes, le premier ministre nationaliste hongrois et la dernière loi de sa politique anti-LGBT sont devenus une raison majeure de songer à quitter le pays, même si rien n’est simple quand on s’est endetté pour acheter un appartement ou qu’on ne parle pas de langues étrangères. « Et pourtant on l’aime la Hongrie », assure Gabor, les larmes aux yeux.

La loi est en application depuis mercredi 23 juin et sa promulgation par le président hongrois. D’abord destinée à « renforcer la lutte contre la pédophilie », elle a été amendée à la dernière minute par des députés du Fidesz, le parti de M. Orban, pour interdire de montrer aux mineurs des contenus « homosexuels ou transgenres ».

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