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Mort du cardinal australien George Pell, réformateur du Vatican tombé pour une affaire de pédocriminalité

Nommé au secrétariat pour l’économie par le pape François en 2014, le dignitaire catholique était l’un des plus puissants de la curie avant d’être reconnu coupable, puis acquitté, de viols et d’agressions sexuelles sur des enfants de chœur dans les années 1990.

Par  et  (Sydney, correspondance)

Publié le 12 janvier 2023 à 09h28, modifié le 12 janvier 2023 à 09h32

Temps de Lecture 3 min.

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Le cardinal George Pell officie la messe d’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse, à Sydney (Australie), le 15 juillet 2008.

Le cardinal australien George Pell, l’un des acteurs majeurs du pontificat de François, est mort à Rome mardi 10 janvier, à l’âge de 81 ans, d’une complication cardiaque après une opération. Il incarnait à la fois certaines réussites et impasses évidentes du règne du pape argentin. Il était ainsi à l’origine de l’introduction, dans les finances de la curie romaine, de règles de bonnes pratiques de gestion et de transparence, avant d’être l’accusé d’un retentissant procès, en Australie, pour l’agression sexuelle de deux enfants de chœur dans les années 1990, qui lui a valu de passer quatre cent quatre jours en prison avant d’être acquitté au bénéfice du doute. Le pape a rendu hommage mercredi « à sa collaboration diligente avec le Saint-Siège dans sa réforme économique dont il a jeté les bases avec détermination ».

A peine élu pape, le réformateur François avait choisi, en 2013, ce cardinal conservateur pour faire partie du collège de cardinaux chargé de réorganiser le Vatican et de préparer la nouvelle constitution apostolique. Né le 8 juin 1941 à Ballarat, dans l’Etat de Victoria en Australie, évêque de Melbourne (1996-2001), puis de Sydney, créé cardinal en 2003 par Jean Paul II, George Pell s’était vu confier, en 2014, le tout nouveau secrétariat pour l’économie, ce qui faisait de lui le deuxième plus puissant dignitaire de la curie.

François pensait pouvoir compter sur le caractère bien trempé du prélat, ancien joueur de football australien de haut niveau, pour imposer de nouvelles pratiques économiques à l’administration vaticane, marquée par la culture des arrangements conclus à l’abri des regards. A ce poste, il avait mis en route une série de réformes qui ont bousculé les habitudes et les intérêts et n’ont pas manqué de se heurter à l’inertie et aux mécontentements.

Le « Bouledogue »

Dans son pays natal, où il était reconnu pour ses qualités de gestionnaire et de chef politique, c’est a contrario son conservatisme qui a d’abord hérissé ses opposants. « A l’instar du pape Benoît XVI, il était conservateur sur les questions morales et au niveau de la doctrine. Mais, à la différence du pape allemand, timide et calme, Pell était un Australien bruyant et impétueux », se souvient Miles Pattenden, chercheur au sein de l’Université catholique australienne. Celui qui était surnommé le « Bouledogue » pour sa combativité et sa détermination féroces, n’a cessé de s’opposer au mariage pour tous – qualifiant l’homosexualité de « danger pour la santé » –, à la contraception, à l’avortement ou encore à l’euthanasie. « Il appartiendra aux historiens d’évaluer son impact sur la vie de l’Eglise en Australie et au-delà, mais il a été considérable et durera longtemps », a déclaré l’archevêque de Sydney peu après l’annonce de sa mort, tandis que le premier ministre travailliste, Anthony Albanese, se contentait d’offrir ses « condoléances à tous ceux qui sont en deuil aujourd’hui ».

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