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En Australie, un marché immobilier aux airs de Far West pour les locataires

Dans un contexte hyperconcurrentiel, les personnes à la recherche d’un logement en sont réduites à surenchérir sur le montant des loyers demandés. Les propriétaires, de leur côté, s’engagent rarement au-delà d’un an.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 06 avril 2023 à 03h30

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE SYDNEY

Le terrain d’un projet de construction pavillonnaire dans la banlieue de Sydney, le 4 mai 2022.

En ce premier samedi d’avril, Nicky Britt, une quinquagénaire dynamique à la recherche d’un logement dans la banlieue nord de Sydney, attend de visiter une énième propriété à l’abri de sa voiture. Des gouttes de pluie s’écrasent sur son pare-brise tandis qu’elle observe la maison de brique rouge, flanquée d’une quarantaine de marches et d’un jardin mal entretenu, offerte à la location. Cette mère de famille, divorcée, est prête à pas mal de concessions pour trouver un logement avant la fin de son bail. Le temps presse. Son dossier a déjà été refusé cinq fois. En pleine crise du marché locatif, l’île-continent a pris des airs de Far West pour tous ceux qui ne sont pas propriétaires. « La version immobilière de Hunger Games », titrent désormais les médias australiens.

Depuis la réouverture des frontières, fermées entre mars 2020 et novembre 2021 pour protéger le pays de la pandémie, le taux d’inoccupation a chuté pour atteindre 1,47 % en février, un plus bas depuis la crise financière mondiale de 2007-2008. Profitant de la forte demande comme d’une législation qui leur est favorable, les propriétaires ont procédé à des augmentations de loyer inédites : + 37 % ces trois dernières années. « Bien sûr, les prix sont délirants, mais ce qui m’angoisse le plus aujourd’hui, c’est le peu de maisons à visiter », déplore Nicky Britt, qui, avec un seul salaire, voit sa candidature systématiquement rejetée. « En tant que mère célibataire, je coche toutes les mauvaises cases et je n’ai pas les moyens de payer davantage pour faire sortir mon dossier du lot. »

Pour retenir l’attention de propriétaires tout-puissants dans ce marché hyperconcurrentiel, les potentiels locataires en sont réduits à surenchérir sur le montant des loyers demandés. Fin février, l’agence immobilière Viewey a notamment rapporté, dans une communication interne, le cas d’un deux-pièces, à Sydney, proposé à la location pour 1 600 euros par mois. Parmi les trente et une personnes ayant manifesté leur intérêt, l’une d’elles a offert 37,5 % de plus pour décrocher l’appartement. Une proposition évidemment acceptée. Car si cette pratique est interdite, depuis décembre, dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, cela ne vaut que lorsqu’elle est le fait du bailleur. « Les locataires ont parfaitement le droit de surenchérir et ils le font fréquemment », dit en souriant Maddy Di Angelo, de l’agence Raine & Horne, qui, en ce week-end pluvieux, s’apprête à faire découvrir un deuxième bien après la maison de brique rouge. Dix minutes avant son arrivée, une dizaine de personnes l’attendent déjà sous le ciel sombre. Dans le centre-ville de Sydney, il n’est pas rare que plus d’une centaine de personnes jouent des coudes pour visiter un appartement sans intérêt particulier. « La concurrence est rude, s’agace Peter, longtemps expatrié en Asie. C’est particulièrement difficile quand on est à la recherche d’un bail un peu plus long. »

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