Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les Australiens disent non à la « voix » aborigène

La proposition qui devait permettre la reconnaissance constitutionnelle des peuples autochtones à travers la création d’un organe consultatif a été rejetée par référendum samedi.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 15 octobre 2023 à 14h42, modifié le 16 octobre 2023 à 09h26

Temps de Lecture 3 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Jacinta Nampijinpa Price, qui suit les questions liées aux Aborigènes pour le chef de l’opposition Peter Dutton, à l’issue des résultats du référendum sur les droits des indigènes, à Brisbane (Australie), le 14 octobre 2023.

Les Australiens ont manqué, à une large majorité, un rendez-vous avec l’histoire : invités à se prononcer par référendum, samedi 14 octobre, sur la reconnaissance constitutionnelle des Aborigènes, ils ont répondu non à 60,68 %, selon un décompte lundi matin, enterrant un projet en gestation depuis plus de six ans.

« Il est très clair que la réconciliation est morte », déclarait, peu après l’annonce des premiers résultats, Marcia Langton, l’une des grandes voix de la communauté des « peuples indigènes ». Comme nombre de partisans du « oui », elle n’a caché ni sa déception ni son amertume devant ce qui a été perçu comme une fin de non-recevoir adressée à la plus ancienne civilisation de la planète. « Il nous appartient maintenant à tous de nous rassembler et de trouver un autre chemin menant vers le même objectif de réconciliation. Je suis optimiste quant à notre capacité à y parvenir », tentait de rassurer le chef du gouvernement travailliste, Anthony Albanese.

A l’annonce de la tenue de ce référendum, à la fin de décembre 2022, le oui bénéficiait d’une confortable avance avec plus de 60 % des intentions de vote. « Des organes de ce type, qui facilitent le dialogue avec le pouvoir en place, existent et fonctionnent parfaitement dans plusieurs Etats comme la Nouvelle-Zélande, le Canada ou encore les pays nordiques. Il s’agissait d’une proposition très modeste qui aurait dû recevoir un soutien bipartisan », observe Amanda Nettelbeck, professeure d’histoire coloniale à l’université d’Australie.

Inégalités criantes

Ce ne fut pas le cas. Le chef de l’opposition conservatrice, Peter Dutton, a appelé à dire non à cette initiative portée par Anthony Albanese pour répondre à la demande formulée, en 2017, par les peuples autochtones dans la déclaration d’Uluru. Ce document, résultat d’un important travail de dialogue et de consultations, reposait sur trois principes et autant d’étapes : l’établissement d’une « voix », la mise en place d’une commission Vérité et la signature d’un traité.

Lire aussi (2017) : Article réservé à nos abonnés Les Aborigènes, toujours en lutte pour leur pleine reconnaissance

Si, à l’époque de la colonisation, l’Empire britannique avait conclu des accords avec la plupart des peuples premiers, ce ne fut pas le cas sur l’île-continent, qu’il considéra comme une « terra nullius », une terre n’appartenant à personne. Les Aborigènes, décimés par les maladies apportées par les colons et les massacres, puis objets de politiques d’assimilations qui ont notamment permis le retrait d’enfants à leurs parents jusqu’aux années 1970, sont toujours victimes d’inégalités criantes avec une espérance de vie de huit ans inférieure à la moyenne nationale, des taux d’incarcération et de suicide supérieurs et un accès plus difficile à l’éducation, à l’emploi comme aux services de santé.

Il vous reste 52.7% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.