Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'ĂŞtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le populiste Javier Milei, candidat à la présidentielle en Argentine, capte « le vote de la colère » à Salta

Favori pour le premier tour de l’élection présidentielle qui aura lieu dimanche, le candidat ultralibéral promet de réduire l’Etat à presque rien. Il bénéficie du discrédit des gouvernements successifs, alors que l’inflation nourrit une pauvreté qui touche 40 % de la population.

Par  (San Antonio de los Cobres, Salta (Argentine), envoyĂ©e spĂ©ciale)

Publié le 21 octobre 2023 à 05h00, modifié le 21 octobre 2023 à 14h47

Temps de Lecture 6 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Des partisans du candidat de Liberty Advances, Javier Milei, devant l’hôtel où il est arrivé à Salta (Argentine), le 12 octobre 2023.

Filles et garçons poussent des hurlements comme devant une rock star, ce jeudi 12 octobre, dans les rues de Salta, la capitale de la province du même nom, dans le Nord-Ouest argentin. Lorsque l’ultralibéral Javier Milei, depuis l’arrière du pick-up qui fend la foule, se met à agiter une tronçonneuse pétaradante, symbole de ce qu’il compte faire avec les dépenses publiques et l’Etat en général, la foule scande : « La caste a peur, Milei président ! »

Le candidat populiste d’extrême droite, favori dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle du dimanche 22 octobre, devait bien cette visite à Salta : arrivé en tête lors des primaires du 13 août – un scrutin obligatoire préfigurant la présidentielle – dans 16 des 24 provinces du pays, c’est ici, à 1 500 kilomètres de Buenos Aires, que l’outsider a obtenu sa victoire la plus éclatante, avec 50 % des voix.

Mais c’est encore plus loin, à 165 kilomètres de Salta, en pleine Puna – les hauts plateaux andins –, que Javier Milei, sans y avoir jamais mis les pieds ni fait coller la moindre affiche, a obtenu son score le plus élevé, 63 %, avec une différence de 45 points avec le candidat arrivé en deuxième position, le péroniste Sergio Massa, actuel ministre de l’économie.

« On n’a pas vu venir le score de Milei, reconnaît Alberto Carral, le maire (péroniste) de San Antonio de los Cobres, bourg de 7 000 habitants perché à 3 775 mètres d’altitude et chef-lieu du département des Andes. On a été trop confiants. Mais maintenant, on travaille fort pour faire gagner Sergio Massa. » Ces dernières semaines, l’édile a fait du porte-à-porte, distribuant des paniers alimentaires. « Personne n’est dupe, les gens reçoivent le paquet, mais ce n’est pas pour ça qu’ils vont changer leur vote », glisse un fonctionnaire qui préfère taire son nom.

Supprimer le peso

« Le seul à avoir fait campagne ici pour les primaires, c’est Milei, sur les réseaux sociaux. Les autres ont fait ça à l’ancienne, on ne les a pas vus. Dimanche, je vais voter pour lui », affirme Mario Soriano, un étudiant de 22 ans. Au loin, sur la route cahotante, passe un camion chargé. Tous les jours, des poids lourds emportent l’or, l’argent, le borate et bientôt le lithium des mines entourant San Antonio de los Cobres. « On nous dit que notre région est riche, alors pourquoi sommes-nous toujours aussi pauvres ? », soupire Mario. Les villageois se plaignent de ne pas voir les retombées économiques de l’exploitation par des multinationales de toutes ces ressources.

Il vous reste 73.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.