![Anthony Albanese, lors de la cérémonie d’ouverture de la 6e Exposition internationale d’importation de la Chine, à Shanghai, le 5 novembre 2023.](https://img.lemde.fr/2023/11/05/0/0/8256/5504/664/0/75/0/857570f_1699204363616-899249.jpg)
Rarement une visite officielle n’aura suscité autant d’intérêt aux antipodes : lundi 6 novembre, Anthony Albanese a été le premier chef du gouvernement australien reçu par le président chinois, Xi Jinping, à Pékin, en sept ans. Peu avant cette rencontre, qui devait marquer la fin de trois années de fortes turbulences entre les deux pays, le leader travailliste a dit s’attendre à un « dialogue constructif ».
« La Chine est notre partenaire commercial le plus important. Elle représente plus de 25 % de nos exportations et un emploi sur quatre dépend de notre commerce avec elle », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse, tout en reconnaissant des différences de « systèmes politiques », de « valeurs » et « d’intérêts ». « L’Australie cherchera toujours à coopérer avec la Chine où elle le pourra, elle sera en désaccord là où elle le devra, et poursuivra son intérêt national », a-t-il encore insisté.
M. Albanese a fait de cette phrase son mantra, depuis son arrivée au pouvoir en 2022 et durant les longs mois qui lui ont été nécessaires pour renouer le lien avec la Chine, rompu après avril 2020. Canberra avait alors réclamé l’ouverture d’une enquête sur les origines du Covid-19, provoquant un gel des relations sino-australiennes : les officiels chinois avaient cessé de répondre aux appels de leurs homologues australiens. Pékin avait ensuite infligé des mesures de rétorsion sur une dizaine de produits d’exportation portant sur une valeur annuelle de 20 milliards de dollars australiens (12 milliards d’euros). La relation entre les deux pays, déjà dégradée à la suite de l’adoption, par l’Australie, d’une série de mesures visant à défendre sa souveraineté et sa sécurité à partir de 2017, avait alors touché le fond.
« En soi, cette visite représente une forme d’accomplissement pour le gouvernement australien. Elle est une étape importante dans ses efforts pour stabiliser la relation », souligne Richard Maude, chercheur pour l’Asia Society Policy Institute.
« Points de frictions à aborder »
L’exécutif, qui a placé le dialogue au cœur de sa démarche mais ne veut rien céder sur les questions de sécurité, s’était déjà félicité d’avancées notables ces derniers mois avec les premières rencontres ministérielles, la levée de la plupart des mesures de rétorsion commerciales, puis, enfin, le retour de la journaliste australienne d’origine chinoise, Cheng Lei, le 11 octobre, placée en résidence surveillée pendant trois ans par le régime communiste pour avoir été accusée d’espionnage. L’Australie a également donné des gages de bonne volonté, notamment le 20 octobre, en annonçant qu’elle n’avait pas de raisons de remettre en cause le bail emphytéotique du port de Darwin, accordé, en 2015, à Landbridge, une entreprise appartenant à un milliardaire chinois proche du pouvoir.
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