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Aux Etats-Unis, les enfants, nouvelles victimes de l’épidémie de fentanyl

Les émanations de cet opiacé de synthèse, à l’origine d’une véritable hécatombe en Californie, sont maintenant responsables de surdoses mortelles chez des enfants de moins de 5 ans.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 27 décembre 2023 à 18h36, modifié le 28 décembre 2023 à 10h25

Temps de Lecture 3 min.

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Un mémorial à la porte d’une garderie, après la mort d’un enfant et l’intoxication de trois autres, à la suite d’une exposition présumée au fentanyl, à New York, le 21 septembre 2023.

Phoenix Castro n’avait que 3 mois quand elle a été déclarée morte le matin du 13 mai par les secouristes de San José (Californie) appelés en urgence par son père. Dans la cuisine de l’appartement, les enquêteurs ont trouvé un capharnaüm de pipes en verre et de drogues diverses au milieu des biberons. L’autopsie a établi que le bébé avait succombé à une surdose de méthamphétamine et de fentanyl. Des traces de cet opiacé de synthèse ont été détectées « partout sur son pyjama à fleurs », ont détaillé les enquêteurs.

Lire la lettre de Washington : Article réservé à nos abonnés Le fentanyl, la drogue qui ravage les Etats-Unis

Le père, David Castro, 38 ans, qui a déjà deux autres enfants de 3 et 4 ans, a été inculpé en octobre pour maltraitance à enfant. La mère, Emily De La Creda, 39 ans, n’a pas pu l’être. Quatre mois après la mort de son bébé, elle avait elle-même succombé à une surdose de fentanyl dans le même appartement.

Avec son pyjama fleuri, Phoenix Castro est devenue l’emblème de la phase actuelle de l’épidémie de fentanyl aux Etats-Unis : celle qui affecte aussi les enfants en bas âge. Du Kentucky à l’Oklahoma, la presse a relaté des exemples d’enfants victimes de l’opioïde, avant même l’âge de pouvoir se saisir par eux-mêmes d’un quelconque objet ou aliment.

A New York, Nicholas Dominici, 1 an, a succombé à une surdose fin septembre, alors qu’il faisait la sieste à la crèche. Le fentanyl était entreposé sous un matelas. A Milwaukee (Wisconsin), une mère de 29 ans a été inculpée mi-novembre pour la mort de sa petite fille de 10 mois – le septième décès lié au fentanyl d’un enfant de moins de 5 ans dans cette ville. Des tests sanguins sur ses trois autres enfants ont aussi révélé la présence de fentanyl.

A la fin des années 1980, le crack avait fait des ravages parmi les nouveau-nés. Les « bébés cocaïne », exposés à la drogue dans le ventre maternel, naissaient souvent avant terme, et ne pesaient parfois pas même 1 kilo. Les fentanyl babies meurent directement d’overdose, sans que les soignants sachent exactement comment ils ont été en contact avec les particules d’opioïdes présents dans leur environnement. En 2021, dix enfants de moins de 5 ans avaient été victimes de surdose dans le Missouri. En 2022, leur nombre a doublé.

Augmentation de l’usage chez les jeunes

Malgré les opérations coups de poing des autorités pour arrêter les dealeurs, malgré la distribution de Narcan, le médicament qui permet de contrer l’effet des opioïdes sur l’organisme, malgré les pressions diplomatiques exercées sur la Chine par l’administration Biden pour freiner l’importation illégale de précurseurs chimiques, les statistiques de fin d’année n’ont pas montré d’amélioration en Californie, l’Etat qui compte le plus de morts par overdose chaque année (7 000 en 2022). Les saisies de fentanyl ont pourtant augmenté de 594 %, et le budget consacré à la crise a atteint 1 milliard de dollars.

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