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Le gouvernement néo-zélandais met la barre très à droite

Le premier ministre, Christopher Luxon, a dû s’allier avec des nationalistes « antiwoke » et des libertariens pour former une coalition. Son objectif est de mettre à bas l’héritage progressiste de la travailliste Jacinda Ardern.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 15 janvier 2024 à 04h00, modifié le 15 janvier 2024 à 06h27

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE SYDNEY

Christopher Luxon, après la victoire du Parti national aux élections législatives néo-zélandaises, à Auckland, le 14 octobre 2023.

Il s’agit d’un virage politique à 180 degrés que les électeurs néo-zélandais n’avaient pas forcément anticipé. Après six années de règne travailliste, le Parti national (NZNP, centre droit), dirigé par Christopher Luxon, a remporté les élections législatives d’octobre. Mais ce qui aurait pu être une alternance habituelle entre les deux grandes formations de gouvernement a pris une autre tournure quand le chef de file du NZNP s’est allié à deux petites formations radicales – les libertariens d’ACT New Zealand et les nationalistes « antiwoke » de New Zealand First – pour obtenir une majorité parlementaire et devenir premier ministre.

Depuis, son gouvernement, considéré comme le plus à droite en près de quarante ans, s’est fixé un premier objectif : mettre à bas l’essentiel de l’héritage progressiste de Jacinda Ardern durant les cent premiers jours de son mandat, soit d’ici début mars

L’ancien PDG d’Air New Zealand a donné le ton le jour même de sa prise de fonctions, le 27 novembre, en annonçant, à la surprise générale, son intention d’abroger la loi destinée à interdire le tabac aux jeunes générations nées après 2008, qui devait entrer en vigueur en juillet. Dénonçant « la baisse significative des revenus de l’Etat » qu’elle aurait entraînée, sa ministre des finances, Nicola Willis, a affirmé vouloir ainsi contribuer « au financement des baisses d’impôts », suscitant un tollé parmi les experts en santé publique qui avaient unanimement salué la mesure.

Les Maoris, principales victimes

L’abandon de cette initiative ne figurait pas dans le programme électoral du Parti national. Mais il était inscrit dans celui de New Zealand First, arrivé en cinquième position des élections avec 6 % des suffrages. Pour s’assurer de son soutien comme de celui des libertariens d’ACT alors qu’il ne possédait qu’une majorité relative, Christopher Luxon a négocié pendant six longues semaines un accord de coalition au terme duquel il a repris certaines de leurs propositions et renoncé à quelques-unes des siennes, dont celle qui lui aurait permis de financer l’une de ses grandes promesses de campagne : des baisses d’impôts, en autorisant les acheteurs étrangers à réintégrer le marché immobilier national. « Il a fait beaucoup de compromis et le sentiment général est que les petits partis ont particulièrement bien mené leur barque durant ces pourparlers », estime Mark Boyd, chercheur en science politique à l’université d’Auckland.

Principales victimes de cette alliance : les Maoris, qui représentent 17 % de la population néo-zélandaise et enregistrent des taux de pauvreté, de chômage et d’incarcération supérieurs à ceux de leurs concitoyens. Durant ses deux mandats, Jacinda Ardern (2017-2023) avait favorisé la transmission de leur langue, œuvré à ce qu’ils soient mieux représentés et soutenu des accords de cogestion. A contrario, la majorité conservatrice s’est fixé pour objectif de limiter drastiquement l’usage de leur langue par les autorités publiques, de démanteler l’autorité de santé maorie ou encore de supprimer la cogestion des services publics.

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