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En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le bilan meurtrier des affrontements tribaux aggravé par la dissémination des armes d’assaut

De nouvelles violences ont fait plus d’une cinquantaine de morts dans la nuit de samedi à dimanche à 600 kilomètres au nord-ouest de la capitale.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 20 février 2024 à 18h55, modifié le 21 février 2024 à 09h47

Temps de Lecture 3 min.

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Capture d’écran d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux après une embuscade dans la province d’Enga, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 19 février 2024.

Les forces de l’ordre ont continué, mardi 20 février, à ratisser la brousse à la recherche des victimes du massacre, commis dans la nuit de samedi à dimanche, près de la ville de Wabag (Nord), à quelque 600 kilomètres au nord-ouest de la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Port Moresby. Lundi soir, elles avaient déjà retrouvé plus d’une cinquantaine de corps, éparpillés sur des routes et au bord d’une rivière. Cette énième flambée de violence inquiète dans le pays mélanésien en proie à des affrontements tribaux d’une ampleur inédite depuis les élections législatives de 2022.

Selon les autorités de ce pays d’environ 10 millions d’habitants, jusqu’à dix-sept tribus seraient impliquées dans les combats qui ensanglantent actuellement la province montagneuse d’Enga, dans les Hautes-Terres. Samedi soir, les guerriers de l’une de ces tribus, secondés par des mercenaires, s’apprêtaient à en attaquer une autre quand ils ont été tués, par balles, au cours d’une embuscade tendue par un groupe lourdement armé.

« Des hommes d’affaires, des dirigeants et des élites instruites fournissent des armes, des munitions et financent le recrutement de tireurs. Ils doivent être identifiés », a dénoncé lundi Miki Kaeok, député local, en appelant à l’instauration de l’état d’urgence. En 2023, déjà, des affrontements entre ces mêmes tribus avaient fait quelque 70 victimes. Il avait alors suffi de la mort d’un homme pour déclencher un interminable cycle de représailles à travers ces montagnes où, depuis des temps immémoriaux, les tribus résolvent leurs différends territoriaux par la force et pratiquent la vendetta.

Appel à déposer les armes

Jusqu’à ces dernières décennies, elles respectaient les règles d’engagement traditionnelles et se combattaient essentiellement avec des arcs et des flèches. Depuis les années 2000, des fusils d’assaut et des semi-automatiques ont progressivement fait leur apparition dans la jungle, rendant ces rixes plus meurtrières. Désormais, les villageois ont accès aux armes les plus sophistiquées – y compris des drones –, en provenance d’Indonésie et d’Australie, qui seraient échangées contre de la drogue, de l’argent et des femmes.

Selon George Kakas, le chef de la police de la province d’Enga, interrogé en août 2023 par le quotidien The Australian, « des hommes d’affaires et des personnalités politiques », soucieux de « protéger leur territoire et leurs terres tribales », seraient impliqués dans ce trafic.

Ce nouveau cycle de violence, qui a fait des dizaines de milliers de déplacés, a débuté pendant les législatives de 2022. Des groupes politiques rivaux s’étaient alors écharpés sur fond d’accusations de corruption, de bourrages d’urnes ou encore de triche dans le décompte des voix. « Les tribus soutiennent différents candidats. Lorsque l’un de ces candidats est accusé de malversations, cela peut causer des violences et rapidement dégénérer en affrontements tribaux », explique Oliver Nobetau, chercheur pour le programme des îles du Pacifique du Lowy Institute. Malgré le déploiement d’une centaine de soldats dans la région, le calme n’est jamais revenu.

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