Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

A Sydney, la police en uniforme indésirable à la Marche des fiertés

En Australie, un sordide fait divers, fin février, a mis le feu aux poudres entre la communauté LGBTQIA + et les forces de l’ordre de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 07 mars 2024 à 03h00, modifié le 07 mars 2024 à 09h47

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

LETTRE DE SYDNEY

Un groupe appelé « Pride in Protest » brandit une banderole hostile à la police, alors que 200 chars et des milliers de personnes participent au défilé annuel du Mardi Gras gay et lesbien à Sydney, le samedi 2 mars 2024.

Exit, uniformes et casquettes. La police de Nouvelle-Galles du Sud a finalement été invitée à participer, comme chaque année, à la Marche des fiertés qui a clôturé, le 2 mars, trois semaines de festivités arc-en-ciel dans les rues de Sydney, mais à la condition expresse qu’elle fasse profil bas. En Australie, la relation historiquement compliquée entre les forces de l’ordre et le mouvement LGBTQIA + (lesbien, gay, bisexuel, transgenre, queer, intersexe et asexuel) s’est dégradée à la suite d’un sordide fait divers, fin février : un double meurtre commis au sein de cette communauté.

Les corps de Jesse Baird, présentateur de télévision de 26 ans, et de son compagnon, Luke Davis, 29 ans, membre du personnel navigant de Qantas, ont été découverts, mardi 27 février, près d’un monastère dans une zone rurale de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud (NSW), dans le sud-est de l’île-continent. Les recherches, qui ont duré une interminable semaine sous l’œil des caméras, ont été suivies par tout le pays, interloqué par le profil du principal suspect, Beau Lamarre-Condon.

Ce jeune homme de 28 ans a poursuivi une carrière de blogueur spécialisé dans les célébrités – il avait, entre autres, posé aux côtés de Lady Gaga, de Miley Cyrus ou encore de Harry Styles − avant d’intégrer les rangs de la police. Lui-même homosexuel, il a entretenu une liaison intermittente avec Jesse Baird et aurait prémédité son crime. Peu avant les faits, il a notamment acheté un sac pour planche de surf, qui servira à transporter l’une de ses deux victimes. Pour tuer son ancien amant et le compagnon de celui-ci, Beau Lamarre-Condon aurait utilisé son arme de service, un pistolet semi-automatique Glock qu’il avait emprunté en prévision de son affectation à la surveillance d’une manifestation propalestienne. La police a immédiatement annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’accès et le stockage des armes de service.

De précédents incidents

« La police a inculpé un homme pour les meurtres, un agent de la police de NSW qui a précédemment participé au défilé du Mardi gras », ont noté les représentants de la Marche des fiertés de Sydney, réputée dans le monde entier. Etant donné le contexte et pour ne pas « intensifier les sentiments (…) de chagrin et de détresse », ces derniers ont décidé de retirer leur invitation à la police de l’Etat. Une décision qui a immédiatement suscité un intense débat parmi les défenseurs des droits de la minorité homosexuelle. « Je veux que les forces de police de NSW soutiennent la communauté LGBTQI tous les jours de l’année, y compris pendant le défilé du Mardi gras », a notamment regretté le militant gay et député indépendant Alex Greenwich. « Mais comment la police peut-elle nous servir alors que, historiquement, elle nous a opprimés ?  », a rétorqué, le jour même, Jazmeen Payne, engagée auprès des victimes de violence domestique LGBTQIA +, contactée par Le Monde.

Il vous reste 51.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.