Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les concerts de Taylor Swift à Singapour font des jaloux en Asie du Sud-Est

La cité-Etat, qui a dépensé des millions de dollars pour décrocher l’exclusivité de la star dans la région, s’attire de vives critiques de la part de ses voisins, qui dénoncent une concurrence déloyale.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 15 mars 2024 à 04h00, modifié le 16 mars 2024 à 15h49

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

LETTRE DE BANGKOK

Des fans de Taylor Swift avant l’un de ses concerts au Stade national de Singapour, le 2 mars 2024.

Les « swiftonomics », ou l’effet Taylor Swift, le bonus économique généré par les concerts de la pop star américaine, font des vagues en Asie du Sud-Est. Et des envieux. La super-idole mondiale du moment a achevé le 9 mars une série de six concerts à Singapour, dernière étape de la partie asiatique de sa tournée mondiale, Eras Tour, avant un redémarrage prévu le 9 mai à Paris.

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés La tournée de Taylor Swift, une incroyable machine qui booste le tourisme en Europe

Plus de 300 000 billets ont été vendus lors des concerts de Singapour. Les estimations des économistes font état d’une injection de 300 à 500 millions de dollars de Singapour (200 à 345 millions d’euros) dans l’économie, soit à peu près autant que ses sept concerts en Australie (330 millions d’euros selon la National Australia Bank) et plus que ses quatre shows au Japon (200 millions d’euros) en février.

La cité-Etat de 5,5 millions d’habitants a misé gros pour décrocher l’exclusivité de Taylor Swift en Asie du Sud-Est, une région de 660 millions d’habitants qui s’étend entre l’Inde, la Chine et l’Australie et se compose de dix nations : son gouvernement aurait offert de 2 à 3 millions de dollars américains par concert aux organisateurs, sous forme de « subventions », pour qu’elle ne chante nulle part ailleurs, a révélé le premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, le 16 février, à Bangkok, lors d’un forum destiné à attirer les investisseurs étrangers dans le pays.

« Si je l’avais su, je l’aurais fait venir en Thaïlande », a-t-il dit. M. Thavisin a précisé que l’information lui avait été donnée par Anschutz Entertainment Group (AEG), le groupe américain qui gère la tournée de la chanteuse. Il en avait invité les représentants au siège du gouvernement quelques jours plus tôt. Lui aussi est prêt, leur a-t-il assuré, à aligner avantages fiscaux et subventions pour des « mégaconcerts ».

Les révélations du premier ministre thaïlandais ont suscité une certaine ébullition dans la région. Aux Philippines, un député, Joey Salceda, a dénoncé une concurrence déloyale de la part de Singapour. « Je ne pense pas qu’il faille laisser passer ce genre de choses », a-t-il déclaré. « Cela va également à l’encontre du principe des relations fondées sur le consensus et de la solidarité sur lesquels l’Asean [l’Association des nations d’Asie du Sud-Est] a été fondée. »

« Obsédé » par ses tenues légères

En Malaisie, l’opposition a critiqué le prétendu ratage du gouvernement du premier ministre, Anwar Ibrahim : il n’aurait pas donné suite aux discussions entamées en 2022 par le gouvernement précédent avec une filiale d’AEG pour accueillir Mme Swift à Kuala Lumpur. Ce à quoi un député de la coalition au pouvoir a répondu que le PAS, le parti islamique fondamentaliste qui domine l’opposition, aurait été « obsédé » par les tenues légères de l’artiste si elle avait choisi de se produire en Malaisie.

Il vous reste 58.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.