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La course de la Roumanie pour développer son réseau de transports avec l’Ukraine

Bucarest a lancé de nombreux chantiers d’infrastructures, destinés à accroître les échanges avec son voisin du nord. Une autoroute est notamment en construction, qui pourra faciliter les livraisons d’armes à Kiev.

Par  (Bucarest, Ploiesti (Roumanie), Envoyé spécial)

Publié le 22 mars 2024 à 14h00, modifié le 22 mars 2024 à 15h24

Temps de Lecture 3 min.

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Des ouvriers  travaillent à couler de l’asphalte sur l’autoroute A7, près de Ploiesti, en Roumanie, le 10 mars 2024.

Dans l’interminable plaine du Danube, à une soixantaine de kilomètres au nord de Bucarest, des rouleaux compresseurs aplanissent un tronçon d’asphalte. « On a deux ans pour construire une section de 21 kilomètres d’autoroute et deux échangeurs, c’est très rapide pour la Roumanie », explique Emanuele Lancellotti, qui travaille pour l’entreprise de construction italienne Pizzarotti.

Celle-ci a décroché en 2022, avec son partenaire roumain Retter, le « lot 1 » de la très stratégique future autoroute A7 qui doit, à terme, relier Bucarest à la frontière ukrainienne. Un axe nord-sud de près de 500 kilomètres, dont ce pays de l’est de l’Europe rêve depuis des dizaines d’années, mais qui a « pris une importance énorme » avec la guerre en Ukraine, comme l’admet M. Lancellotti.

« Cette autoroute va avant tout aider la Roumanie en connectant certaines parties [du nord-est] de notre pays qui était jusqu’ici défavorisées », nuance Guido Retter, le patron de l’entreprise qui porte son nom. Ce dernier est froissé que la presse de Kiev ait fait un peu trop rapidement de ce chantier le symbole du soutien de la Roumanie à son grand voisin du nord.

Financé par le plan de relance européen post-Covid-19, le projet de l’A7 a été lancé, certes, avant le début de l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, mais le chantier avance désormais à une vitesse rare pour un pays jusqu’ici réputé pour sa lenteur à mener des grands travaux. Depuis le début de la guerre, « on accélère et on se concentre un peu plus », assure à Bucarest, Sorin Grindeanu, le ministre social-démocrate des transports, qui s’engage « à finir l’A7 pour 2026 ».

La défense du « flanc oriental » de l’OTAN

Une fois terminée, l’autoroute de la Moldavie (c’est son autre nom) pourra faciliter, dans un sens, le transport de céréales ukrainiennes vers le port roumain de Constanta, sur la mer Noire, et dans l’autre, l’acheminement d’armement lourd à destination de l’Ukraine. Sans compter son rôle dans la défense d’un pays qui constitue le « flanc oriental » de l’OTAN : Ben Hodges, ancien commandant des forces américaines en Europe, avait fustigé en août 2023 « l’état déplorable des infrastructures roumaines » qui « n’aideraient pas les forces de l’OTAN à se déployer rapidement en cas d’attaque russe ».

Guido Retter, directeur général de Retter Projectmanagement (à droite) et Efthymios Anagnostou, chef de projet (à gauche), discutent avec un collègue alors que l’asphalte est coulé sur le chantier de construction de l’autoroute A7, à l’extérieur de Ploiesti, en Roumanie, le 10 mars. 2024.
L’autoroute A7 est en construction à l’extérieur de Ploiesti, en Roumanie, le 10 mars 2024.

Il faut actuellement près de sept heures de mauvaise route pour rallier Bucarest et Siret, le principal point de passage entre les deux pays. A l’est, le delta du Danube, qui constitue une frontière naturelle entre l’Ukraine et la Roumanie, reste un enfer pour la circulation avec ses franchissements par bacs et ses pistes non bitumées. « Avant la guerre, les relations étaient proches de zéro avec l’Ukraine », s’excuse M. Grindeanu pour expliquer le niveau déplorable des connexions vers ce voisin. « Mais maintenant, tout augmente », promet-il en montrant l’ampleur des projets en cours sur la grande carte dépliée sur son bureau.

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