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En Birmanie, les rebelles s’emparent de Myawaddy, une grande ville à la frontière thaïlandaise

L’intensification du conflit à ses portes pousse Bangkok à se préparer en cas de crise humanitaire.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 09 avril 2024 à 18h30

Temps de Lecture 3 min.

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Des membres de l’Armée karen de libération nationale et de la Force de défense du peuple rassemblent des armes après avoir capturé un avant-poste de l’armée, dans la partie sud de la commune de Myawaddy, en Birmanie, le 11 mars 2024.

Myawaddy, la plus grande ville birmane frontalière de la Thaïlande, est de facto tombée aux mains de la résistance birmane dimanche 7 avril, après des semaines de combats et la prise de ses bases militaires par la guérilla de l’ethnie Karen et ses alliés. Un certain nombre d’officiels du Conseil administratif d’Etat, le nom du gouvernement de la junte birmane, ont dû passer le pont séparant la Birmanie de la Thaïlande pour gagner l’aéroport de la ville thaïlandaise de Mae Sot, où un avion spécialement affrété par la junte les a récupérés pour les ramener en Birmanie.

Le porte-parole du ministère thaïlandais des affaires étrangères a clarifié, lundi 8 avril, avoir reçu deux jours plus tôt une requête urgente de l’ambassade de Birmanie en Thaïlande pour l’approbation de trois vols d’évacuation, entre les 7 et 9 avril, depuis Mae Sot. Un premier vol a été autorisé dimanche soir, mais le gouvernement birman a, selon Bangkok, annulé les deux autres vols sans donner de raison. D’autres fonctionnaires et officiers restés sur place auraient trouvé refuge dans l’enclave de Shwe Kokko, un quartier de casinos, sous la protection des gardes-frontières. Ceux-ci ont constitué une milice armée locale qui s’est déclarée « neutre » en 2023 après s’être volontairement détachée de l’armée birmane. Plusieurs centaines de soldats birmans se seraient rendus à l’Armée karen de libération nationale (KNLA).

La plus ancienne guérilla du pays

Bangkok affirme que seul du personnel civil a été autorisé à pénétrer en Thaïlande – une information impossible à vérifier à ce stade. En 2023, la Thaïlande a minimisé plusieurs incidents durant lesquels des soldats birmans de l’armée régulière en déroute face aux rebelles avaient franchi la frontière avec leurs armes. L’opération de dimanche s’est déroulée au moins en partie sous le contrôle de l’armée thaïlandaise, qui entretient des relations cordiales avec la junte birmane, tout en tolérant que la guérilla karen ait fait de la Thaïlande sa base arrière depuis des décennies.

Reportage : Article réservé à nos abonnés En Birmanie, l’insurrection armée s’organise

La chute de Myawaddy, qui compte près de 200 000 habitants, est un nouveau signe que l’offensive des armées ethniques passe à la vitesse supérieure et cible des grands centres urbains. Elle est un tournant pour la KLNA, la branche armée de la rébellion karen, l’une des trois plus importantes ethnies (3,7 millions des 55 millions de Birmans) qui composent la Birmanie. La plus ancienne guérilla du pays est établie sur un très vaste territoire rural, certes morcelé, mais long de plus de 1 000 kilomètres à la frontière thaïlandaise. Elle a accueilli des milliers de jeunes contestataires fuyant la répression armée consécutive au coup d’Etat de février 2021 dans les grandes villes du pays et désireux de prendre les armes.

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