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En Inde, des élections législatives sous l’emprise de Narendra Modi

Près d’un milliard d’électeurs, soit plus de 10 % de la population mondiale, sont appelés aux urnes, entre le vendredi 19 avril et le samedi 1ᵉʳ juin pour élire 543 députés à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement, d’où émergera le nom du prochain premier ministre.

Par  (New Delhi, correspondante)

Publié le 19 avril 2024 à 06h11, modifié le 19 avril 2024 à 10h34

Temps de Lecture 4 min.

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Affiche électorale du premier ministre indien, Narendra Modi, dans le district de Dantewada au Chhattisgarh (Inde), le 16 avril 2024.

Le plus grand exercice démocratique au monde s’ouvre en Inde ; 969 millions d’électeurs, soit plus de 10 % de la population mondiale, sont appelés aux urnes, entre le vendredi 19 avril et le samedi 1er juin, pour élire leurs 543 députés à la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement, celle qui détient le plus de pouvoir, d’où émergera le nom du prochain premier ministre.

La logistique est à la hauteur de la dimension du pays ; sept phases seront nécessaires pour organiser ce scrutin géant, acheminer le matériel de vote et compter les voix. Quinze millions d’agents sont mobilisés. Des porteurs ont commencé à déplacer les machines électroniques, en début de semaine, dans les endroits les plus reculés.

Au cours de ces quarante-quatre jours, il leur faudra gagner des sommets montagneux, des déserts, des tribus, emprunter des bateaux, des chevaux, parfois des éléphants. La règle électorale en Inde spécifie que les bureaux de vote ne doivent pas être éloignés de plus de 2  kilomètres de chaque habitation. Les votants repartent avec une marque à l’encre sur l’index, témoin de leur passage dans l’isoloir.

Un agent électoral apporte une machine à voter électronique vers un bureau de vote dans une zone montagneuse isolée, dans le village de Dessa, au Jammu-et-Cachemire, en Inde, le 18 avril 2024.

Parmi eux, dix-huit millions de jeunes peuvent voter pour la première fois. A l’autre bout de la pyramide des âges, le corps électoral compte quatorze millions de plus de 85 ans et plus de 210 000 centenaires.

Narendra Modi vers un troisième mandat ?

Narendra Modi s’est fixé un objectif très ambitieux : obtenir plus de 400 sièges avec ses alliés pour atteindre la majorité des deux tiers requise pour modifier la Constitution. En 2019, l’opposition a emporté 91 sièges contre 303 pour le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP) – la formation de Modi – et 352 avec ses alliés.

Contrairement aux deux échéances précédentes, le Congrès national indien le principal parti d’opposition, a réussi à convaincre une trentaine de formations politiques de s’allier sous l’acronyme India (Alliance nationale indienne inclusive pour le développement). Cette union suffira-t-elle à stopper la course de Narendra Modi vers un troisième mandat d’affilée ? Le doute est permis, tant la supériorité logistique, financière, partisane, charismatique du premier ministre sortant écrase tout comme un bulldozer. Après bientôt dix ans de pouvoir, la popularité de Modi reste intacte, entretenue par des médias majoritairement acquis à sa cause, qui polarisent toute l’attention sur le premier ministre et ignorent ou rabaissent ses adversaires.

Pour affaiblir la coalition de ses rivaux, le gouvernement lui a asséné un terrible coup, d’entrée de jeu, en faisant arrêter deux de ses leaders : Arvind Kejriwal, le chef de gouvernement de Delhi, et Hemant Soren, l’ancien chef de gouvernement du Jharkhand (Nord-Est), pour des supposées affaires de corruption. Le gouvernement espère distiller le soupçon dans la tête des électeurs sur la probité de ces élus, au moment où lui-même est pris dans le scandale du financement anonyme des partis politiques mis en place en 2017. Il a également fait geler les principaux comptes bancaires du Congrès dans le cadre d’un litige fiscal.

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