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En Thaïlande, l’émotion après la mort de la militante prodémocratie Netiporn « Bung » Sanesangkhom

La mort, d’une grève de la faim, de l’activiste antiroyaliste a provoqué une onde de choc dans le pays, un an après que le parti prodémocratie Move Forward, victorieux des législatives, a été empêché d’accéder au pouvoir.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 16 mai 2024 à 14h52, modifié le 16 mai 2024 à 15h14

Temps de Lecture 3 min.

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Netiporn Sanesangkhom, dite « Bung », lors d’une manifestation contre le gouvernement thaïlandais et en faveur à une réforme de la monarchie, à Bangkok, le 19 septembre 2020.

La mort par arrêt cardiaque, mardi 14 mai, de Netiporn Sanesangkhom, dite « Bung », une Thaïlandaise de 28 ans en grève de la faim pour protester contre les excès de la loi de lèse-majesté, suscite l’émotion en Thaïlande : une cérémonie de recueillement a été organisée en sa mémoire, mardi soir, devant le tribunal de Ratchadapisek, dans le centre de Bangkok.

D’innombrables personnes ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. Des ambassades de pays occidentaux ont adressé leurs condoléances à ses proches. Amnesty International a qualifié son décès de « rappel choquant que les autorités thaïlandaises privent les militants prodémocratie de leur liberté dans une tentative apparente de réduire au silence l’expression pacifique de la dissidence ». Les militants antiroyalistes organisent régulièrement des grèves de la faim lorsqu’ils sont en prison – pour protester contre un refus de libération conditionnelle – ou à l’extérieur – en solidarité avec des détenus. C’est néanmoins la première fois que l’un d’eux succombe.

« Bung » était en détention depuis janvier 2024 pour avoir violé les conditions de sa libération conditionnelle, à la suite à une inculpation pour lèse-majesté datant de 2022. En grève de la faim dès le deuxième jour, le 27 janvier, elle a cessé de se nourrir pendant au moins soixante-cinq jours d’affilée – et possiblement cent dix jours avec des pauses – demandant « la réforme de la monarchie et le droit d’avoir et d’exprimer des opinions différentes ». Elle a alors été transférée, à plusieurs reprises, de l’hôpital de la prison à un grand hôpital de Bangkok. Sa mort est survenue après sa réadmission à l’hôpital de la prison, où elle avait, selon ses responsables, recommencé à se nourrir. L’avocate de la victime avance qu’elle aurait dû rester sous grande surveillance médicale.

« Combien de gens doivent mourir ? »

Le décès de « Bung » met dans l’embarras le gouvernement du premier ministre Srettha Thavisin, qui repose sur une coalition formée avec les partis des généraux auteurs du coup d’Etat de 2014 : il a, jusqu’à aujourd’hui, fait la sourde oreille aux demandes d’amnistie formulées par la société civile et l’opposition au sujet des quelque 2 000 individus poursuivis par la justice thaïlandaise pour divers crimes politiques, après la vague de manifestations antiroyalistes de l’été 2020.

Lors d’un hommage à la militante thaïlandaise Netiporn Sanesangkhom, morte en grève de la faim, à Bangkok, le 14 mai 2024.

Parmi eux, 270 individus sont poursuivis pour lèse-majesté, un délit pénal passible de trois à quinze ans de prison ; environ 1 650 autres sont accusés de sédition ou de violation des lois informatiques ou de l’état d’urgence. Ces accusations ont déjà abouti à des condamnations sur plusieurs décennies pour certains militants. Les procédures sont cumulables et peuvent prendre des années – or la justice impose souvent la prison avant le procès, un « abus » que dénoncent sans relâche les défenseurs des droits humains. « Faut-il que quelqu’un meure avant que vous pensiez faire quelque chose ? Combien de gens doivent mourir ? », a lancé mardi la militante Panusaya Sitijirawattanakul, figure des protestations d’août 2020, à l’attention du premier ministre, lors de l’hommage à « Bung ».

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