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Au Brésil, une guerre des chefs au sein du PCC, le plus puissant groupe de narcotrafic du pays

Le conflit entre le leader historique du Primeiro Comando da Capital, multinationale du crime, et plusieurs de ses lieutenants fait craindre une hausse de la violence à Sao Paulo, où l’organisation est hégémonique.

Par  (Sao Paulo, correspondant)

Publié le 19 mai 2024 à 10h14, modifié le 19 mai 2024 à 16h38

Temps de Lecture 4 min.

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Marco Willians Herbas Camacho, dit « Marcola », leader historique du groupe brésilien de narcotrafiquants Primeiro Comando da Capital (PCC), lors d’une déclaration à la police, au Brésil, le 18 décembre 2018.

Le Brésil est-il en état de « guerre » ? A en croire les titres des principaux médias du pays, on serait tenté de le penser. Ces derniers font état d’un conflit « historique » et « sans précédent » opposant les chefs de la plus grande organisation criminelle du pays, Primeiro Comando da Capital (« premier commando de la capitale », ou PCC).

A l’origine, il y aurait eu une mutinerie orchestrée par trois dirigeants supposés du groupe de narcotrafiquants. Le trio de putschistes mené par Roberto Soriano, Abel Pacheco de Andrade et Wanderson Nilton de Paula Lima, respectivement surnommés « Tiriça », « Vida Loka » et « Andinho », s’opposerait désormais ouvertement au leader historique du PCC, le très redouté Marco Willians Herbas Camacho, que tout le Brésil connaît sous son pseudonyme de « Marcola ».

Strict code de conduite

Les racines du conflit restent nébuleuses. La police affirme avoir intercepté en février un message diffusé par les rebelles, ne décrétant rien de moins que l’exclusion de Marcola de l’organisation, assortie de sa condamnation à mort. « Tiriça », « Vida Loka » et « Andinha » accusent ce dernier d’avoir dénoncé à la police des membres du PCC. Le chef de file de l’organisation aurait également traité l’un des membres du trio de « psychopathe ».

Il n’en fallait pas plus pour semer la discorde au sein de cette multinationale du crime. Hégémonique dans le riche Etat de Sao Paulo, le PCC est la plus puissante des factions du narcotrafic local. Il est présent dans la quasi-totalité des régions du Brésil et dans plus de seize pays à travers le monde, avec un chiffre d’affaires annuel évalué à près de 900 millions d’euros, essentiellement issu de la cocaïne. Né en 1993 comme un simple « syndicat » de détenus, le groupe compte aujourd’hui plus de 100 000 membres, mus par un strict code de conduite et une discipline de fer.

Lire l’interview de 2017 avec un des cadres du PCC : Article réservé à nos abonnés Brésil : « Le PCC ne tue jamais gratuitement »

Marcola et les trois félons feraient tous partie de l’organe dirigeant du PCC, sorte de secrétariat général du crime, comptant de huit à douze membres et baptisé « Sintonia Final » (« syntonie » ou « concorde finale » ). Ils partagent également la caractéristique d’être tous incarcérés dans des prisons fédérales, d’où ils pilotent (sans trop de difficulté) leur vaste organisation criminelle. Marcola purge à lui seul une peine cumulée de trois cent quarante-deux années de prison.

L’homme incarne depuis vingt-cinq ans le PCC pour le grand public et est considéré comme l’un des hommes les plus puissants du Brésil. Agé de 56 ans, il n’est pas prêt à abdiquer ce statut ni à laisser la main. Selon la police, Marcola aurait à son tour émis un contre-ordre afin de bannir les trois rebelles du groupe et d’ordonner leur exécution.

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