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Avec To Lam, le Vietnam se dote d’un président issu de l’appareil de sécurité

L’accession à la présidence du pays de l’actuel ministre de la sécurité publique, To Lam, semble apporter un dénouement aux féroces luttes de pouvoir qui agitent le sommet de l’Etat-parti depuis deux ans.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 22 mai 2024 à 06h42, modifié le 06 juin 2024 à 14h29

Temps de Lecture 3 min.

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Le ministre vietnamien de la sécurité intérieure, To Lam, désigné pour la présidence du pays, le 20 mai 2024, à Hanoi.

Après plusieurs mois de volatilité au sommet du pouvoir, l’accession à la présidence du Vietnam du général To Lam, actuel ministre de la sécurité publique (la police), a tout l’air, sinon d’un dénouement, du moins d’une étape majeure dans les féroces luttes de pouvoir qui accaparaient ces dernières années ce régime de parti unique. L’ambitieux et puissant M. Lam semble, à ce stade, en sortir largement gagnant : il a été élu par l’Assemblée nationale, mercredi 22 mai, après avoir été recommandé par le parti. A bulletin secret, 472 des 473 députés ont approuvé ce choix, selon la télévision d’Etat.

Le Vietnam n’avait plus de président depuis le mois de mars, à la suite de la démission surprise de Vo Van Thuong. Or, celui-ci avait déjà remplacé un prédécesseur lui aussi « démissionné » après à peine un an à ce poste, largement symbolique, qui correspond en réalité au deuxième rang dans la hiérarchie de l’Etat-parti : le pouvoir suprême est détenu au Vietnam par le secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV), Nguyen Phu Trong, en place depuis 2011.

Fin avril, c’était au tour du président de l’Assemblée nationale, Vuong Dinh Hue, quatrième « pilier » de l’Etat-parti, de jeter l’éponge. Il était suivi, le 16 mai, de Truong Thi Mai, la seule femme membre du bureau politique, le collectif dirigeant du PCV. Celui-ci ne compte plus que douze membres au lieu de dix-huit, au terme des démissions successives à son sommet depuis le congrès de 2021 – une hémorragie inédite dans son histoire. Outre To Lam à la présidence du pays, le comité central du PCV a recommandé des remplaçants pour les autres postes vacants du bureau politique et de l’Etat. Ces derniers sont ensuite « élus » par l’Assemblée nationale – une formalité dans ce système de parti unique.

« Orchestrer des rivalités de pouvoir »

Tous ces dirigeants démissionnent officiellement au nom de mystérieuses « violations et lacunes » dans la gestion des affaires du pays qui, pour certains, auraient « provoqué une influence négative dans l’opinion publique » et « affecté la réputation du parti, de l’Etat et d’eux-mêmes » : en langage courant, leur départ équivaut à une sortie honorable, et négociée, dans des affaires de corruption qui les touchent de près ou de loin. Or, celles-ci ne manquent pas : des centaines de cadres du parti, mais aussi de riches et célèbres entrepreneurs, ont été lourdement condamnés depuis le lancement, en 2016, par le numéro un du PCV, Nguyen Phu Trong, d’une vaste campagne anticorruption et de « moralisation » du parti appelée « Fournaise ardente », sur le modèle de celle portée en Chine par son homologue chinois, Xi Jinping, depuis 2013.

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