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L’ex-premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra va être mis en examen pour lèse-majesté

L’inculpation de l’ex-premier ministre revenu d’exil en août 2023 et toujours en liberté conditionnelle pourrait viser à affaiblir le pouvoir de son parti politique au sein du gouvernement de coalition.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 30 mai 2024 à 12h05, modifié le 30 mai 2024 à 12h33

Temps de Lecture 4 min.

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L’ancien premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra (à droite), et l’actuel premier ministre  Srettha Thavisin (à l’arrière), à Chiang Mai (Thaïlande), le 15 mars 2024.

L’ancien premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, revenu d’exil en 2023 et toujours sous un régime de libération conditionnelle, fait face à de nouveaux ennuis judiciaires : le procureur général de Thaïlande a annoncé le mercredi 29 mai sa mise en examen pour lèse-majesté et crime informatique. L’intéressé, âgé de 74 ans, ayant le Covid-19, la mise en examen formelle aura lieu ultérieurement, mais avant le 18 juin. Le lèse-majesté est un article du Code pénal qui punit en Thaïlande « quiconque aura diffamé, insulté ou menacé le roi, la reine, l’héritier présomptif ou le régent » d’un emprisonnement de trois à quinze ans. Non seulement les peines sont cumulables, mais le champ d’application de l’article est extrêmement vaste et n’importe qui peut intenter des poursuites envers un contrevenant.

Ce développement n’est pas entièrement une surprise : la procédure contre Thaksin (les Thaïlandais désignent les hommes politiques par leur prénom) courait depuis 2016. Elle avait été provisoirement reportée lors de son retour en Thaïlande, le 23 août 2023, afin qu’il purge une peine de prison de huit ans pour prises d’intérêt illégitimes alors qu’il était premier ministre. Cette peine a d’abord été réduite à un an en vertu d’un pardon royal, puis Thaksin a bénéficié au bout de six mois d’une libération conditionnelle pour raisons de santé, le tout au nom d’un accord « faustien » entre sa formation politique, le Pheu Thai, devenu la deuxième force du Parlement à l’issue des élections du 14 mai, et son ennemi juré, le camp archi-conservateur de l’ex-junte militaire, relégué à la troisième place après les élections mais contrôlant un Sénat nommé par les généraux.

Tout indique que cette entente se fissure. La mise en examen de M. Thaksin intervient après que des sénateurs ont lancé en mai une demande de destitution contre l’actuel premier ministre, Srettha Thavisin, vu comme l’homme lige du clan Shinawatra, pour avoir nommé dans son cabinet une personne ayant fait l’objet dans le passé d’une condamnation en justice - en l’occurrence un ancien avocat de M. Thaksin.

Les forces ultraconservatrices à l’offensive

Les vieilles querelles sont de retour : la procédure pour lèse-majesté contre M. Shinawatra a été lancée après une plainte déposée en mai 2015 par le commandant de l’armée thaïlandaise – armée qui avait renversé un an plus tôt, par un coup d’Etat, le gouvernement d’Yingluck Shinawatra, la sœur de Thaksin. En cause, les propos que venait de tenir en Corée du Sud l’ex-premier ministre, alors en exil depuis 2008, dans une interview vidéo diffusée par le journal sud-coréen Chosun Ilbo. Il y accusait en substance les « élites traditionnelles » au sein du palais d’avoir instigué les manifestations antigouvernementales de 2014 pour donner un prétexte à l’armée d’intervenir, comme elle l’avait fait en 2006 lors du coup d’Etat qui l’avait lui-même renversé.

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