Les deux cents derniers vétérans du D-Day et le premier des résistants ukrainiens. Volodymyr Zelensky devrait être très entouré lors des cérémonies du 80e anniversaire du débarquement allié sur les côtes normandes, en 1944. Tandis que la Russie progresse en Ukraine, le président ukrainien doit, sauf grave contretemps, être présent jeudi 6 juin à Omaha Beach, au côté d’Emmanuel Macron, en compagnie d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Joe Biden sera là aussi, ainsi que les dirigeants allemand, Olaf Scholz, britannique, Rishi Sunak, et canadien, Justin Trudeau.
Avant d’accueillir ses invités, Emmanuel Macron doit lancer, dès le 5 juin, les commémorations en Bretagne, à Plumelec (Morbihan), où ont été largués, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, une vingtaine de parachutistes français pour empêcher, avec les résistants locaux, les Allemands de rejoindre la Normandie. Le chef de l’Etat clôturera la séquence vendredi matin à Bayeux (Calvados), sur les traces du général de Gaulle. Les cérémonies organisées, trois jours durant, en hommage à la libération de la France, de villes bombardées (Saint-Lô, Caen) en cimetières militaires (Ver-sur-Mer, Colleville-sur-Mer), ne peuvent occulter le conflit meurtrier qui déchire de nouveau le continent et ébranle sa sécurité, bien au-delà des champs de bataille ukrainiens.
Afficher une cohésion
A la différence des festivités des 70 ans, la Russie n’a pas été invitée, précisément en raison de la guerre qui se prolonge en Ukraine. En 2014, Vladimir Poutine avait été accueilli en France quelques mois après avoir annexé illégalement la Crimée ukrainienne, alors que son pays faisait l’objet de premières sanctions occidentales.
François Hollande et Angela Merkel avaient conditionné la venue du dirigeant russe à une rencontre – glaciale – avec le président ukrainien, Petro Porochenko, le 6 juin. Le maître du Kremlin n’avait pas encore reconnu celui qui venait d’être élu dans la foulée de la révolution pro-européenne de Maïdan, à Kiev, et de la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch. Les séparatistes du Donbass, aidés par des supplétifs russes, combattaient déjà dans l’est de l’Ukraine. Le « format Normandie », alors inauguré pour tenter une inédite médiation franco-allemande entre Moscou et Kiev, et les accords de Minsk signés ensuite n’ont pas suffi à empêcher l’invasion à grande échelle du 24 février 2022.
Après plus de deux ans de combats, la célébration de la paix orchestrée sur les plages normandes est largement éclipsée par l’enlisement de la guerre aux portes de l’Europe. Dès lors, il s’agit plutôt pour les alliés occidentaux d’afficher leur cohésion, et la poursuite de leur soutien en faveur de l’Ukraine.
Il vous reste 70.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.