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Après la dissolution de l’Assemblée nationale, les dossiers de la défense suspendus « en plein vol »

Des affaires cruciales se trouvent gelées à la veille de plusieurs rendez-vous majeurs, tel le sommet de l’OTAN à Washington en juillet. Surtout, Matignon étant l’autorité de tutelle de nombreux services régaliens, un éventuel changement politique suscite interrogations et craintes.

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Publié le 13 juin 2024 à 06h30, modifié le 13 juin 2024 à 09h25

Temps de Lecture 5 min.

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Sébastien Lecornu, ministre des armées, lors de la visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’Elysée, à Paris, le 7 juin 2024.

L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin, par le président de la République, a pris au dépourvu de nombreux acteurs de la défense. Dans une période géopolitique particulièrement agitée, notamment du fait de la guerre en Ukraine, bon nombre de dossiers, malgré leur caractère urgent, ont été suspendus. Et ce, alors que plusieurs rendez-vous majeurs se bousculaient à l’orée de l’été : le sommet annuel de l’OTAN, à Washington, du 9 au 11 juillet, les cérémonies du 14-Juillet ou encore les Jeux olympiques.

« La machine était en plein vol, lancée à pleine vitesse », déplore Thomas Gassilloud, jusque-là député Renaissance du Rhône et président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, qui se retrouve en outre à devoir faire campagne alors qu’il s’est fracturé les deux chevilles lors d’un saut en parachute avec les forces spéciales air, fin mai. « Formellement, je ne suis plus en poste, mais je continue d’avoir beaucoup de contacts informels. Il y a besoin d’assurer une transition », détaille l’ex-député, qui ajoute aux victimes potentielles de la dissolution le salon de l’armement Eurosatory, du 17 au 19 juin, au Bourget (Seine-Saint-Denis), où les enjeux de « l’économie de guerre » risquent de facto de se retrouver en suspens.

La conséquence la plus immédiate pour l’ensemble des armées est surtout l’ajustement annuel de la programmation militaire, dite « A2PM » – en clair, la révision qui a lieu chaque année, peu avant l’été, des moyens budgétaires attribués aux armées. Des débats souvent techniques, mais surveillés comme le lait sur le feu par les états-majors, car indispensables pour rattraper d’éventuels dérapages ou, au contraire, obtenir des rallonges pour des « urgences opérationnelles ». D’ordinaire assez opaque, cet exercice devait, cette année, pour la première fois, associer directement les parlementaires.

A Matignon, où le premier ministre dispose d’un cabinet militaire, l’usage est que le nouvel arrivant conserve son chef. Et ce, au nom de la « permanence des armées », censées assurer la défense de la France quelle que soit la couleur politique des autorités politiques. L’actuel tenant du poste, le général de division Frank Barrera, a pris ses fonctions en juillet 2021 et a déjà travaillé avec Jean Castex et Elisabeth Borne. Mais la dissolution gèle en partie le mercato des plus hauts postes de la hiérarchie militaire.

La question de l’aide à l’Ukraine

Elle suscite aussi un certain nombre d’interrogations à la tête des grands services régaliens rattachés administrativement à Matignon. Qu’il s’agisse du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, sorte de tour de contrôle des questions de sécurité sur le territoire national qui prépare notamment les conseils de défense ; de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), en première ligne sur les enjeux de cybersécurité nationaux ; ou encore du groupement interministériel de contrôle (GIC), chargé d’une bonne partie des interceptions pour le compte des services de renseignement.

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