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#metoo : la journaliste Sophia Huang Xueqin et un militant syndical condamnés à de la prison en Chine

Une censure très réactive sur Internet et les nombreux obstacles légaux auxquels se heurtent les plaignantes ont considérablement freiné le mouvement #metoo en Chine.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 juin 2024 à 09h48, modifié le 14 juin 2024 à 10h18

Temps de Lecture 1 min.

Le tribunal populaire de Guangzhou (Chine), le 14 juin 2024.

La journaliste Sophia Huang Xueqin avait été l’une des pionnières du mouvement #metoo en Chine. Elle a été condamnée pour son militantisme, vendredi 14 juin, à cinq ans de prison pour « incitation à la subversion de l’Etat », d’après le collectif qui la soutient. Pour les mêmes raisons, le militant syndical Wang Jianbing a été condamné à trois ans et six mois de prison, toujours selon le collectif.

Sur les réseaux sociaux, Sophia Huang Xueqin avait décrit son expérience de harcèlement sexuel quand elle était jeune journaliste dans une agence de presse chinoise, à la suite du mouvement #metoo. A la suite de cette condamnation, Sophia Huang Xueqin a annoncé son intention de faire appel et Wang Jianbing ne s’est pas encore prononcé, a précisé le collectif sur le réseau social X. Les deux sont en détention depuis 2021.

Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International a dénoncé des « condamnations malveillantes et totalement infondées. (…) Demain, cela fera exactement mille jours que Sophia Huang Xueqin et Wang Jianbing ont été arrêtés ». « Ces condamnations prolongeront leur détention profondément injuste et auront un effet dissuasif supplémentaire sur les droits de l’homme et la défense sociale, dans un pays où les militants sont confrontés à une répression croissante de la part de l’Etat », a affirmé, dans un communiqué, Sarah Brooks, directrice pour la Chine de l’organisation. Elle a ajouté que « l’activisme #metoo a donné du pouvoir aux rescapées de violences sexuelles dans le monde entier, mais ici les autorités chinoises ont cherché à faire exactement le contraire en l’éliminant », a-t-elle encore commenté, appelant à la libération « immédiate et sans condition » des deux condamnés.

Un pays profondément patriarcal

Lors de l’audience en septembre 2023, le procureur municipal avait accusé Sophia Huang Xueqin d’avoir « suivi et organisé une formation » et Wang Jianbing d’avoir « publié ou republié de fausses déclarations » dans le but de saper l’autorité de l’Etat, selon le groupe de soutien. Ils étaient également accusés d’avoir « organisé des réunions régulières à Canton » dans le même but, selon la même source.

Le parquet reprochait à Wang Jianbing d’avoir publié « des articles et discours erronés attaquant le système politique et le gouvernement chinois » et d’avoir rejoint « des groupes (subversifs) en ligne à l’étranger », dont l’un commémorant la répression meurtrière des manifestations de la place Tiananmen en 1989, selon l’acte d’accusation présenté.

Une censure très réactive sur Internet et les nombreux obstacles légaux auxquels se heurtent les plaignantes ont considérablement freiné le mouvement #metoo en Chine, qui demeure un pays profondément patriarcal. Un cas emblématique avait été celui de Peng Shuai, ancienne numéro 1 mondiale de tennis en double et star dans son pays, qui avait affirmé en 2021 avoir eu un rapport sexuel forcé et une relation extraconjugale avec un puissant ex-responsable du Parti communiste. Son message avait été rapidement supprimé sur l’Internet chinois.

Le Monde avec AFP

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