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La proximité entre Poutine et Kim laisse à la Chine un sentiment mitigé

Le président russe doit se rendre, mardi et mercredi, en Corée du Nord. Un rapprochement stratégique à double tranchant pour Pékin.

Publié le 17 juin 2024 à 16h48, modifié le 18 juin 2024 à 07h45 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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Le président russe, Vladimir Poutine, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, lors de leur rencontre sur la base de lancement de Vostotchny, en Russie, le 13 septembre 2023.

Bien sûr, il aurait été plus simple de faire d’une pierre deux coups : de Pékin, où il se trouvait à la mi-mai, Vladimir Poutine aurait pu directement se rendre ensuite à Pyongyang, à moins de deux heures de vol de la capitale chinoise. Finalement, le président russe a préféré attendre un mois avant d’atterrir en Corée du Nord, où il sera, mardi 18 et mercredi 19 juin ; après quoi il s’envolera pour le Vietnam.

La Chine est certainement plus à l’aise avec ce cloisonnement des séquences qui évite l’image d’un triangle de convergences sans nuances entre trois ennemis de l’Occident. Car Pékin éprouve un sentiment mitigé au constat du rapprochement russo-nord-coréen qu’a appelé l’invasion de l’Ukraine.

Evolution à double tranchant

Le président russe et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, se sont trouvés par intérêt mutuel. Le premier avait besoin des stocks d’obus nord-coréens pour poursuivre sa guerre ; le second réduit ainsi son isolement et obtient une aide alimentaire permettant de stabiliser la situation économique dans son pays après les difficiles années liées au Covid-19 ainsi que, peut-être, certains éléments de connaissance dans les domaines balistique ou satellitaire. Le dictateur nord-coréen y trouve un autre bénéfice : il diversifie ses accointances, alors que la République populaire démocratique de Corée, dont l’obsession pour l’autonomie se traduit par sa doctrine « juche » (indépendance et autosuffisance), s’inquiète de longue date d’être bien trop dépendante de la Chine.

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Cette évolution est à double tranchant pour Pékin. Elle permet d’alléger le fardeau d’avoir à couvrir sur la scène internationale la turbulente Corée du Nord et celui de pouvoir lui livrer suffisamment de biens et de nourriture pour assurer sa survie. La Chine juge qu’il est de son intérêt de maintenir la zone tampon qu’est la Corée du Nord, car les grandes bases américaines de Corée du Sud ne sont qu’à 400 kilomètres de son territoire. Mais le prix pour la Chine a été de devoir devenir le parapluie international de la Corée du Nord, malgré ses bravades, ses essais nucléaires et ses tirs de missiles. N’écoutant que lui-même et n’engageant pas, ou pas du tout au rythme suggéré par Pékin, le type de réformes qui ont permis à la Chine de se développer, le régime nord-coréen agaçait passablement son grand voisin.

L’accélération du nombre de tirs, dans les années 2010, avait convaincu une bonne partie des cercles stratégiques chinois que la Corée du Nord, le seul pays avec lequel la Chine dispose d’un accord de défense mutuelle, était devenue un boulet. Les deux pays ont renouvelé, en 2021, ce traité adopté après la guerre de Corée (1950-1953), mais, en 2017, un éditorial du quotidien officiel Global Times avait pris soin de préciser que Pékin ne se porterait au secours de Pyongyang que s’il était agressé, pas agresseur.

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