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En Birmanie, les Rohingya font les frais des combats entre l’armée et les insurgés arakanais

Des Rohingya ont été recrutés par l’armée pour combattre l’Armée de l’Arakan, le groupe armé ethnique insurgé de l’Etat de Rakhine. En représailles, celle-ci a incendié des dizaines de villages rohingya, suscitant la désapprobation gênée de ses alliés au sein de la révolution birmane.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 26 juin 2024 à 14h51, modifié le 26 juin 2024 à 16h19

Temps de Lecture 5 min.

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Des réfugiés Rohingyas, à Cox’s Bazar (Bangladesh), le 24 mai 2024.

Alors que l’Armée de l’Arakan, un groupe armé insurgé qui combat la junte militaire birmane, achève de prendre le contrôle de la majeure partie du nord-ouest de l’Etat de Rakhine, à la frontière du Bangladesh, – elle a pris, mardi 25 juin, la cité balnéaire très réputée de Thandwee –les inquiétudes persistent sur les abus et les violences que subissent, de la part des deux camps, les Rohingya, la minorité musulmane persécutée et apatride de Birmanie.

L’armée birmane est, partout dans le pays, en recul face aux offensives menées depuis fin 2023 par une coalition de groupes ethniques et de forces de résistance opposées au coup d’Etat de 2021 dont l’Armée de l’Arakan fait partie. Or, la soldatesque birmane est accusée d’avoir recruté dans ses rangs des Rohingya pour combattre l’Armée de l’Arakan sur son terrain. Et celle-ci, qui combat en vue de la constitution d’un Etat arakanais autonome voire indépendant, aurait ciblé en représailles les communautés rohingya dans les zones qu’elle occupe.

Vexations et contraintes

Des milliers (9 000, selon Médecins sans frontières) de Rohingya avaient été massacrés dans le nord-ouest de l’Etat de Rakhine, en 2016 et 2017, par l’armée birmane, et 750 000 d’entre eux chassés vers le Bangladesh voisin, où ils survivent dans les camps de fortune de Cox’s Bazar. Les 650 000 Rohingya demeurés en Birmanie n’ont cessé d’y subir vexations et contraintes de la part des autorités birmanes.

L’essentiel des combats dans l’Etat de Rakhine se concentre désormais autour du township de Maungdaw, où l’offensive de l’Armée de l’Arakan lui a permis de s’emparer d’une dizaine de bases de l’armée birmane ces deux dernières semaines.

La ville frontalière du Bangladesh est sur le point de tomber, mais des unités de l’armée régulière sont encore retranchées dans certains secteurs et l’Armée de l’Arakan a prévenu le 16 juin, sur sa chaîne Telegram, que les combats urbains seraient intenses. Elle a appelé ce jour l’ensemble des habitants à évacuer. Une grande partie d’entre eux sont des Rohingya autochtones ou ayant fui les combats aux alentours.

« Je suis très préoccupé par la situation à Maungdaw », s’est alarmé, le 18 juin, devant le Conseil des droits humains réuni en session à Genève, Volker Türk, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. « Je crains que nous soyons, une fois de plus, sur le point d’être témoins de déplacements, de destructions et d’abus », a-t-il poursuivi en évoquant le cas d’un autre township de l’Etat de Rakhine peuplé majoritairement de Rohingya, Buthidaung, pris en mai par l’Armée de l’Arakan.

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