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La Chine mène la vie dure à l’ambassade américaine

L’ambassade des Etats-Unis à Pékin dénonce les obstacles répétés auxquels elle fait face depuis l’automne dans ses actions, notamment culturelles. Des entraves qui vont de pair avec des échanges sino-américains au plus bas.

Par  (Pékin, correspondant)

Publié le 27 juin 2024 à 14h00, modifié le 27 juin 2024 à 14h40

Temps de Lecture 2 min.

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L’ambassadeur des Etats-Unis en Chine, Nicholas Burns, lors d’une conférence sur les relations sino-américaines, à Shanghaï, le 26 juin 2024.

L’esprit de la rencontre de San Francisco, en novembre 2023, lors de laquelle les présidents Xi Jinping et Joe Biden s’étaient entendus pour relancer les échanges humains entre les deux grandes puissances, est déjà bien loin. Dans un entretien au Wall Street Journal, publié mardi 25 juin, l’ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, Nicholas Burns, dénonce les entraves répétées à la diplomatie publique américaine en Chine. Il compte déjà 61 événements publics américains – projections de documentaires, concerts, débats – depuis l’automne auxquels le ministère de la sécurité d’Etat, principale agence de renseignement chinoise, a dissuadé des citoyens chinois de se rendre. Ceux qui y sont allés ont été convoqués par les autorités, parfois tard dans la nuit. « Ils disent qu’ils sont favorables à ce que nos deux populations se retrouvent, mais ils déploient des mesures impressionnantes pour rendre cela impossible », affirme ce diplomate chevronné.

De part et d’autre du Pacifique, la supposée amitié entre les deux peuples est régulièrement mise en avant, pour convaincre que le choc sino-américain n’est pas une fatalité. Dans les faits, les années de pandémie de Covid-19 et l’animosité réciproque entre les gouvernements ont porté un coup sévère au lien entre les deux pays.

Selon M. Burns, la moitié des candidats chinois sélectionnés pour des programmes d’échanges universitaires financés par les Etats-Unis se sont rétractés du fait des pressions. Le personnel américain chargé de la coopération universitaire ne parvient plus à se faire accepter sur les salons étudiants en Chine. Et si les Etats-Unis ont bien délivré 105 000 visas étudiants à des Chinois en 2023 – soit le niveau le plus élevé depuis le Covid-19 –, l’ambassade se plaint de la difficulté à traiter les dossiers faute de main-d’œuvre : la Chine n’a pas permis à la représentation américaine d’embaucher des employés chinois depuis trois ans. L’ambassade américaine veut organiser un concert ? La salle réservée l’informe soudainement qu’il n’y aura pas d’électricité le jour venu, alors que des événements s’y sont tenus la veille et s’y tiendront aussi le lendemain.

Sentiment antiaméricain

Une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, a accusé M. Burns d’avoir, par cette interview, « dévié du consensus important » de San Francisco. Elle soutient en retour que les étudiants chinois sont régulièrement interrogés, voire harcelés, à leur entrée sur le sol américain, au prétexte de la sécurité nationale.

Les échanges humains sino-américains restent à un niveau très bas, bien plus faibles qu’avec l’Europe notamment. Avant le Covid-19, 345 vols directs reliaient la Chine aux Etats-Unis chaque semaine, mais ils sont tombés à 12 en 2023 et remontés à seulement une petite centaine aujourd’hui. En comparaison, les liaisons aériennes ont repris à environ 60 % de leur niveau prépandémique entre la Chine et la France. La Chine permet désormais aux voyageurs de la plupart des pays européens, mais aussi d’Australie et de Nouvelle-Zélande, des visites de quatorze jours sans visa, mais aucune ouverture de ce type n’est pour l’heure envisagée avec les Etats-Unis.

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