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L’Australie à l’assaut du vapotage récréatif

Au pays pionnier de la lutte contre le tabagisme, les cigarettes électroniques ne sont plus disponibles que dans les pharmacies depuis le 1ᵉʳ juillet.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 03 juillet 2024 à 03h00

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE SYDNEY

Le ministre australien de la santé, Mark Butler, se prononce sur l’usage des cigarettes électroniques lors d’une conférence de presse, au Parlement, à Canberra, en Australie, le 28 février 2024.

Arrêter de proposer des cigarettes électroniques, John (son prénom a été modifié), buraliste à Sydney, affirme qu’il n’en a aucunement l’intention. Ce produit représente près de la moitié de ses ventes, il ne veut pas « mettre la clé sous la porte ». Mais, en découvrant qu’il risque désormais jusqu’à sept ans de prison et 2,2 millions de dollars australiens (1,3 million d’euros) d’amende, ses certitudes vacillent. L’Australie, pionnière dans la lutte contre le tabagisme, a adopté, le 26 juin, une nouvelle législation, unique au monde et particulièrement sévère, pour mettre un terme au vapotage récréatif.

Ce texte, entré en vigueur le 1er juillet, réserve la vente des e-cigarettes aux seules pharmacies, impose le paquet neutre, limite l’offre aux parfums menthol ou tabac, et exige des consommateurs qu’ils se présentent munis d’une ordonnance, pendant les trois premiers mois de la mise en application de la loi, afin que leur soient délivrées leurs « vapes » thérapeutiques.

Pour les experts en santé publique, cette mesure était nécessaire dans un pays où seulement 7,1 % des 18-24 ans fument, selon les chiffres du Bureau australien des statistiques publiés en 2022, mais où ils sont 49 % à avoir déjà essayé le vapotage, un chiffre qui a quasiment doublé en moins de quatre ans.

« L’Australie a l’un des taux de tabagisme quotidien les plus faibles des pays de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], mais les nouvelles générations vapotent beaucoup. C’est devenu une mode, alimentée aussi bien par des packagings hypercolorés que des saveurs exotiques du type bubble gum ou licornes roses », regrette Simon Chapman, professeur à l’université de Sydney.

« Personne ne veut de puffs sans nicotine »

Pour limiter les risques d’addiction, les autorités avaient déjà interdit les ventes de puffs contenant de la nicotine, en dehors des pharmacies et sans ordonnances. Puis, dans le cadre d’un plan antitabac destiné à réduire le nombre de fumeurs à moins de 5 % de la population d’ici à 2030, elles avaient encore renforcé leur dispositif en mettant fin à l’importation des cigarettes électroniques jetables à usage unique, en janvier, et en réduisant drastiquement l’importation de tous les autres types, notamment les produits rechargeables, en mars.

Mais les e-cigarettes jetables avaient continué à circuler sous le manteau, y compris dans des commerces ayant pignon sur rue, les propriétaires se procurant leurs marchandises sur le marché noir et les revendant discrètement aux habitués dans des paquets ne signalant pas la présence de nicotine. « J’ai essayé de proposer des puffs sans nicotine, produites localement, mais personne n’en voulait », confie l’un d’eux, sous couvert d’anonymat.

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