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En Espagne, Pedro Sanchez porte plainte contre le juge qui enquête sur son épouse

Un magistrat s’est rendu dans la résidence du président du gouvernement espagnol, qui a refusé de répondre à ses questions sur une affaire de trafic d’influence touchant sa femme.

Par  (Madrid, correspondante)

Publié le 31 juillet 2024 à 14h00

Temps de Lecture 4 min.

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Pedro Sanchez et son épouse, Begoña Gomez, lors d’une réunion de clôture de campagne à Madrid, le 21 juillet 2023.

Pedro Sanchez a tout fait pour éviter l’image, humiliante, d’un juge pénétrant dans le palais de la Moncloa, qui héberge les services et la résidence officielle du président du gouvernement espagnol, pour l’interroger sur les activités de son épouse, Begoña Gomez, mise en examen pour un cas présumé de trafic d’influence. En vain. Le magistrat chargé de l’instruction, Juan Carlos Peinado, a rejeté sa demande de témoigner par écrit et les différents recours formés par le chef de l’exécutif. Et, comme prévu, mardi 30 juillet, à 11 heures, le juge est entré dans le complexe madrilène devant une nuée de caméras et accompagné de Marta Castro, l’avocate du parti d’extrême droite Vox, l’une des parties plaignantes dans l’affaire.

M. Peinado en est ressorti quelques minutes plus tard, après que le gouvernant socialiste, entendu en qualité de témoin, eut fait valoir son droit au silence. M. Sanchez n’avait pas pour autant dit son dernier mot. Quelques heures plus tard, le président du gouvernement a porté plainte contre le juge, par le biais du bureau de l’avocat général de l’Etat – les services juridiques du gouvernement – pour « prévarication », pour avoir manqué sciemment aux devoirs et obligations de sa fonction en l’empêchant de témoigner par écrit, comme l’autorise la loi pour les membres du gouvernement.

« Cette plainte n’est pas une attaque contre le pouvoir judiciaire », est-il précisé à plusieurs reprises dans l’écrit du bureau de l’avocat général de l’Etat. Elle répond à l’« arbitraire » d’un juge qui a « abusé de ses fonctions » et « porté atteinte à l’Etat de droit ». Elle est l’« expression de la confiance dans le pouvoir judiciaire pour mettre un terme à un abus ». Une manière de répondre aux critiques de la principale association de juges, l’Association professionnelle de la magistrature, de tendance conservatrice, qui, la veille, s’était plainte auprès de la Commission européenne des pressions et attaques contre M. Peinado de la part de membres du gouvernement et du Parlement, et du risque « d’endommager la confiance des citoyens dans le pouvoir judiciaire ».

Depuis plusieurs mois, l’Espagne assiste à de fortes tensions entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Pour le gouvernement espagnol, il ne fait pas de doute que les poursuites engagées en avril contre l’épouse de Pedro Sanchez, Begoña Gomez, répondent à une « persécution politique ». « Aujourd’hui, nous avons assisté à une opération filmée avec un objectif clair : éroder l’image du président du gouvernement sur la base d’une non-affaire », a insisté, mardi 30 juillet, la ministre et porte-parole du gouvernement, Pilar Alegria, à la sortie du conseil des ministres, se disant convaincue que, « dans les prochains jours, les images [de l’audition de M. Sanchez] vont fuiter dans un pseudo-média en ligne conservateur ».

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