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Sophie Marinopoulos, psychanalyste : « Parce qu’on est psy, nos enfants devraient être plus intelligents et plus beaux ? »

« Vie de parents ». Une personnalité évoque les joies et les épreuves de son quotidien avec des enfants. La psychanalyste, désormais grand-mère, a élevé quatre enfants « dans la joie », et mesure les diktats qui pèsent aujourd’hui sur la maternité.

Propos recueillis par 

Publié le 21 janvier 2024 à 15h00

Temps de Lecture 5 min.

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Sophie Marinopoulos, à Nantes, en 2019.

Se demander si la psy a des enfants sages, c’est un peu comme jeter un coup d’œil aux mollets de l’esthéticienne pour voir si elle a du poil aux pattes : ça ne prouve rien, mais on ne peut pas s’en empêcher. Que les psychologues spécialistes de l’enfance soient tenus d’être des parents exemplaires a toujours agacé Sophie Marinopoulos, 66 ans, en particulier quand elle élevait la voix sur sa progéniture et qu’elle entendait ses amis persifler : « Et tu es psy ! » « Parce qu’on est psy, nos enfants devraient être plus intelligents et plus beaux ? On a le droit de pleurer et de s’engueuler, comme dans toutes les familles », plaide-t-elle. Quand ses patients lui demandaient si elle avait des enfants, elle retournait la question : « Pourquoi ? C’est important pour vous que j’en aie ? » Elle leur disait qu’elle avait des collègues sans enfants qui étaient d’excellents professionnels. « Et cette caricature du psy qui ne parle que doucement… Je reste méditerranéenne ! » Et mère de quatre enfants, qui ont aujourd’hui entre 30 et 40 ans, et grand-mère de quatre petits-fils. On croise d’ailleurs l’un d’eux dans son dernier livre, Ce que les enfants nous enseignent, publié par la maison d’édition Les Liens qui libèrent, qu’elle a cofondée (224 pages, 18 euros).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les liens qui libèrent, éditeur engagé

Sophie Marinopoulos n’exerce plus en cabinet depuis qu’elle vit à Uzès, dans le Gard, mais elle s’occupe toujours des Pâtes au beurre, une association d’écoute des parents présente dans dix-sept villes en France, qui propose aussi un service de soutien par téléphone accessible à tous, deux fois par semaine.

La première fois que vous vous êtes sentie mère…

Quand j’ai attendu mon premier enfant, c’est aussi simple que ça. J’avais la vingtaine, je faisais mes études et j’ai vécu en même temps la découverte des études supérieures et celle de la joie d’être mère. Je dis « joie » parce qu’il me semble qu’à l’époque, il y avait moins d’exigence et de diktats autour de la maternité. Les manifestations de l’enfance, ses bruits, ses mouvements, ses exigences, étaient mieux acceptées. Alors qu’aujourd’hui, on a envie d’avoir des enfants mais on n’aime pas l’enfance des enfants, qui prend trop de temps, on a le sentiment que ça vient se surajouter à des vies difficiles…

Avez-vous déjà pleuré devant vos enfants ?

Il n’y a pas si longtemps puisque j’ai perdu maman, qui avait presque 102 ans. Un de mes petits-fils, qui a 6 ans, est venu et m’a dit : « Toi, tu as pleuré. » Il découvrait que la douleur et la tristesse, ça appartient aussi à l’âme, qu’on ne pleure pas uniquement lorsqu’on se fait mal en tombant.

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